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L'autre jour, au bureau, le téléphone sonne (ce qui lui arrive de temps en temps, assez naturellement). C'était une erreur. On m'appelle « Monsieur Garnier ? » et va savoir pourquoi, je réponds : « Oui ». Alors le type se lance dans une explication sur un rendez-vous important qu'il veut absolument obtenir de moi (enfin, de ce monsieur Garnier qu'il croit tenir au bout du fil). Je ne le détrompe pas, j'acquiesce à tout. Mon interlocuteur est ravi. Nous prenons rendez-vous, quelque part dans la région de Lyon, non loin du bureau où est censé travailler Monsieur Garnier. Mon inconnu vient de Bordeaux, s'assure des horaires tandis que nous bavardons. Ce sera un long trajet pour lui, mais c'est tellement important, je sens que Monsieur Garnier peut décider de l'avenir de mon infortuné interlocuteur. Il me remercie du fond du coeur. Je lui dis cruellement : « à mardi, soyez à l'heure », il dit oui oui bien sûr, faites-moi confiance et raccroche sur un ultime remerciement mêlé de crainte.

 

Et voilà, si vous avez cru une seconde que j'étais capable de faire une blague comme ça, c'est que vous me connaissez mal. N'empêche, on l'a faite à un ancien collègue que j'aimais bien, et il a eu le bon goût d'en rire énormément. Après une demi-journée de train, arrivé à destination mais ne trouvant personne, il a fini par appeler son « monsieur Garnier » à lui, en faisant cette-fois le bon numéro et a découvert un type tout étonné, niant absolument avoir pris ce rendez-vous et se proposant, puisqu'il avait fait le déplacement, de se voir malgré tout. Quel numéro avait-il fait, sur quel délicieux enfoiré mon collègue était-il tombé ? On est partagé entre l'hommage et l'opprobre. Disons que j'adorerais avoir l'à-propos de faire une blague comme ça, mais que j'en aurais de tels remords qu'ils m'empêcheraient longtemps de dormir.

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