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Roman en cours

Le titre n'est pas encore trouvé (quelle affaire, trouver un titre ! S'il ne se présente pas tout de suite avec évidence, on met des années à chercher le bon), mais l'écriture est bien avancée. Elle devrait s'achever fin juillet, selon mes caculs. Il est très probable que ce gros roman restera inédit mais, sait-on jamais ? Peut-être que les trois ans passés sur ce texte produiront un livre publiable aux yeux d'un éditeur ?

Les Feigne avaient invité le nouveau maire, Monsieur Mestrel, et son épouse. Amédée et Charlemagne préféraient nettement son prédécesseur, monsieur Plaisant, plus en accord avec leurs valeurs et en présence de qui on pouvait inviter leur curé, mais il fallait absolument cajoler celui-ci, considérer comme rien son affichage trop radical pour être honnête, et discuter avec lui certains aménagements de voirie, certaines souplesses de règlements, des exceptions à la règle, enfin toutes choses qui se négocient autour d'une bonne table. Alma et Charlemagne étaient descendus de leurs appartements pour rejoindre le salon avant le souper. Ernest était admis. On estimait que ses huit ans lui donnaient assez de maturité pour se tenir tranquille le long d'un repas de trois heures. C'était une première tentative dont on lui avait signifié l'importance. On avait beaucoup tergiversé. Dans le salon même, Hortense et Alma s'échauffèrent sur la meilleure place : ici, près de la porte en cas de besoin pressant, au milieu d'eux assis par terre (« mais tu déraisonnes ma fille »), sur la bergère entre ses parents... On lui fit tester toutes les stratégies. Ernest s'asseyait docilement, les femmes considéraient l'ensemble comme on juge la composition d'un tableau, hochaient la tête, faisaient « non », revenaient à une autre idée. Enfin, il était là, sagement à l'écart sur un tabouret tandis que les adultes devisaient autour d'un poiré frais, confortablement installés dans des fauteuils. Ernest observait cette vie, ces échanges incompréhensibles. Il oublierait cette première, n'en retiendrait que la sensation tenace de ne pas savoir quelle est sa place véritablement pour ne la gagner qu'en fin d'une théorie d'incertitudes, un peu par défaut.

Autrement, hier, belle séance de signatures à l'Espace Culturel Leclerc de Riorges, des amis, pas mal de nouvelles têtes, des discussions intéressantes et d'étranges retrouvailles, venues du fond des âges. Prochaine signature à la librairie Ballansat, à Renaison, samedi 16 juin, de 10 heures à 12 heures. Au passage, je remercie les blogueurs qui se font en ce moment-même le relais de l'information, tentative de pallier le boycott d'une partie de la presse locale.

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