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Je m'interdisais les moqueries. L'effet d'un enseignement fait de compassion, sans doute. C'est le monde du travail qui m'a transformé, sous cet angle. La fréquentation d'esprits affûtés, dans le milieu de la communication, les mots qui fusent, les saillies terribles, la jubilation des traits venimeux, être méchant et drôle faisait partie de la panoplie. Me suis acclimaté à cette sorte de créativité, car c'en était une. Jusqu'à ce qu'elle décèle son véritable sens : l'élaboration d'une caste. Quand j'ai rejoint les rangs du milieu scientifique et patrimonial, les signes de connivence ont changé. La méchanceté n'était plus gratuite, plus drôle, plus créative. Les piques avaient pour but de déclassifier l'autre, voire de le tuer, professionnellement. Sans l'humour, les sarcasmes ont pour contrepartie de vous salir considérablement. Évadé aujourd'hui du milieu salarié, je ne peux affirmer avoir complètement renoncé à placer dans la conversation un bon mot, bien cruel, bien vif. Il m'arrive de rechuter. Encore un chantier dans le vaste territoire des améliorations possibles. Pourquoi faire cet effort ? Parce que je sais, qu'à la fin, je me sentirai mieux. Plus propre. Allégé de quelque chose. Je vais commencer par Kronix : ne plus dire de mal de qui que ce soit, ici. Même de Christian Bobin, même s'il me provoque avec un nouvel opus.
Voilà, ça recommence...

Commentaires

  • On ne peut pourtant pas lui reprocher d'avoir annoncé la couleur, avec "le Très bas"...

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