Mon grand-père avait reçu de son grand-père, une histoire qui était arrivée au grand-père de ce dernier à l’âge de dix ans. Si j’ai un jour un petit-fils, je pourrai la lui dire et transmettre vers 2020 disons, un fait qui a eu lieu en 1790 environ. 220 ans parcourus par 5 personnes ! A cette échelle, la mémoire des faits survenus pendant le néolithique (il y a plus de 7000 ans) n’a besoin que de 160 personnes-relais. Ce n’est pas énorme, il me semble. Avec mille témoins, on peut remonter à l’époque de l’arrivée de Crô-Magnon en Europe. Que des traumatismes collectifs, de grandes sagas héroïques, les angoisses et les réjouissances primitives nous soient demeurés comme les arcanes incontournables des récits universels ne paraît plus si impossible.