Le balcon s'était effondré, entraînant ceux qui se trouvaient dessous. Le fracas épouvantable fit sortir les familles à tous les balcons de la résidence. Leurs structures guère plus solides, ils craquèrent et basculèrent dans le vide instantanément, dans un grondement de séisme. L'onde de choc alerta toute la cité, on se rua sur les balcons qui chavirèrent à leur tour. Attirés par le bruit, les voisins imitèrent les précédents et les rues avoisinantes furent le cadre du même spectacle. Ainsi, de loin en loin, de village en village, le phénomène se répéta inlassablement et… J'entends un énorme bruit d'éboulement, est-ce que ça ne serait pas ? Ah, tout de même, il faut que je m'en assure ! Je me précipite au balcon. Mais je n'ai pas de balcon, et par la fenêtre je bascule dans le vide.
Bois-en mieux - Page 12
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On râle, on regimbe, on rechigne, on renâcle, mais on y va. Non, je ne parle pas du boulot, je parle de la mort.
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La vieille porte un sac trop lourd pour elle. Je propose de l'aider. Elle accepte, d'autant plus me dit-elle, qu'elle habite au quatrième étage d'un immeuble sans ascenseur. C'est parti ! Ma tête quand j'apprends en route qu'elle habite à 300 kilomètres de là !
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Il retourna sur le lieu du crime pour s'apercevoir que sa victime allait mieux, et même était debout, soignée, armée et désireuse de se venger. On lui avait toujours dit que son perfectionnisme le perdrait.
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Ne me remerciez pas, jeune homme, vraiment. Je n'ai pas fait exprès de vous sauver la vie. En fait, j'ai tué ce lion uniquement pour ajouter un trophée aux murs de ma salle de billard. Voyez, ce n'est qu'une coïncidence. Je vais même vous dire, pour être franc : si j'avais vu que ce lion vous attaquait, je l'aurais probablement laissé vous bouffer avant de lui tirer dessus. Mieux : Je crois que je l'aurais épargné pour le remercier de son acte. Je vous assure ! Vous savez, vous êtes l'être le plus laid, le plus bête, le plus méchant, le plus inconséquent, le plus ignoble et avare et abruti et impoli que j'aie jamais rencontré. Vous êtes un con majuscule, mon pauvre, une sorte de crétin doublé d'un fat égocentrique et hautain. Vos plaisanteries sont affligeantes, votre manière de rire est insupportable, vous n'avez aucun centre d'intérêt et vous sentez mauvais. J'admets à la limite que vous me remerciez de ne pas vous avoir abattu après le fauve, quand je vous ai vu sortir du bosquet où vous étiez planqué pour reluquer le coin douche des filles du camp, mais c'est bien toute la reconnaissance que je veux bien recevoir de vous.
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Jésus dans sa mandorle, écartant les bras entre les parois manifestement vaginales de ce dessin oblong. Nous croyons admirer un Christ en gloire, quand c'est d'un accouchement qu'il s'agit. Et toute la façade de l'église n'est qu'une vaste paire de cuisses mariales ouvertes face à nous.
(si vous étiez tentés de le penser, sachez que nous n'êtes pas les premiers à réaliser que Kronix revendique un certain mauvais goût)
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L'univers est la machine la plus dispendieuse qui soit. Toute cette énergie, depuis le big bang, la création de la voie lactée et du système solaire, de la terre etc. pour que ce fou de bassan plonge de sa falaise et transperce cette dorade !
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Réincarné en chat, pourquoi pas ? Juste cette perspective de passer sa vie à se lécher l'anus...
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Il se tourna vers son dernier compagnon d'armes encore en vie. A cause d'un boulet qui lui avait emporté une oreille et du crépitement du feu qui les cernait, il n'était pas sûr d'avoir bien entendu la remarque de son camarade, qu'un éclat d'obus avait d'ailleurs privé de sa mâchoire inférieure. « Qu'est-ce qui va s'arranger ? » demanda-t-il avec un brin d'agacement.
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Que fait cet orang-outang aux urgences ? Personne ne s’étonne (ou bien est-ce un enfant exceptionnellement velu, disproportionné à l’excès par une maladie génétique ?, mais non, non : c’est bien un orang-outang, je ne suis pas fou). Il est assis, saisit Paris-Match sur la table basse de la salle d’attente. Il soupire. Nous sommes quelques uns à tenter comme lui de prendre notre mal en patience. J’ai apporté un livre, je le lis, je le referme. « Mais enfin, m’insurgé-je brusquement, c’est bien un orang-outang, non ? » Tout le monde m’observe. Les autres patients dévisagent celui que j’ai désigné, réfléchissent. Un monsieur se frotte le menton. Une dame, à côté de lui murmure qu’elle n’est pas sûre. Je m’insurge derechef : « Pas sûre ? Le poil orange comme ça, des bras trop longs, une moue ennuyée… Ne me dites pas que c’est –je ne sais pas- un chimpanzé par exemple ? ». La dame s’agace : « Ce n’est pas poli de montrer du doigt et puis il fait ce qu’il veut, non ? ». Le monsieur pas loin sort de son mutisme : « Moi, je suis d’accord avec monsieur. C’est un orang-outang et il n’a rien à faire ici. » Ah, triomphé-je, tandis que l’homme ajoute : « Voilà à quoi sert notre argent. On s’occupe de tout le monde, et les Français passent en second » Je m'insurgé-je encore mais sur le côté : « Attendez : ce n'est pas ce que je voulais dire ! » la dame s’énerve carrément : « C’est honteux ce que vous dites, monsieur ! » J’abonde : « Absolument ! Les orangs-outangs sont des humains comme les autres ! ». Un vieux pas loin bougonne que dans le temps, des gens comme ça, ben, on les envoyait dans les tranchées picétou. L'orang-outang reste d'un calme olympien alors que la dame et moi, solidaires, essayons de dire la morale et l'humanisme. Sur mon rappel un peu aléatoire parce qu'énervé, des lois de la République et de l'histoire de l'esclavage, l'orang-outang enfin pose son magazine. Et s'adresse à nous « Je ne suis pas un voleur, je ne suis pas un criminel, je suis venu aux urgences sous un prétexte fallacieux pour passer une nuit au chaud. Je veux simplement quelques euros pour améliorer l'ordinaire. Je vais maintenant passer parmi vous, et je vous remercie par avance de ne pas jouer les rapiats, parce que j'ai une bonne droite. » Il passe, on paie, il part en nous faisant un bras d'honneur. La dame râle un peu, c'est elle qui a donné le plus: "Ces rouquins..."
Je sais. Mais si vous avez une idée de chute pour une histoire pareille, je suis preneur. -
3006
« Un pastiche de pastis », il n'était pas mécontent de la formule, mais impossible de l'énoncer clairement après la consommation d'une dizaine de ce, de ce… pachtis de pachtiche, pastis de p… rââhh...
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3004
La mort d'une dizaine de touristes partis en croisière, dans le naufrage du « Titan of the sea », a frappé de stupeur le petit village de Mouillechou dont ils étaient tous originaires.
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Le car qui emmenait le conseil municipal de Mouillechou sur les lieux de la tragédie du « Titan of the sea » pour une cérémonie en hommage à leurs concitoyens, est tombé, la nuit dernière, dans un précipice. Il n'y a malheureusement aucun survivant. Mouillechou est à nouveau en deuil.
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L'Airbus affrété par le gouvernement pour transporter les familles endeuillées de Mouillechou sur le lieu de l'accident de car dans lequel a péri tout le conseil municipal de ce petit village, s'est crashé dans la nuit, sur les hauteurs de Vilstruva.
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Interrogé par notre correspondant, le dernier survivant de Mouillechou, Monsieur Michel Plutard, a déclaré vouloir rester chez lui pour observer une minute de silence à la mémoire du village. -
3003
« on aurait pu dire, Ô Dieu, bien des choses en somme. Par exemple, en langue des signes... » Et Cyrano d'agiter ses mains en tous sens sous le nez du Vicomte. Le public, perplexe (il y en a même un qui rigole, au fond).
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3002
Le chercheur d'or enrage. Pas une pépite. Mais des perles, des perles !
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2994
Le mahjongg fait partie d'un complot des Chinois pour m'empêcher de travailler. Les raisons de ce complot sont obscures, mais le résultat est là !
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2993
Hors de lui, il s'exclama : « Ma patience a des limites ». Et en effet, on voyait sur son visage écarlate que le condamné sur son bûcher en avait marre et qu'il allait bientôt exploser. Littéralement.
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2992
Bien sûr, il ne niait pas les succès de son déodorant trimestriel et de son préservatif perpétuel, mais chaque démonstration des trouvailles de l'ingénieur causait à son patron des sortes de nausée. Particulièrement ce jour-là, car son employé devait lui présenter sa dernière invention : la serviette hygiénique annuelle.
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2988
Abondance de nuits n’est pas bien
Au royaume des cyclopes, les borgnes sont pas fiers
Après la pluie, les escargots
Chat brûlé vif ne craint plus rien
Les bons comptes en banque font les bons amis
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2982
La pluie avait cet effet inattendu de tacher la peau de façon indélébile. On s'arrachait l'épiderme à tenter d'effacer sa teinte grise. On chercha d'abord à s'abriter mais l'averse incessante épuisa les volontés les plus fermes. On s'abandonna au harcèlement des gouttes et ne se croisèrent plus bientôt que des faces ruisselantes, salies de coulures. Puis le gris pénétra les sols, les paysages, les arbres. Tout prit une teinte d'encre délavée. Étonnamment, le pelage des chats semblait résister au phénomène et, la nuit, ils étaient tous phosphorescents.
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2978
La perspective de rencontrer des elfes et des lutins ne doit pas inquiéter le randonneur. Il faut d'abord rappeler qu'à l'origine, ce sont des bûcherons abrutis, dépourvus de tout sens de l'orientation et irrémédiablement perdus dans les bois. Des siècles d'évolution ont produit ces êtres petits, furtifs et au caractère revêche.
De même, contrairement à ce qu'essayent de faire croire certains écologistes, la disparition de ces créatures n'est pas due à la réduction de leur habitat, mais bel et bien à l'irruption de chemins proprement tracés à travers la forêt, munis de panneaux indicatifs, grâce auxquels elles ont enfin pu trouver la sortie.
Désormais, les lutins errent dans nos villes et tentent de s'y adapter. Ils n'ont cependant pas amélioré leur sens de l'orientation et errent pitoyablement dans les rues, cartes en main. On distingue le lutin du touriste allemand par une remarquable différence de taille.