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Une dame, universitaire retraitée, gentille, très agréable, conversation détendue et amusée. Habillée chic pour une rencontre où je suis également invité. Elle écrit pour une grosse maison d'édition des policiers historiques particulièrement documentés, avec un héros récurrent. Les récits ne sont pas mièvres, ils mêlent violence et érudition, sont bien écrits. Pas ma tasse de thé mais un travail respectable, de bonne facture, qui a son public. Du genre qui doit plutôt bien marcher, se dit-on. Quatre romans déjà chez cet éditeur et elle vient de présenter son cinquième. La routine. Sauf que. Une nouvelle directrice d'édition est arrivée, a « fait le ménage » et lui a retourné son manuscrit. Pas d'assez bons chiffres. Un ami présent, professionnel du métier, connaissant parfaitement les rouages et l'actualité de l'édition explique que beaucoup d'auteurs sont dans ce cas, aujourd'hui. Elle, cherche maintenant partout, a frappé à plusieurs portes. Toutes restent obstinément fermées. Nous lui disons notre confiance : elle va forcément trouver ; impossible autrement.
Je connaissais ma chance d'être soutenu par des maisons qui ne s'inquiètent pas (trop) des faibles ventes de mes ouvrages, mais depuis cette entrevue, je mesure à quel point c'est fou que des gens veuillent bien encore me faire confiance, suivent et acceptent mes manuscrits. Va vraiment falloir que le prochain cartonne, nom de nom !

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