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Le cours du temps

Demain soir, il est possible que je sois en mesure d'annoncer une autre bonne nouvelle. Ou bien attendrais-je ?

Je me suis levé tôt ce matin, très tôt. J'ai fini de décorer mon ballon de rugby (difficile de dire que je l'ai peint, comme le suggérait la commande passée), il ressemble à un oeuf de Fabergé maintenant, brillant de ses feux dans la pénombre de l'appartement, accrochant le moindre jet de lumière. Je ne suis pas mécontent.

Pour la signature du 13 décembre, je suis rassuré. Le nombre minimum que je m'étais fixé est dores et déjà atteint. Tout va bien. J'envisage plus sereinement la suite des événements. Merci les amis (et encore, je n'ai pas pu tous les contacter). C'est cette réponse affective, immédiate qui me fait vraiment plaisir. Chacun a compris que j'avais besoin de soutien. A travers ce geste, je lis tant de gentillesse que j'en suis bouleversé.

L'amour des autres, il va falloir le gérer. Je veux dire qu'il m'est arrivé avec Kronix de ressentir une forte mélancolie, une tristesse oui, quand malgré mes efforts, les visiteurs uniques se faisaient plus rares. Avec le livre, il faut que je reste prudent, ne pas me morfondre dans un sentiment de désamour ou d'abandon, sous prétexte que, soudain, plus personne n'achète rien de moi. Je vois, sur les salons, une autre auteure, admirable, au talent singulier, éditée plusieurs fois, mais dont le dernier livre se vend très mal. Je sais qu'elle déprime en ce moment. J'ai tenté de la voir sur le dernier salon où j'espérais la rencontrer, la soutenir, l'encourager : elle n'est restée que quelques dizaines de minutes puis est partie, exaspérée de rester derrière sa table pour ne vendre qu'un exemplaire sur une journée. Même si je suis persuadé qu'elle se fiche de vendre, d'ailleurs, mais rencontrer quelqu'un, non.

Il faut donc que je sois prudent, il faut que je sois convaincu de la vanité, du dérisoire de tout ça, que succès ou indifférence n'ont pas d'importance (pour le succès je suis tranquille, mais je sais que l'indifférence peut me blesser, inconsidérément).

Commentaires

  • Le doute est le début de la sagesse déclarait Paul Janet.
    Cordialement

  • Tu sais finalement, l'édition ressemble à un abandon en règles. Tu fais un bébé, tu le dorlotes, tu les confies aux mains les plus attentionnées (et dans ton cas tu es bien tombé semble-t-il), et il part seul affronter le monde. Tu n'es plus responsable de rien, tu as écrit, tu as fait du mieux que tu pouvais, attends sereinement. Ca se passera bien. Tu ne feras pas l'unanimité mais tu auras de bons retours j'en suis convaincu.
    J'retourne à mon ballon!!!

  • Ce que tu dis est vrai. Mais en partie. Le livre n'est plus à moi, le récit, les personnages, d'autres vont se les approprier que je ne connais même pas. Mais, après la réunion de ce matin avec mon directeur de collection, je t'assure que j'angoisse encore davantage. Je n'avais pas saisi à quel point je suis entré dans un mode professionnel, avec pression économique et enjeu artistique à la clé. Médias, signatures dans tout Rhône-Alpes et à Paris... Depuis mon petit bout de terre, seul devant mon écran, quand je construisais mes phrases avec une attention féroce, rien ne me préparait à ça. Je suis heureux, mais la tension est forte.

  • ALWAYS LOOK ON THE BRIGHT SIDE OF LIFE!

    J'attends avec impatience le 13 décembre pour mon livre dédicacé et arroser cette sortie devant un bon verre de "tourbeux écossais"!

    Force et vaillance!

  • On le fera, avec grand plaisir. J'avais même pensé à du champagne, mais bon, un petit écossais des îles serait aussi le bienvenu.
    Bon, si Kurt me rend visite maintenant, je vais devoir me tenir à écrire un peu plus souvent sur Kronix. Il y a du relâchement. Une sorte de paralysie, je ne sais pas.

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