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Un indice

Juste une amorce, un bout d'idée. Le sujet de la prochaine création de la compagnie NU serait une reprise distanciée d'un mythe antique. Vous pouvez facilement deviner, si vous êtes familiers de mythologie. Pour la pièce, ma foi, rendez-vous dans deux ans.

 

   Ça sent, dans le Palais, ça sent le fauve, ça sent la fumure. L’odeur monte depuis les pelouses du jardin, envahit les perrons, les voûtes, les salons de réception, les bureaux et les bibliothèques, imprègne les ors et les staffs. Les remugles changent le goût des dîners de réception, alourdissent les paroles diplomatiques, déconcentrent les échanges politiques. C’est une gêne constante. Le Président et ses conseillers, chaque jour, commencent la journée sans y penser. Il fait beau, ils font ouvrir la fenêtre et soudain l’odeur de ferme vient leur graisser les narines. Enfin, on n’y peut rien, il n’y en a que pour quelques jours se dit-on, on sera vite débarrassé.
   Le Prince est venu en touriste à Paris avec tout son cortège, ses femmes, sa garde et sa ménagerie. Dans la cour du Palais Royal, entre les cages aux lions, les volières pour oiseaux de paradis et les enclos pour les autruches, il n’y avait plus de place pour le taureau favori de son Altesse. Dans un élan irréfléchi (dont il est paraît-il coutumier), le Président a proposé le jardin de son palais. Le Prince a immédiatement accepté et le soir-même, le plus beau taureau de son pays broutait la pelouse de l’Elysée. Une belle créature, vraiment, une race inconnue chez nous, avec une robe feu, des cornes immenses, un port majestueux, un regard étonnamment intelligent pour cette espèce.
   

Demain, un nouvel extrait pour clore, et puis plus rien pendant deux ans, donc.

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