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Et voilà, je me suis encore "accroché" avec un membre de la rédaction du Pays Roannais (l'hebdomadaire local). Cette fois, avec le rédacteur en chef (je monte en grade). Je suis encore bon pour des années de disparition dans ce journal, moi. C'est ennuyeux, ils étaient les rares, dans leurs pages, à se faire l'écho de l'actualité littéraire, grâce au concours d'un libraire et ami. Si l'on ajoute que le bulletin municipal de ma ville natale considère qu'avec "le nouveau format du magazine nous réalisons moins d'articles sur des livres" (en fait, plus du tout), la disparition du magazine "La muse" qui relayait autant que possible l'info culturelle, la part donnée de façon générale à la culture devient famélique, et, pour moi, quasiment réduite à néant.

Pour Pierre-Olivier Vérot, avec qui je viens d'échanger des considérations réciproques sur la notion de mépris, je fais partie de ces maudits intellos que les journaux "du peuple" dégoûteraient. Cette antienne un peu rance, resservie à l'envi par Zemmour et consorts, a donc ses affidés près de chez moi. Comme disait (de mémoire) un auteur qui, par ses prises de position, devraient plaire à ce rédacteur en chef : Renaud Camus, la littérature est un lieu de tranquillité, puisqu'il bénéficie du mépris général. Je savoure assez moyennement cette tranquillité, au niveau local (côté national, pas à me plaindre). Me voici donc relégué parmi les intellectuels ennemis du peuple, dont le rédacteur en chef serait, je suppose, un représentant. Si je ne suis pas "du peuple", que suis-je ? Il doit m'imaginer installé dans ma tour d'ivoire, détaché des réalités, condescendant parfois à me préoccuper d'affaires humaines qui sentent trop la sueur à mon goût. C'est amusant. J'aimerais assez qu'on compare nos revenus, pour voir qui est le plus "peuple" des deux... Si c'est un critère, bien entendu, et j'admets qu'il n'est pas suffisant. C'est, au fond, la même discussion qui m'avait valu une première période de boycott dans ces colonnes : j'avais été révulsé par l'idée, défendue par un journaliste du même journal, que la presse "doit donner à son public ce qu'il veut". Voilà ce que je considère, moi, comme du mépris.

Et dire que j'ai le pus grand respect pour les journalistes qui y travaillent. Mais je suppose que ça les dépasse, ce genre de nuances.

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