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Réseau de galeries ou réseau hydrographique, les deux sont inaccessibles. On m'a présenté un simulacre de mine ; on m'a montré l'entrée du Furan dans Saint-Etienne, sa petite joie immédiatement avalée par la ville. J'ai dû faire avec ce peu. Il a fallu que j'apprenne indirectement, ce qui agonisait ou palpitait sous nos pas. Il a fallu que je connaisse sans contact. J'ai cru d'abord devoir me borner à rêver la ville souterraine. Et puis, pas à pas, ce qui réside là dessous a montré ses saillies à la surface. Il n'y a aucun secret ; les cicatrices subsistent et montrent. Par les caprices du labyrinthe monstrueux au dessus duquel elle s'est étendue généreusement, Saint-Etienne vibre et danse, c'est une ville qui questionne le regard du minotaure égaré entre ses parois, contraint le promeneur à s'assurer de sa perception de l'équilibre. C'est une ville où, dans bien des cas, la verticale des immeubles contrarie celle du piéton et ne la laisse pas au repos. C'est une ville dont le dessin des rues reprend parfois le méandre des eaux, dont les voies de circulation, là où le tramway est établi, sont calquées sur le cours du Furan ou les biefs qui en ont distribué la force. Jusqu'à ce qu'un énorme centre commercial prouve le contraire, on ne savait élever de bâtiments trop lourds sur les arches qui couvrent la rivière. Des kilomètres de rivière et des kilomètres de galeries. C'est vivant et c'est mort, c'est demain et c'est ancien, c'est là et ce n'est pas là, c'est là.

 

Extrait de "à propos de Saint-Etienne". Écriture en cours.

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