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Joyeusement

Hier soir, je recevais quelques images de ce que l'artiste Winfried Veit a réalisé pour illustrer La Joyeuse, une nouvelle en passe d'être publiée par les éditions Le Réalgar, à Saint-Etienne. Sollicité par son galeriste, Daniel Damart, l'artiste a entrepris une production énorme, 70 dessins et croquis, pour s'emparer du sujet. Le résultat est magnifique. Il y avait, dans cette histoire venue des origines de la civilisation (La Joyeuse est inspirée d'un passage de L'épopée de Gilgamesh, le plus vieux texte du monde), quelque chose de terrien, de tellurique, de biblique, et chaque fois que Winfried fouille cette glaise, découvre les corps comme des racines tout engobées de tourbe, je retrouve ce que m'inspire ce récit des origines. Il y a des encres, des dessins assourdis de noir, texturés de traits, des lavis qui embrument les corps. Une variété de techniques qui contribue à magnifier l'onirisme, à évoquer le fruste, le primitif, le nocturne, à donner l'effet d'une réminiscence. J'assiste, émerveillé, à l'équation du texte et du dessin. Dans La Joyeuse, mais aussi dans le mythe original, il y a cette idée que l'amour physique civilise (alors que dans notre pensée judéo-chrétienne, le sexe est supposé abêtir, abaisser au rang de l'animal). Les images que Winfried Veit a réalisées travaillent ce sentiment d'une élévation tirée de la terre, fait le portrait d'une créature « à la chair de météore » élevée au rang d'homme qui parle et pense. C’est le récit d'une humanisation aidée par les bons soins d'une courtisane. Ce matin, un nouvel arrivage de dessins me parvenait. Un régal, à nouveau, la confirmation que le choix du galeriste était le bon. Il fallait de la puissance, de l'humanité. Winfried Veit a su relever ce défi.
Des images ? Patience...

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