De quoi ne me suis-je pas indigné aujourd'hui ? Mes ancêtres s'indignaient-ils pareillement ? Le fait d'ignorer les souffrances lointaines rend-il insensible aux drames impalpables ou exagère-t-il les contrariétés proches et tangibles ? Les souffrances anonymes relayées par des voix vigilantes sont-elles des abstractions et alors, pourquoi ajouter ma propre voix au concert des protestations ? Et si je fatigue, si je ne m'indigne pas aujourd'hui, si je ne pétitionne pas pour telle cause, quelle est la raison de cette paresse, de cette démobilisation ? En quoi la souffrance de ce condamné m'est-elle plus intolérable que celle de cette journaliste ? Quel est mon droit, où se situe mon devoir ? Il faut parfois s'appliquer à soi-même un moment d'amnistie.
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