Sylvie Denoz marche et Charon la regarde approcher avec la même délectation qu'on ressent à voir la course d'un fauve au ralenti. Comment font-elles pour apprendre cette grâce ? S'entrainent-elles depuis l'adolescence, minauderies devant la glace sur fond de musique à danser, étude de la façon dont les plus grandes se meuvent, analyse du déhanché des stars ? Quand tout cela a-t-il commencé ? Quelle Lucy des aubes a-t-elle transformé un sauvage balancement de croupe en cette marche dégagée, faussement innocente, consciente d'elle-même, cette déambulation érotique ? « Salut Nathan » Bises sur les deux joues. Elle sent bon, Il y a ce moment douloureusement fugitif, où la chevelure brune se répand autour d'eux et tend un dais sur le monde. « Tu as besoin de l'ordinateur ? » La voix aussi est furieusement sensuelle, découpée en syllabes nettes par la morsure des dents blanches, l'une après l'autre, avec une scansion d'arpèges.
La suite dans Le Psychopompe, signature le 24 avril à la libraire Lauxerois, rue Charles-de-gaulle à Roanne (Loire) dès 14 heures.