Du lourd. Une envie de me détendre, d'écrire un roman "facile", distrayant, sans prétention. Et puis, rien à faire, je me suis vite lassé de ces petites aventures débiles. L'idée : un Kho-lantha où les candidats affrontent les épreuves d'un univers d'Heroic Fantasy, avec dragons, sorcières, chevaliers, etc. sous l'oeil des caméras. Je n'ai même pas relu tellement c'est bête.
Depuis trois jours, le fleuve charriait des restes de forêt dans un bouillonnement fauve. Ses flots contrariés par les rochers des berges explosaient en vapeurs froides qui trempaient jusqu’à la lumière. Les aventuriers descendirent de chevaux, leur route s’arrêtait là. Encombré de sa lourde hache à double tranchant, l’homme le plus grand s’avança vers le roulement incessant du fleuve. Il tendit l’arme au-dessus, en une passerelle imaginaire : « Ce devait être un gué, ici, paraît-il » Les autres le rejoignirent pour constater. « Qu’est-ce qu’on fait, Franck ? » Franck observa ses équipiers. Jusqu’à présent, tous avaient suivi ses directives, son charisme naturel. Kamel, avec assez de philosophie et de distance amusée, voire sarcastique ; Marco, très costaud, souple, un corps comme une machine bien huilée, mais un esprit délié, sûr de lui ; Kévin, grande gueule désagréable, toujours geignant, qui avait failli plusieurs fois être éliminé, mais toujours là tout de même ; Sol, le plus âgé du groupe, le plus paumé aussi, le plus faible, mais le plus doux de tous, le plus drôle aussi, malgré ses calembours foireux ; Souad, une grande gueule encore, mais sportive, courageuse, un bon élément, et Lubna enfin, sûrement castée par la production pour constituer le quota poupée de la saison. Un poil plus dangereuse que Souad, parce que troublante, manipulatrice, maintenant par sa seule présence une tension entre les mâles de l’équipe.