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  • 3303

    Pardon pour la redite (c'est un billet de 2010, quand je devais prendre le bus pour me rendre à mon travail) :

    Dans le car qui me ramène à la maison, les conversations des adolescents entre eux. Le lait de la tendresse humaine. Souvent, leurs paroles me traversent. J'abandonne ma lecture, j'écoute, ému. Il y a eu ce garçon, expliquant à une copine le mauvais sort qu'une petite bande a voulu lui faire, quelques jours plus tôt. « Il me dit Viens, je veux te parler, j'avais pas envie mais j'y vais, dans une petite rue comme ça. » « Mais tu y es allé ? C'était un piège et tu y es allé ? » « Ouais, c'était un piège mais j'étais coincé, j'y suis allé. Au fond de la petite rue. Ils étaient tous là. Cinq-six. Ils commencent à me prendre la tête, que j'ai dit des trucs sur eux, tout ça. Il fait venir sa copine. Elle dit : « Je sais plus ce qu'il a dit mais il m'a insultée de pute » « C'est vrai, tu lui as dit ça ? » « Ouais, peut-être, j'en sais rien, de toute façon c'est une pute. Ouais, je l'ai peut-être dit » (la fille à côté de lui pouffe, approuve le verdict) « Alors, l'autre il me donne des baffes. Je l'ai laissé faire. » « Tu l'as laissé faire ? » « Oui » « T'as raison. » « De toute façon, ils étaient six, si je me battais, ils me cassaient la tête. » « T'as raison. Qu'est-ce que t'as fait ? » « Ben je me suis mis à courir, j'ai couru, j'ai foutu le camp. Ils m'ont suivi. On a couru dans toute la ville. J'avais peur. » « Ils t'ont pas rattrapé ? » « Non. Ils ont dû me prendre pour une vraie fiotte. » (La fille pouffe à nouveau. Je sens dans sa réaction, un large sourire, une bienveillance. Aucun jugement. Elle est seulement heureuse que le garçon s'en soit tiré indemne). Je souris aussi. L'honnêteté de ce gamin, le tranquille détachement de son récit et son humour, me font apprécier ce que je crois lire comme une évolution de mentalité. A son âge, peut-être aurais-je fui, ce qui n'est pas sûr (il m'est arrivé de ces petits événements où je me découvrais un héroïsme imprévisible), mais en tout cas, jamais je n'aurais avoué ma fuite à une fille. Orgueil des petits mâles d'une époque révolue. Ou bien ai-je écouté le récit d'une exception.

  • 3302

    Le poilu était fier du patriotisme de sa malicieuse épouse qui lui demandait régulièrement « des nouvelles du front ». Ce front qu'elle se représentait arborant d'énormes cornes.

  • 3301

    Elle comprit qu’elle était en train de devenir amoureuse, encore une fois, et en ressentit une forme de tristesse et d'angoisse dont elle se serait bien passée.

  • 3300

    On évoqua plusieurs possibilités. L'idée du rocher allait être choisie quand un des juges proposa une punition plus sadique encore. Et Sisyphe entra pour l'éternité dans un appartement au plancher blanc où vivaient sept chats. 

  • 3299

    Soudain, l'homme-grenouille prit la mouche.

  • 3298

    Cet ancien dignitaire nazi fit sensation en réclamant la paternité de l'invention du tri sélectif et du recyclage.

  • 3297

    Aurait-il le temps de s'interroger sur la mystérieuse présence de cette enclume, posée en équilibre au dessus de la porte, avant de la recevoir sur la tête ?

  • 3296

    Tout flotteur vit aux dépens de celui qui l'égoutte.

  • 3295

    Un terroriste suisse agresse des passants à l'arme blanche. Bilan : un homme tenaillé, une vieille femme décapsulée, un enfant vissé et sa mère tire-bouchonnée.

     

    ***


    Terroriste suisse. Dernière minute. Le bilan s'alourdit : un blanc limé.

  • 3294

    - « Où est papy ? »
    - « sous le cerisier »
    - « Je le vois pas »
    - « Bien sûr, je l'ai enterré »

  • 3293

    "Le droit des vivants contre l'autorité usurpée des morts. " C'est de Thomas Payne (1737-1809), qui avait solutionné "L'Affaire des Vivants" bien avant que j'existe. Rien à faire, tout a déjà été dit.

  • 3292

    Il pleut des hallebardes. Pas étonnant que personne n'ose sortir.