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L'avenir du livre

Changement de cap : j'ai décidé de poster cet article plus tôt que prévu. Restons dans l'actualité.

Le mercredi 28 novembre, à la médiathèque de Roanne, devant une petite assemblée qui ne comptait ni libraire (sauf ma copine), ni imprimeur, ni éditeur, ni directeur de journal, ni graphiste, ni aucun professionnel des métiers du livre, le prospectiviste Lorenzo Soccavo a donné les clés de la révolution qui nous attend : celle du livre électronique.

Lorenzo Soccavo ne l'a pas dit l'autre soir, en conclusion de sa conférence, mais on l'a tous pensé très fort : « ne nous racontons pas d'histoire, le livre-papier, c'est fini ». Retardé d'année en année pour cause de coût et des multiples résistances des industries traditionnelles en place, le livre électronique arrivera tôt ou tard, et remplacera, à quelques exceptions près, le livre-papier. Que cette révolution prenne trois ou dix ans, autant dire que nous y sommes. Il existera toujours de beaux livres imprimés, comme il y a toujours des disques produits en vinyle, mais l'ère de la chaîne graphique est bel et bien en passe de s'achever. On peut crier, se lamenter, renâcler, trouver toutes les bonnes et belles raisons qui font qu'un livre est un objet sans équivalent, n'empêche, la prochaine génération n'en verra probablement plus que dans les réserves protégées de musées et de médiathèques, et chez quelques particuliers amateurs. Le ton que j'emploie pourrait vous laisser croire que je me réjouis, mais tel n'est pas le cas : j'ai été graphiste, illustrateur, j'écris, je lis, j'ai travaillé dans le milieu de l'imprimerie, j'achète quand je peux des éditions anciennes. J'aime le livre, je suis sensible à sa beauté, à son toucher, à tout ce qui en fait un objet de culture différent et unique. Mais je refuse de me voiler la face. Le livre-papier, à 95 %, est condamné. Il en fut ainsi quand le papyrus remplaça la tablette d'argile, quand l'écrit passa de la forme rouleau à la forme codex, quand l'imprimé chassa le manuscrit, il en a toujours été ainsi. La seule inconnue, c'est la vitesse de la révolution. Mieux on y sera préparé, mieux cela vaudra.

D'abord, quelle est cette révolution ? Pas seulement la transmission de l'écrit via l'ordinateur, mais un support nouveau : le papier électronique, sur quoi le texte n'est pas un scintillement de pixels, mais bel et bien une encre, l'encre électronique. C'est le premier point. La page que vous lirez s'affiche sans rétro-éclairage, elle est blanche, le texte est d'un beau noir stable. S'il n'y avait pas la vitre de protection, on pourrait croire à un papier glacé, d'épaisseur normale (le premier artiste sur papier électronique a exposé il y a peu à Paris : sans vitre de protection, les dessins ressemblent à des lavis d'encre de chine sur papier). La feuille de papier électronique est d'ailleurs, dans l'appareil, ce qui coûte le plus cher, le reste est d'une technologie équivalente à une bonne calculatrice. Le coût d'un reader oscille de 300 à 600 euros. On peut charger, par un port USB ou grâce à une connexion wifi, l'équivalent de plusieurs centaines de livres (du format d'un livre de poche, un reader pèse 150 grammes environ). Encore en noir et blanc, l'encre électronique en couleurs existe à l'état de prototype, mais c'est évidemment une question de mois avant sa mise sur le marché.

Les premiers média en lice sont les journaux, qui ont déjà entrepris le virage informatique. Avec un abonnement, vous aurez la dernière édition sur l'appareil, enrichie de toutes les possibilités de liens, hypertextes, vidéo, sons, qu'offre l'hybridation technologique papier électronique/web. Les guides touristiques suivront logiquement (Le GPS reconnaît votre position, vous signale immédiatement, à la page que vous ouvrez, le restaurant du coin, l'expo à voir, vous enseigne sur l'historique du monument devant lequel vous vous trouvez, etc.), ainsi que tous les dictionnaires, pavés genre « code civil », plus pratiques sous cette forme évidemment, etc. Idem pour toute la littérature "documentaire" : thèses, mémoires, synthèses de colloques, essais, etc. quel est l'intérêt de les imprimer sur papier ?

Les publicitaires avertis, je suppose, de la révolution en cours, doivent se frotter les mains : les affiches dans les sucettes D... pourront se mettre à jour toutes seules, changer en cours de journée. Les affichages de prix dans les magasins se modifieront automatiquement.

Le cartable électronique va enfin trouver son véritable médium. Les éditeurs scolaires sont, j'espère, au fait des dernières technologies. Ils seront parmi les premiers touchés.

La littérature. Ah. La littérature. Que va-t-elle devenir ? Que vont faire les éditeurs ? Comment livrer au téléchargement sans se faire pirater, les ouvrages sortis ? La question se pose déjà via le net, et concerne surtout les best-sellers, comme pour la musique. Mais le e-book va accélérer le phénomène. Dans un premier temps, les libraires vendront des livres électroniques avec -pourquoi pas ?- un catalogue de classiques déjà disponibles. Mais ensuite, comment éviter que la spécificité de ce matériel, mi-informatique, mi-culturel, échappe aux rayons informatiques des grandes surfaces ? Quid du prix unique pratiqué en France, quid des taxes différentes, relativement au support et au contenu ? Quelle protection est-elle envisageable pour les métiers du livre, dans un contexte européen ? Mondial ? (en Chine, les librairies électroniques sont déjà nombreuses).

Le livre électronique conforte la distinction entre le médium et le discours. Pour moi, un livre est autant un objet qu'un texte. Un texte passionnant sur le net, n'a pas le poids du même sur papier, sans jouer sur les mots. Oui, il y a des cas où le contenant donne une force au contenu. Le journal de Renaud Camus, pavé annuel très attendu, aurait-il la même aura en édition électronique ?

En tant qu'écrivain inéditable (je pouffe), je sais que je peux vendre en ligne une version pdf de mon travail. En vendre peut-être davantage qu'en version papier, mais je sais que mes romans ne se liront pas de la même façon, imprimés sur un beau papier ou sortis d'une imprimante laser. J'ai longtemps considéré que l'essentiel était de dire, peu importe le moyen. Mais l'expression gagne une force par la technique la plus propre à la magnifier.

Mais mes réticences sont celles d'une génération qui a grandi avec le livre, avec le romantisme du livre, et même, osons le dire, sous l'ombre tutélaire du Livre. La génération suivante s'accomodera sans sourciller d'une manipulation légère, pratique, et de l'absence de rayons de bibliothèque à la maison.

Tout de même, un angle sous lequel on peut se réjouir : l'éco-bilan du papier électronique, tout plastique qu'il soit, est nettement en sa faveur. L'industrie du papier, la chimie des encres, sans parler de l'abattage des arbres (aspect ressassé mais pourtant négligeable : 4% du papier utilisé l'est pour imprimer des livres. Le reste, c'est de l'emballage), sont un désastre pour l'environnement.

Quant au coût humain, social et industriel, certains secteurs vont souffrir dans la décennie qui vient. Un cataclysme ? C'est possible. En tout cas, une industrie sinistrée comme le fut celle des mines ou la sidérurgie. Que faire, à part se préparer ? Ce qui est inquiétant, c'est qu'on a entendu aucun politique se formuler à ce sujet. La politique de l'autruche ?

A voir, cette étonnante vidéo. Imaginer les 50 années à venir. Curieusement, je trouve les perspectives évoquées assez timides : elles ne tiennent pas compte des deux prochaines révolutions : l'ordinateur quantique et les nanotechnologies.

Commentaires

  • Bravo pour cette excellente note quie propose à la fois un avis et un résumé de la conférence de l'autre soir. Je me suis levé ce matin en relevant mon courrier électronique en espérant trouver de tes nouvelles à ce sujet.
    ... Bingo !!
    Je suis heureux de ton analyse, qui rejoint la mienne, quoique je suis un (tout petit) peu plus jeune, et d'avantage immergé dans les nouvelles technologies depuis maintenant on va dire quatre/cinq ans, (et grâce à Macintosh, et grâce à mon nouveau job où je veille pas mal) ce qui fait que ce e-book, je l'attends avec impatience.

    Dans les premiers ouvrages qui seront disponibles rapidement sous ce format, tu oublies peut-être les Mangas, au papier de faible qualité, et qui sont lus puis jetés. Ils feront (font déjà) parti des ouvrages en "front" de vague.

    Moi aussi j'aime néanmoins le beau livre et l'édition craquante, originale, format à l'italienne, ancienne... et je pense, que à l'instar des vinyles (45t, 33 t, 25 cm...) qui continuent d'être produits et fabriqués (par de petits éditeurs indépendants) et que je continue à acheter et à apprécier... cette nouvelle techologie va quand même bien nous rendre service.
    Ne serait-ce que pour continuer à acheter et lire/écouter justement , puisque les bibliothèques/discothèques, aussi grandes soient elles, (privées ou publiques) ne sont pas extensibles à l'infini, les bibliothécaires le savent bien d'ailleurs. Je vis d'ailleurs régulièrement (en témoin) l'épreuve du pilon pour savoir le dégoût profond que procure l'arrachage d'un livre.

    Alors, s'ils peuvent tous être sauvés (quoique... certains ne le mériteraient pas) (et là je parle des plus courants, pas des livres d'artistes qui ont encore de beaux jours devant eux), et bien... je m'en réjouis.

    Amen.

    ps : Ecoutez le podcast de Lorenzo Soccavo sur Mediaten, le blog des dix ans de la médiathèque.

  • C'est vrai, les mangas, je voulais en parler... Merci de cette prévcision et de ton commentaire matinal.

  • Ah oui, j'ai oublié la vidéo que tu conseilles est à la fois excellente, et... terrible !

    Ca me rappelle à la fois Universal War one (la BD) et .. Total Recall.
    Je suis bien conscient que l'on ne peut pas prendre que le bon côté de nos livres de SF préférés, mais là... ça craint comme dirait l'autre !.
    Et le pire... c'est qu'on y est... déjà.
    (Quand je vois le monopole de Google, dont j'utilise beaucoup de services, ça ma fait froid dans le dos).

    Glup. Prometheus !!!??
    Restons groupés hein ?

  • A voir, cette video présentant succintement le reader des Echos (le Sony si je ne mabuse), tel qu'on l'a testé mercredi soir.
    (pas de test par contre sur la vidéo de l'aspect livres, dommage). Mais d'autres vidéos doivet le montrer.

    http://www.youtube.com/watch?v=QN2RIhviKEY

  • Bien. Merci pour ce lien qui illustre le propos. J'espère des réactions sur ce billet.

  • et bien quelle perspective! et les albums de BD? sur un tout petit format comme ça? Sans moi

  • En effet, je ne pense pas que les albums de tradition franco-belge (grands formats, couleurs et papiers luxueux) seront touchés par le phénomène vant longtemps. Pour les mangas (noir et blanc, grosse production, lecture rapide), comme le disait Hector, c'est autre chose.

  • Très bon court métrage de science fiction :) Bien foutu. Par contre, la période "contemporaine" est simpliste. Au moins ça sert comme il faut le récit, mais wikipedia par exemple n'est pas (encore) ce qu'il en disent.
    Ça donne envie d'écrire un jeu là-dessus, même si bon, c'est déjà fait en ce qui me concerne, et ce plusieurs fois...


    Après sur les livres, les écrits en général, et la mutation de notre environnement.

    D'une, je ne pense pas que c'est tout un corps de métier qui va s'effondrer, sauf à la rigueur en ce qui concerne les ouvriers imprimeurs qui bossent sur les machines à obtenir la précision de la superposition au demi-micro millimètre près. Ceux-là, certainement, ils vont devoir se reconvertir (en quoi ? qui sait...).
    En revanche les graphistes, les éditeurs, les écrivains, ils vont bon gré mal gré devoir changer de pied d'appel, tout au plus. En quoi l'adoption du tout numérique va-t-elle changer le métier ? Aujourd'hui un graphisme bosse sur du numérique pour fabriquer du papier imprimé. Tout ce que ça va changer, c'est qu'il va bosser sur du numérique pour obtenir... du numérique. En gros ça lui simplifie presque la tâche (mais bon, faut pas rêver, ils vont nous sortir 3-4 standards différents sur lesquels il faudra être réactifs et compétents, donc 3-4 fois plus d'emmerdes pour finaliser et livrer le projet).
    L'écrivain, il va devoir abandonner le manuscrit manuscrit, pour s'orienter vers un manuscrit dactylographié, tout du moins pour l'envoi à l'éditeur.
    L'éditeur, il va surtout devoir garder toute sa chaine de production du côté du numérique, changer certainement de graphiste si les graphistes ne changent pas eux-même, changer de maquettistes au même titre, etc.
    Les distributeurs qui, eux, généralement se sont bien adapté à la distribution d'objets matériels (livraisons par camion/avion, organisation de stock, de dépôts, etc), là ouais, ok, ils vont tout devoir changer pour distribuer des objets numériques (instancier, copier, dupliquer, transférer, télécharger, etc).

    Ou alors...

    Ou alors ils vont repenser de A à Z la chaine de production du bouquin, de l'idée jusqu'à la publicité autour de la sortie du livre.
    Amazon, par exemple, fait ça très bien (encore que ça reste à prouver). L'écriture, la maquette, ils le délestent sur... l'écrivain ! Ils reçoivent de l'écrivain un fichier fini (.doc, .pdf et j'imagine aussi .indd) qu'ils stockent dans leurs disques. Ils génèrent une page dynamique sur le bouquin, y fixent un prix (honteusement haut, honteusement peu rentable pour l'écrivain) et commencent la vente.
    Détail qui tue : ils ont organisé leur chaine de production de telle façon qu'ils puissent ne pas (trop) perdre d'argent à n'éditer qu'un ou deux exemplaire du bouquin. Ils peuvent produire à l'unité sur demande !!

    La seule et unique nécessiter de trier les manuscrits du côté éditeur c'est de choisir des livres qui se vendront jusqu'à rentabiliser l'impression (c'est à dire la mise en branle de toute la chaine de production du bouquin en lui-même, salaires et couts de reviens divers compris) voire plus si affinité, tout en calculant les rééditions au plus juste pour éviter de trop produire.

    La chaine de production d'Amazon n'en a rien à foutre, réellement, si votre bouquin se vend à 0 exemplaire. Ils ont une organisation telle qu'ils peuvent rentabiliser 0 vente.
    Et pourtant, ils fabriquent réellement un bouquin, distribué (et vendu si possible) partout dans le monde, livré à domicile !

    C'est pas plutôt ça l'avenir du bouquin papier ?


    Sur le fait qu'aucun politique ne se soit exprimé à ce sujet : d'abord c'est loin d'être un problème qui va inquiéter un paysage politique entier ou un paysage médiatique entier. ensuite pour qu'un politique s'y penche, il faut que le pays entier tremble. La vraie question c'est de savoir "pourquoi personne n'en parle ?"
    J'ai quelques éléments de réponse :
    - déjà on veut pas en entendre parler. On préfère mater la bombe (enfin... bombe, tout est relatif) de la roue de fortune.
    - ensuite c'est pas "nous" (toi et moi, si, mais tous les autres, ceux dont nous faisons partie, non) qui serons vite au chômage.
    - qui plus est, c'est une évolution normale et prévisible de nos biens de consommation. Ça ne concerne pas que le livre. Donc elle fait peu de vagues.
    - enfin : c'est déjà actuel, le livre numérique. Simplement on n'a pas (tous) un lecteur de texte portable, ou on ne s'en rend pas compte.

    Qui plus est, j'ai finalement peu d'espoir qu'un jour l'état se rende compte que de sortir 200-1000 infographistes 3D ou 2D par an en France, c'est débile, vu qu'ils ne trouveront pas leur place (surtout les infographistes 3D d'ailleurs). C'est une chose pour l'infographie, mais c'est pareil pour une énorme quantité de "beaux" métiers (opposés aux métiers du pauvre comme éboueur, balayeur, conducteur de métro/bus, etc).

    Quand on apprendra à notre peuple que ce qui compte c'est pas de vivre une formation de rêve mais de suivre une formation professionalisante, qui débouche sur un métier dans lequel il y aura des places, là, peut-être, qu'on aura fiat un bon pas en avant.
    D'ici là on continue à envoyer nos grands talents en asie et aux states.

    Et après on se plaint que ça bosse pas assez en France et que tout se pète la gueule. Sans déconner ?



    Le livre numérique, c'est pas neuf, c'est déjà l'actualité.

    C'est quoi, le PDF (Portable Document Format) sinon un livre numérique ? Ok, c'est du postscript, ok on s'en sert comme format d'échange entre clients et professionnels dans l'imprimerie (à mon grand étonnement d'ailleurs), mais à l'origine, c'est un format standard pour afficher du (hyper)texte de la manière la plus ergonomique possible. Ça a ensuite évolué vers un lecteur d'image bitmap, vectorielles, maintenant ça sert de formulaire de saisie, de lecteur son, si je me trompe pas de lecteur vidéo, etc.

    Bref, le PDF c'est déjà plus qu'un livre numérique.

    Ensuite le lecteur. Rappelons-nous que nous avons (presque) tous un portable. Le miens est un peu dépassé maintenant, mais à l'origine il coutait 619 euros. On peut brancher un clavier dessus, on peut y lire des PDF, mais aussi des XLS (tableur Excel), recevoir envoyer des mails, faire du montage vidéo, du montage son, naviguer sur le web, etc, etc, etc
    Il fait juste très mal le café, c'est tout ce que je lui reproche.

    Ah si : il est petit. Oui parce qu'en plus gros et pratique, mais pour le même prix, on a des ORDINATEURS portables (si tant est que mon téléphone n'est pas déjà lui-même un ordinateur portable...). Ceux-ci font tout et n'importe quoi, tant qu'on installe l'application et/ou le matériel qui rend ce service (oui messieurs dames, il existe une machine à café portable sur interface USB pilotée par un petit logiciel. Votre ordinateur peut donc faire le café).

    Ceux-ci portent parfois le joli nom, absolument pas choisi au hasard, de iBook. Book ?! Tiens donc... comme de par hasard !

    La feuille plastique, ce n'est qu'un outil limité et certainement inadapté à un usage polyvalent qui va, à mon très humble avis, faire un gros flop. Tout dépend aussi de comment ils l'amènent aux gens et dans quel contexte.
    Rappelons que les écrans LDC et TFT ne produisent pas exactement le même effet néfaste que les écrans cathodiques (CRT) sur la vue. Ces écrans (de portable entre autres) n'usent pas la vue de la même manière. Ils l'usent très peu en fait, autant qu'un bouquin quand on lit en plein soleil.
    En revanche, comme ces engins-là sont portables, ils nécessitent un rétro éclairage afin qu'on puisse s'en servir dans tous les environnements.

    On ne pourra lire sur du papier numérique qu'en plein soleil ou sous une lampe. Bon courage.
    Ceux qui possèdent encore une gameboy (1ère du nom) vous confirmeront que c'est pas mal la merde quand l'écran n'est pas rétro éclairé.


    Moi je vois pas vraiment l'intérêt d'un objet cher et unifonctionnel, quand pour le même prix t'as la même chose, plus tout le reste.

    Pour la même raison, je n'achète plus aucune console de jeu.



    Sur l'informatique et notre futur si effrayant :

    En gros, 'faudrait peut-être un jour sortir la tête de son trou. Pourquoi l'informatique est née ?

    L'informatique a pour objectif de résoudre le problème du calcul. On a résolu le problème des capacités limitées de l'homme en fabriquant les outils, extensions de l'homme. Ça nous a hissé au sommet du règne animal, si l'on peut dire.
    Seulement pour utiliser un outil, il faut en calculer l'utilisation (l'anticiper, la prévoir, la théoriser, ce que vous voulez).

    Les maths ont entre autre servi d'outil de prévision. On savait la circonférence de la Terre avant d'en avoir fait le tour, par exemple.
    Mais les maths en elles-mêmes sont difficiles à manipuler. On a donc inventé des outils à calculer (bouliers, calculatrices, etc) jusqu'à l'invention de l'électronique et du transistor. A suivie de très près l'invention des calculatrices de poche, et d'encore plus près celle des ordinateurs personnels, avec le concept d'informatique.

    L'informatique est la contraction d'Information et d'Automatique. Elle vise à automatiser le traitement de l'information, pour ne demander à l'utilisateur que le minimum, pour effectuer le maximum.

    Si l'outil est l'addition, l'informatique est la multiplication. Ce n'est pas qu'une analogie douteuse. La principale force, et l'un des objectifs de l'informatique, est de cloner, dupliquer, multiplier, exploser les limites de l'information. Il s'agit là de créer de l'information, en quelque sorte, à partir d'autres informations.

    C'est une forme basique/élémentaire d'intelligence. On demande en gros à nos ordinateurs de s'occuper de la partie chiante et périlleuse de la réflexion : le calcul. On ne lui demande pas trop (encore) de créer des concepts et de les manipuler, ou de s'intéresser à la symbolique.

    En réalité, l'ordinateur, en tant qu'outil, est destiné à nous délester de notre chiante aptitude à réfléchir (qu'est-ce que c'est fatiguant de penser, au fond).

    Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que le "piratage" (une des très nombreuses utilisation de la copie de donnée) soit si développé et si "normal" pour une majorité de la population. Par contre, c'est toujours aussi ahurissant de voir à quel point tout le monde se sent trahi, dépossédé, doublé, sans arme face à la duplication du dernier Spielberg ou d'harry potter.
    Il aurait peut-être fallu s'en rendre compte plus tôt : l'informatique n'a pour but QUE de copier à l'infini les choses. L'unicité n'a aucun sens en informatique. On parle tout juste d'original et de copies, on préfère parler d'instances.

    L'original et toutes ses copies sont superposables, absolument identiques, de même valeur (quasi nulle). Ce n'est pas DU TOUT analogue à nos biens matériels. Alors forcément, quand on met l'un dans l'autre, ça ne marche pas.

    Prenons l'exemple du livre. On peut vendre un livre et exiger de l'argent de chaque acheteur contre chaque livre, parce que le livre est un objet unique, même s'il est produit en série, et un chaque acheteur est unique, donc on peut organiser une vente/distribution simple.

    Un fichier PDF est un paquet de données sans poids/masse ni matière. On lui attribue tout juste une taille, parce que pour l'instant l'informatique stocke le produit de ses calculs sous la forme d'une longue ligne d'informations, difficilement compressibles.
    Il existe autre chose que l'homme connait très bien et qui n'a ni poids ni masse ni matière, et dont il se sert en permanence : les idées. Coup de chance, il s'agit également d'informations :)

    Alors maintenant on va se permettre un petit parallèle très intéressants pour que tout le monde comprenne très bien l'enjeu de l'informatique et à quel point il est paradoxal de croire encore qu'on peut faire du fric sur un paquet d'octet.

    Et si les idées = les données numériques ?

    On parle de la copie illégale et de la distribution (de masse) de données numériques que personne n'a achetées. En même temps, est-ce que vous devez acheter ce que vous lisez de moi actuellement ? Si je vous croise dans la rue, vous devez me payer pour que je vous dise bonjour ? Y'a-t-il une taxe sur la pensée humaine ?
    On dit que les produits culturels vont sombrer, mais en même temps, on fit par payer à nos enfants les conseils qu'on leur donne. On prône d'un côté la liberté de pensée, mais on voudrait taxer l'échange des idées. Tout le monde est d'accord pour qu'on ait accès à la culture, mais pas aux fichiers.

    Y'a un problème. C'est soit l'un, soit l'autre, mais pas les deux.

    Wikipedia est un projet de gens qui pensent que quelque soit la forme de la culture, elle DOIT être partagée massivement et gratuitement, comme la pensée.

    Je pense personnellement que c'est le monde qui doit se réorganiser, et pas à l'informatique d'arrêter de faire ce pourquoi elle a été conçue pour s'adapter au monde.

    En revanche, oui, ça veut dire qu'on arrête de vendre la culture au détail, vu qu'on peut pas compter les exemplaires. Ça veut dire qu'on arrête de rémunérer la distribution, elle coute rien maintenant.
    Si on veut continuer à être rémunérer, on fidélise, on cherche l'excellence, l'exclusivité, la culture rare, et on abonne les clients, voire on touche une redevance.

    En tout cas, ça ne peut plus continuer comme on faisait avec des biens matériels. C'est sûr.



    Sur Prometheus et compagnie :

    Bah écoutez, les friqués ont un peu toujours eu le pouvoir, y'a eu une remise au point en 1789 pour remettre les friqués au pouvoir, et depuis ils enchainent. M'est avis que les gouvernements "démocratiques" (cf. mes remises en question du vote à notre époque dans les archives de Kronix) vont plus généralement laisser place au pouvoir directement donné aux (conquis par les) grands groupes.

    Si on reprend l'analogie ci-dessus entre l'information numérique et la pensée, le groupe Google a absolument tout intérêt à contrôler les technologies de l'informatique (donc contrôler les conditions de la pensée). On parle bien d'intérêt.

    Au final rien d'étonnant, tout juste effrayant, parce qu'a priori, c'est grâce à nous qu'ils sont puissants.

  • Merci CXZ. Comme, toujours, argumentaire très développé, bifurquant de temps à autres vers le hors-sujet, mais excellent.
    Au passage : "l'enjeu de l'informatique (...) il est paradoxal de croire encore qu'on peut faire du fric sur un paquet d'octet." Pourquoi, c'est pas le cas ? Si je ne m'abuse, la galaxie web ou celle de l'informatique personnelle connaît ses réussites financières, en pratiquant rien moins que le commerce de l'octet. Bref.
    Je suis assez tenté de découvrir un monde où les idées circulent gratuitement, ce qui fut le cas d'ailleurs, depuis la préhistoire jusqu'au... disons fin XVIIIè. Avant, on se plagiait allègrement. Un type comme J.J. Rousseau est un plagiaire, il faut s'en souvenir. Alors, il s'agirait d'un retour aux normes, où l'invention est livrée gracieusement au pot commun. Les inventeurs, les philosophes, les romanciers, ne cesseront pas d'inventer, de philosopher, d'écrire, sous prétexte que ça ne leur rapporte rien, mais les conditions dans lesquelles ils le feront risquent d'être plus délicates. Et puis, il y a tout de même une furieuse injustice à voir un type sans scrupules s'approprier un travail original, sans citer l'auteur véritable. L'abandon de la propriété intellectuelle ? Pourquoi pas, mais quand le monde aura changé (mais je ne pense pas que le web et le partage d'infos gratuit change les fondamentaux, à savoir la soif d'argent).
    Pour la chaîne graphique, si les graphistes sont peut-être les moins concernés directement, le métier sera tout de même touché : combien d'imprimeries vont fermer, combien de graphistes vont de ce fait, se retrouver au chômage ? Leurs compétences sont compatibles, par nature, avec le process informatique, mais vu le nombre de petits gars comme toi sur le marché, risque d'y avoir de la casse.
    Je pense surtout aux imprimeries monstrueuses, capables de sortir des centaines de pages en milliers d'exemplaires, sur des machines huit couleurs, en moins d'une heure, et qui bossent nuit et jour pour rentabiliser des investissements colossaux. Que vont-elles devenir si leur parc est inutile à l'horizon 2015 ?
    Une réflexion au passage : les maquettes que j'ai vues sur e-book ressemblent encore à leur ancêtres sur papier, de la même façon que les premiers livres imprimés tentaient d'imiter la qualité des manuscrits. On s'éloignait prudemment du modèle vénéré. J'ai hâte de découvrir les mises en pages de mes (virtuels) petits-enfants, pour m'exalter sur des modes graphiques franchement inédits.

  • Bizarre, personne n'a répondu après CXZMan....... :)))
    Peut-être parce qu'il a tout simplement raison.
    Pourquoi est-ce que personne ne s'est jamais préparé à accueillir l'informatique comme "Léo" se prépare dès aujourd'hui à accueillir le livre numérique, qui est une vraie-fausse révolution (voir les arguments de CXZMan plus haut).
    C'est pour ça qu'on se retrouve avec des gros groupes comme Google qui rachètent tout, parce qu'on ne s'est pas donné la peine de s'adapter à l'ordinateur, ça a toujours été à lui de s'adapter.... et à force de chercher du "tout-cuit", c'est qui l'esclave aujourd'hui ???

    Mais bon, je ne vais pas répéter ce qui a déjà été dit, mais tout simplement ajouter une petite chose :

    on va se retrouver avec le même problême que pour beaucoup d'autres informations numériques :
    LE STOCKAGE sur du long terme !!!!

    Bah ouais, quand votre lecteur de livre électronique va tomber en panne (déjà que ça coute la peau du cul, faut pas se leurrer, ce sera comme le reste du matos actuel) que deviendra la centaine de livres stockés sur votre bout de plastoque ?
    Est-ce qu'il faudra tout racheter ?
    Et que deviendra le savoir en général ?
    100% numérique veut dire 100% virtuel.
    Mais bon, vaut mieux se poser la question du piratage, c'est bien plus effrayant..... brrrr, les vilains pirates !

  • Hmm, hmmm... :-) La question du stockage du savoir et son urgence n'a échappé à personne, il me semble. Je crois même me souvenir que c'est un des sujets de "A la droite du Diable", roman de 1995 où un certain Léo Kargo vit dans une cité-état, après la disparition d'une bonne partie du savoir, due à une peste informatique planétaire... et que la bibliothèque immense dont il est le gardien fond et se dissout sous ses yeux. Les méchants pirates... Pas méchants, juste inconséquents (et s'illusionnant sur leur épopée comme il y a un romantisme des pirates de la mer), mais on en a déjà beaucoup débattu. Tu as eu mon mail, à part ça ?

  • Hmm, hmmm... :-) La question du stockage du savoir et son urgence n'a échappé à personne, il me semble. Je crois même me souvenir que c'est un des sujets de "A la droite du Diable", roman de 1995 où un certain Léo Kargo vit dans une cité-état, après la disparition d'une bonne partie du savoir, due à une peste informatique planétaire... et que la bibliothèque immense dont il est le gardien fond et se dissout sous ses yeux.
    Les méchants pirates... Pas méchants, juste inconséquents (et s'illusionnant sur leur épopée comme il y a un romantisme des pirates de la mer), mais on en a déjà beaucoup débattu. Tu as eu mon mail, à part ça ?

  • salut
    juste cette remarque pour rire : ce presque même 28 novembre je me suis trouvé pris dans une messe (catholique) (parenthèses : je ne suis pas croyant, c'est juste par politesse) donc au moment de l'élévation le prêtre lève sa bible à bout de bras pour bien montrer à l'assemblée que ce qui le guide c'est le livre. Brandira-t-il de même un écran ?

    Cette autre remarque : à quelle bourse s'adressera ce livre écran ? Car j'imagine qu'il coûtera autrement plus cher qu'un livre de poche ? Car si on peut dire une chose d'internet c'est que la bête exige quelques moyens financiers, quelques abonnements. Faudra-t-il travailler plus pour avoir le droit de lire plus ?
    Amitié
    christian

  • Arg l'argument Sarkozy :) Devra-t-on inventer un point Godwin dédié ?

    Je reprends deux ou trois choses de ce (lourd) message ci-dessus qui est le mien, tout de même.

    Je l'ai finalement assez mal précisé, mais dans cette chaine de production du livre, m'est avis que pas mal de gens peuvent prendre le pli, changer, s'adapter, tronquer leur vie en deux pour pivoter à 90° et changer de cap. Je pense que l'industrie de la littérature ne va certainement pas disparaitre, mais qu'elle va changer de forme, simplement, et que ça implique certes des conséquences terribles mais pas du tout surprenantes, et encore moins incertaines. C'est tout à fait anticipable. Que je sache, horizon 2015, on va dire qu'ils ont le temps de se retourner.

    Si on me dit "Horizon 2015, la 3D c'est has been" je dis OK (yes ! j'aurais pas à faire ce métier de merde), et je retourne à l'école, quoiqu'il m'en coute, parce que sans ça, j'aurais pas d'avenir dans ce domaine. Ou alors, je dis "Ok, je lâche l'affaire" et je fais autre chose.
    Si j'ai une entreprise, je mets du fric de côté, pour payer une formation à mes employés pour qu'ils puissent se réinsérer.

    Et si je peux pas mettre du fric de côté, je suis dans la merde, mais de toute manière c'est une situation qui, avec ou sans révolution, est périlleuse.

    Si tu veux, je te parle de mon pote (et pote à Spice a priori) qui tient une boite qui cartonne à Roanne... mais il va très très bientôt se faire concurrencer par une simple machine. Ses 5-10 employés sont, ensemble, vingt fois plus lent qu'une seule machine. Il flippe, certainement. Lui c'est horizon 2008.

    Et bah il cherche à rebondir, il s'adapte. Il n'a pas décidé de se faire nostalgique de la main d'œuvre humaine, ou de haïr l'évolution de notre monde, de ce qu'il devient, de ce qu'il oublie. De toute manière il n'a pas le choix.

    Pourquoi l'industrie du livre ne pourrait-elle pas changer en autant de temps ?


    Sinon, sur le fric :

    Tu vas me taper sur les doigts, mais j'ai pas décollé du milieu associatif, du simili bénévolat, des travaux mal payés. Oh non, ils ne m'empêchent pas vraiment de trouver du taf (au contraire, ils composent mon book), et maintenant que j'ai à peu de choses près des horaires de bureau, je vois que ça me gêne pas tellement pour écrire des jeux, dessiner, etc. (faut dire que j'ai le luxe de ne pas avoir de famille à charge, j'avoue). Mon travail supplémentaire, oh je pourrais en demander de l'or, mais avec un taf à 25h, j'ai déjà de quoi bouffer.
    C'est un peu étrange, peut-être, on s'est arrêté de le faire fin XVIIIème, peut-être, mais des gens comme moi qui distribuent leur passion et leur savoir (quasi) gratuitement au monde entier pour qui n'en veut, je vous prie tous de croire qu'il en existe une CHIÉE !

    Même si je devais zaper tout ce qui est illégal (parce que piraté, pas payé, détourné...) de mes biens de consommation, et si j'achetais un Windows (et encore, je pourrais me contenter d'un Linux), je pourrais me divertir, me cultiver, créer, distribuer, récupérer, échanger, rencontrer, VIVRE en toute gratuité (oui, oui, faut encore payer l'abonnement internet, c'est _presque_ gratuit).
    Je joue à des jeux gratuits, j'écoute de la musique gratuite, je retouche des photos gratuites, je lis des blogs gratuits, j'écris des jeux gratuits, je lis des dictionnaires gratuits, je consulte des encyclopédies et de traducteurs gratuits, je matte des télévisions gratuites.

    Comme quoi, y'en a une chiée, réellement, d'autres gens dans le monde qui pensent que la culture gratuite, c'est pas juste une bonne blague.


    NB : le copyright n'a rien à voir (directement) avec l'argent. Comme son nom l'indique, c'est avant tout un texte de loi. Notons que dans l'évolution grandissante de tout notre environnement (et comme c'est ironiquement le cas de ce court-métrage d'anticipation que tu nous as montré), il existe d'autres manières de protéger son travail que le copyright. Le creative commons par exemple.

    Donc ce n'est certainement pas parce que tout est gratos que tout est baisé. Tu peux distribuer gratuitement un bien sous copyright. Ok, dans un sens c'est un peu con, mais dans l'autre, c'est plausible. Le Copyright interdit simplement aux autres d'en faire quoi que ce soit qui dépasse le cadre privé. Gratuit ou pas. S'en servir pour se prévenir d'un manque à gagner, c'est sûr, là c'est con (vu que c'est gratuit), mais la connerie s'arrête à ce seul cas.

    NB : je faisais un petit inventaire ci-dessus des choses gratuites et culturelles que je consomme. Je viens de jeter un rapide coup d'œil : quasiment tout est sous copyright, sauf les photos (stock images oblige), wikipedia et certains trucs qui sont en creative commons ou autres.

  • Bien sûr, on aime tous travailler pour rien. Un vrai bonheur. Pour l'écriture, pareil : deux heures par jour en moyenne depuis plus de dix ans, et le jour où enfin, un truc sortira, parce que j'ai travaillé dur pour ça, que j'ai sacrifié des moments magnifiques avec mes enfants de façon à rester devant mon écran, on pourra trouver les fichiers gratos ? Ben, merde, et je m'excuse.

  • je ne partage pas ton point de vue, non pas que je sois rétrograde ou trop amoureux des livres et de ceux qui les font, non pas que je ne crois pas à l'évolution technologique annoncée. Moi qui ai vu naître la télévision, installé dans les écoles les premiers micro, marché sur le net; chaque fois qu'arrivait un nouveau support de culture on annonçait la disparition du livre, des magazines, la mort de la lecture... et pourtant j'ai vu progresser au contraire le nombre de lecteurs, le nombre d'enfants attirés par une production abondante, diversifiée, de toutes qualités... il n'est qu'à voir dans le Maisons de la presse les milliers de titres de magazines sur tous les sujets alors que, soit disant, on trouve tout sur le net, il n'est qu'à voir le nombre de romans publiés, et que dire des BD, des mangas... C'est pire encore avec la littérature jeunesse, les chiffres de vente sont énormes et dépassent largement les prévisions qu'on aurait pu attendre à l'avénement de la télé. Je me souviens qu'elle était montré du doigt par les enseignants, elle allait tuer le livre. J'ai vu tout le contraire! merci à toutes ses inventions: elles ont je crois participé au foisonnement de l'écrit, elles se sont mises au service d'un renouvellement de la production sans cesse plus inventive. Le livre a de beaux jours devant lui, heureusement. Je reconnais bien là ton regard de science-fictionneux. Qu'annonçait-t-on pour l'an 2000? des voitures volantes, des chemins de fer du ciel, des villes flottantes, des cités dans l'espace, sous la mer... on avait tout faux comme ont faux ceux qui croient nous livrer au virtuel. Laissons à la science-fiction la science-fiction!
    amicalement

  • Christian > je crois, entre 300 et 650 euros selon la technologie, et le pays. (il y en a à 300 dollars aux USA).

    Jo > La différence, est que ce n'est pas la lecture qui est en danger, puisque les readers sont faits justement pour lire. Elle peut donc continuer son ryhtme d'expansion grâce à ce nouveau procédé. Le risque (si c'est un risque) est pour le livre-papier.

  • Ce genre de grosse révolution dans les usages ne passera qu'à lourde intervention de marketting et de préparation du marché. La concurrence du papier plastique est très rude. Il faut qu'il batte ses concurrents ET les livres papier.

    J'y crois moyennement.


    Sinon, autant que je me rappelle, je n'ai jamais travaillé pour rien. J'ai toujours travaillé pour faire plaisir, pour donner, pour le caritatif, pour trois sous, au black.

    Travailler pour rien c'est faire quelque chose qui ne sert pas, qui tombe dans l'oubli, une goutte d'eau dans la mer. C'est ça le vrai "rien".

    Le fric, il en faut. J'ai pas dit que je me passerai de salaire. Ces deux heures que tu as passées toute ta vie en marge du taf, je sais pas ce que tu en attendais de miraculeux, mais je n'ai pas l'illusion de me dire que c'est mon petit à côté qui va m'enrichir... financièrement.
    En revanche, chaque projet auquel je participe, chaque stage que je fais, chaque association à laquelle je me joins, j'essaie d'ne tirer un maximum de culture, de méthode, de techniques. J'essaie en retour de refiler la même chose : un maximum.

    Je cherche à m'enrichir, et j'essaie d'enrichir les autres.

    Rigole, peste, jure, ça ne change rien au fait que c'est comme ça que beaucoup de gens (pas tout le monde) fonctionnent. Tout ce que je fais ici c'est un constat.

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