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On achève bien les histoires

J'écris une scène de rupture. Le téléphone sonne. Un vieux pote m'annonce qu'il s'est séparé de sa copine. Je l'écoute. Il explique, il raconte, demande qu'on l'aide (pas lui : elle). Et moi sans relire je pense à mes dernières lignes, qui racontent le même enjeu, décrivent les mêmes rapports. Qu'est-ce qu'on fait avec la littérature, qu'est-ce qu'on raconte d'autre que la vie ? Alors, oui, je rejoins Céline là-dessus, à quoi bon raconter des histoires que la vie nous fournit déjà, à chaque minute ? La littérature, c'est prendre ce matériau et en faire une étincelle métissée de pensée et de chair. C'est en faire autre chose, un météore inconnu, une paroi, un vertige, ne pas dire l'histoire mais l'éclat et l'ombre de l'histoire.

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