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"Comme si tu étais là"

Mes « Nefs » sont parties hier chez mon éditrice, après une énième relecture critique (on ne se refait pas). Maintenant, je m'octroie enfin une pose, avec lecture (L'inauguration des ruines, de Jean-Noël Blanc, aujourd'hui) et écoutes de documents qui m'intéressent. Je me régale notamment avec ces cours d'assyriologie du collège de France, offerts par la grâce du Net, à tout béotien qui voudrait se cultiver un peu. Le conférencier, Dominique Charpin, évoque dans son discours inaugural, une anecdote que je trouve magnifique : En Mésopotamie, le courrier fonctionnait très bien, et les bibliothèques royales retrouvées en conservaient un nombre impressionnant. Leur support presque indestructible a permis qu'elles nous parviennent en nombre. Les tablettes d'argile circulaient, transmettaient des informations sur le quotidien, les petites choses de la vie. Parmi les dizaines de milliers de lettres mésopotamiennes sur argile, l'une d'elles dit l'émerveillement d'un des tout premiers lecteurs (nous sommes au début de l'ère de l'écriture). L'auteur répond à la lettre d'un ami en lui disant notamment, que ses mots « faisaient comme s'il était là, à côté » de lui. Un étonnement, une jubilation semblable à celle que nous avons pu éprouver lors de nos premières conversations via webcam. Le pouvoir d'évocation de l'écriture, sa capacité à cristalliser une présence, malgré l'éloignement physique. Je suis très sensible à ces passerelles développées bénévolement par dessus des périodes immenses (là, on parle de -3800 ans BP). Et pendant ce temps, des crétins détruisent par le feu leur propre patrimoine.

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