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Savoir pourquoi on écrit est une question à peu près réglée. Mais pourquoi on exhibe ce qu'on écrit, pourquoi on montre son texte à tous les passants, c'est autre chose. Orgueil, mégalomanie, sûrement, prétention aussi, tout ça. Et puis parfois, un lecteur vous dit son enthousiasme, d'autres vous écrivent, une amie vous envoie la photo émouvante des mains de son père, parce que le passage d'un de vos livres les lui a irrésistiblement évoquées. Ou encore, le témoignage est indirect, particulièrement touchant. Un ami (je ne sais, à l'heure où j'écris ces lignes si je peux le citer), bénévole dans une association d'hébergement et d'aide aux sans-abris, discute avec un résident qui était venu voir Pasiphaé, en janvier, à Roanne. Voici l'anecdote qu'il me rapporte :
« Le type que je connais assez bien me dit qu’il a depuis ce jour en tête une phrase de Dédale, phrase qui lui parle, qu’il reprend, il la cite sans sourciller, c’est important pour lui : « Pose ta vie sur la scène, assieds-toi en face, et regarde si le spectacle te convient ! ». Le gars doit avoir la cinquantaine, la barbe courte, les cheveux dans tous les sens, tu sens les années de galère, le nez trogne etc… Il y a des petits instants magiques parfois, c’est juste beau. »
Ça n'explique pas tout, mais dans de tels cas, on se dit qu'on n'a pas eu complètement tort d'oser porter son écriture à la connaissance des autres.

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