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Noué

Il m'est arrivé plusieurs fois de m'épouvanter tout seul en écrivant une scène, dans un roman. Les séances de torture dans Le Baiser de la Nourrice, une affreuse scène sadique vers la fin de Mausolées, m'ont parfois fait penser « mais il faut vraiment être malade pour écrire des choses pareilles ». Je suis allé assister à plusieurs répétitions de Pasiphaé et, disons-le tout net, la scène de « l'acte », en milieu de pièce, me remue à chaque fois, et à chaque répétition de plus en plus fort. Je suis ébahi par la violence contenue dans mon propre texte, son côté dérangeant (rien n'est montré, bien sûr), et complètement admiratif de l'engagement des comédiens. Notamment, pardon pour les autres qui font aussi tellement de merveilles, pour Aurore Pourteyron qui empoigne le rôle-titre avec un courage insensé. Après chaque répétition de cette scène-clé, alors que j'ai l'estomac noué, que j'ai l'impression d'être vidé, elle est prête à recommencer et moi, je me demande comment j'ai pu me permettre d'infliger ça à une femme. Le 9 janvier, au théâtre, il n'est pas impossible que des personnes n'en supportent pas d'avantage et quittent la salle à ce moment-là. Elles auraient tort : ce n'est qu'un début !

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