Il arrive que la blessure saigne à nouveau. Je retrouve quelques dessins de Cabu, je lis les énigmes littéraires d'Honoré, je tombe sur une vidéo de Charb, aux obsèques de Cavanna, je tombe sur une BD de Wolinski ou une diatribe anti-mondialisation de Marris, un mot de Tignous qui se demandait où est-ce que la République avait merdé pour que des gamins s'embrigadent comme ça ? Autant d'innocents, de types qui auraient, justement, défendu ceux qui leur ont tiré dessus. Qui ne les avaient jamais lus, n'avaient pas grandi avec eux, ignoraient tout de leur combat. On s'en remettra, vous croyez ? C’est possible, tous les deuils s'émoussent avec le temps. Mais quand ça surgit comme ça, sans prévenir, oui, ça fait mal. Toujours.