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Il y a cette sensation qui se produit quand le roman prend corps. On est loin du but, bien sûr, mais on sait que le récit se tient, qu'il a désormais son rythme propre, qu'il « ressemble à quelque chose ». D'une certaine façon, le roman, au stade où vous êtes, vous apaise et vous fait comprendre qu'il est définitivement sur les rails. Elle est complexe à définir, cette impression, elle est assez semblable à celle que j'avais lorsque je faisais le portrait de quelqu'un, jadis, du temps où je croyais faire ma vie dans le dessin et la peinture. C'était le moment assez magique où, les traits de modèle devant moi se multipliant, commençait à s'affirmer une ressemblance. Un tressaillement me parcourait, je savais que j'y étais. Quoiqu'il arrive, mon dessin serait bel et bien le portrait de la personne que j'avais devant moi.  Il faut dire aussi que c'était à chaque fois un émerveillement. Malgré l'entraînement que j'avais, quand je commençais mon dessin, je n'étais jamais sûr d'accéder à cet instant décisif (et il m'est arrivé d'échouer). Aujourd'hui, transposé au roman, je peux dire que c’est la même sensation. Quand j'entame le chantier, que je pose les premières lignes, il n'est pas certain que je parvienne au terme d'un travail aussi énorme. Et puis, donc, il y a ce moment, très étrange, très particulier, où je sais qu'il trouvera son achèvement.
C'était hier, pour « La Grande Sauvage ».

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