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Depuis hier à 18 heures, les 96 lecteurs de "Demain des l"aube" se relaient pour lire en public et de la façon la plus respectueuse et scrupuleuse qui soit, des extraits des Mémoires d'Outre-tombe de Chateaubriand. La lecture commune de cette œuvre à redécouvrir, à savourer, s'achèvera à 18 heures aujourd'hui. Sauf la nuit quand le temps est trop frais ou en cas de pluie, la lecture se déroule dans le charmant jardin médiéval de Saint-Haon-le-Châtel (Loire), près de Roanne. 24 heures de plongée dans un monument littéraire, c'est une expérience exceptionnelle, qu'il faut vraiment avoir vécue une fois. D'autant plus qu'il semble bien, selon mes sources, que cette dix-septième édition sera la dernière. Enfin, rien n'est décidé, mais après tant d'années au service des maîtres français de la littérature, la fatigue point. On attend une relève...

Quant au passage qu'il me revient de lire à 17h5, c'est un curieux mélange de questionnement visionnaire sur un monde futur globalisé, et des imprécations ultralibérales sur les paresseux et les inutiles, qui font froid dans le dos. Comment lire ça ?

Commentaires

  • J'ai un peu tendance à trouver ce genre de performance un peu "branchée" et pour tout dire sans grand intérêt.

  • Non non, je t'assure. Vraiment. Si tu venais... Si tu savais... Rien de "branché", au contraire. Des bénévoles de tous âges qui se réunissent depuis 17 ans (17 ans !) pour un texte, rien qu'un texte, et tout le texte (sauf ici, exceptionnellement, l'intégrale aurait fait bien plus de 24 heures). Vraiment mais vraiment pas "branché", je t'assure. Une ambiance ascétique, un moment de partage, une liturgie éphémère autour de l'amour de la littérature. Près de 100 personnes, tu te rends compte ? Sans pub, sans subvention, sans communication, sans aucun moyen, sans personnalités ni ostentations d'aucune sorte. Rabelais, Honoré d'Urfé, Zola, Hugo, Stendhal, Flaubert, Proust, Pérec, Balzac, Céline, Voltaire, Pourrat... Tout de même, je retiens la fierté d'avoir porté de telles voix (tu n'as pas vu, comme nous, la jubilation de gamins à écouter Rabelais). Mais de toute façon, tout s'arrête après cette séance. Le maître de cérémonie, qui est à l'origine de cette expérience, est fatigué. Et sans lui, personne ne se sent capable de prendre le relais.
    Je sais que ça va manquer, désormais. En tout cas, je t'assure, mais vraiment vraiment, que c'était un moment hors mode, à caractère extrêmement provincial (voir un brin conservateur) ; jamais jamais jamais "branché", qui est le terme qui caractérise le moins ce moment rare.

  • J'aurais bien venu, mais je sais pas lire

  • Merci Christian pour cette vibrante réponse qui ne me laisse pas indifférent. Merci de même pour l'élégance ouverte avec laquelle tu as pris ma remarque, ouverture d'esprit dont je ne doutais pas mais qu'il est bon d'observer de nouveau.

  • Je t'en prie. Sinon, à quoi servirait la fréquentation de la littérature ?

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