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A cette saison, chaque matin est un ravissement. Le plus grand de nos cerisiers est en fleurs et sa voûte blanche, parfaitement dessinée, cueille la lumière et s'expose dans toute sa splendeur au moment où je tire les rideaux.
Pourquoi éprouve-t-on la beauté, que signifie qu'elle soit bonne, d'où vient cette sensation, cette émotion née au contact de l'équilibre et de l'éclat ? Quelle nécessité de l'évolution a produit cette disposition à s'émerveiller ainsi, sans effet sur l'efficacité de la chasse, la connaissance des fruits, les caprices du ciel, le savoir des migrations… ? Pourquoi et depuis quand sommes-nous des créatures avides de beauté ? C'est peut-être cette propension qui nous sauvera de tous nos autres penchants.
Ou bien, comme ce matin je réalisai que les fleurs tombaient déjà, que la forme blanche allait disparaître, je me dis que peut-être, le sentiment de la beauté est lié à son caractère éphémère. Que c'est sa dimension tragique qui nous saisit. Sans l'imminence de la fin, point de beauté. Demain matin, l'arbre aura moins de fleurs, l'enchantement s'amoindrira, deviendra autre. Et, je sais aussi que, de savoir regarder et m'attarder là-dessus, m'améliore.

Commentaires

  • Après les fleurs viendront les cerises. Et comme écrivait Robert Desnos
    "Les fleuves couleront et les morts vont pourrir...
    Chaque an reverdira le feuillage des chênes".

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