La comparution immédiate ne serait-elle valable que pour les petits loulous de banlieue ? Récemment, une connaissance se fait tabasser par deux voisins, paysans comme lui, mais excités par une affaire de propriété. Et tabasser comme peuvent le faire deux costauds habitués à maîtriser des taureaux d’une main et à abattre des arbres en hiver, c’est-à-dire que le visage de l’infortuné est méconnaissable pour sa maman. Urgences, constat des violences, plainte déposée, etc. Deux mois passent, et davantage encore. La justice prend son temps, là. Les gars sont toujours libres, toujours voisins, toujours brutaux, et leur victime convalescente n’ose pas sortir, une mauvaise rencontre ayant suffi. Nous ne sommes pas dans les quartiers sensibles, les « zones de non-droit ». Non, nous sommes dans la France profonde, dans la ruralité montrée en modèle par not’président. Là où on peut cogner qui on veut, faire sa loi, et se promener le matin les mains dans les poches sans craindre la maréchaussée, occupée à traquer les gamins en casquette qui piquent des DVD dans les supermarchés. Le genre de délinquants dont l’opinion publique est satisfaite de savoir que, hop, ni une ni deux, on te les envoie en taule vit fait bien fait, non mais.
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Commentaires
Tu le dis toi-même, les petits délinquants en casquette sont plus facile à arrêter que des grosses brutes bûcherons éleveurs de taureaux! C'est de l'instinct de survie.