Je lui adresse une nouvelle récemment publiée et qu'elle a inspirée. Elle m'écrit : « Je ne savais pas que tu avais remarqué tout ce qu'il s'était passé, que tu avais pu ressentir de façon aussi juste ma douleur, ma rage, ma colère contre ma sœur, contre mes parents, contre moi-même, contre ma vie. Si seulement j'avais su cela à ce moment ! J'ai perdu tant d'années à espérer être aimée... Même si cela a ravivé une vieille blessure, ton texte m'a fait du bien. » Nos vieilles batailles, les cicatrices de ces drames moindres et pourtant essentiels... Ma petite maîtrise des mots enfin capable de les soigner. Souviens-toi, je travaillais, ensommeillé, dès l'aube, sur un oreiller de pages, et tu n'y prenais pas garde, tu te moquais, tu négligeais... Tu aurais dû prêter un peu d'attention à l'œuvre au blanc sur quoi j'étais penché, tu aurais dû surveiller les arcanes de mes alchimies. Car le philtre qui vient d'apaiser ton mal, c'est là que je le préparais.