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Bois-en mieux - Page 25

  • Au cirque

    Le lion a le sens du ridicule, ne croyez pas qu'il monte et descende de son tabouret à paillettes sans ressentir l'humiliation d'un roi contraint de jouer les bouffons. Mais d'observer la tenue ridicule que son dompteur est obligé de revêtir pour gagner son salaire, le rassérène un peu.

  • De profundis

    Ils répandirent ses cendres au dessus de l'océan. Elles se figèrent à la surface d'une flaque de pétrole, pour l'éternité.

  • Na !

    Il lui avait pris soudain l'envie de dépasser les bornes, de jeter à la face du monde incrédule son nihilisme, sa soif d'anarchie, son défi des conventions. Il urina contre l'église, mais en prenant garde que personne ne le voit, car il n'aimait pas l'ostentation dans le panache.

  • Lancer de bâton

    L'exaltation que procure la musique, sa capacité à désinhiber tout sens du ridicule, est particulièrement lisible dans le sourire des majorettes.

  • Toujours de saison

    Le pompier a bien prévenu que si on n'achetait pas son calendrier, mieux vaudrait pour nous bien bien surveiller les circuits électriques, les canalisations d'eau, toutes ces choses qui lâchent à un moment et hop, incendies, inondations. Ah là là, tous ces soucis que la prompte réaction de pompiers qui se savent appréciés, peut éviter...

  • De saison

    Cette année, la pratique de la vente de calendriers s'est répandue au delà des corporations traditionnelles. Les gendarmes sont passés, puis les ambulanciers, les cantonniers et les vétérinaires, les taxis et les épiciers, les plombiers, boulangers, charcutiers, primeurs, garagistes, avocats, banquiers, fabricants de matelas, menuisiers, couvreurs, électriciens, plâtriers, témoins de Jéhovah, réparateurs d'ordinateurs, actrices porno, joueurs de billard, curés, bedeaux, démarcheurs téléphoniques, installateurs de piscine et sage-femmes. Ne croyons pas pour autant que le budget domestique s'en ressente. Cette surenchère a occasionné une concurrence et produit une baisse des tarifs significative. Il est possible d'acheter quarante calendriers à un poète pour la moitié du prix de dix calendriers proposés par un moniteur d'équitation. On s'y retrouve. Par contre, qu'est-ce qu'on a comme calendriers !

  • Toute Venise plongée dans un liquide...

    Et cette nuit, soudain, une révélation : si Venise inévitablement s'enfonce, c'est à cause de l'obésité croissante des touristes.

  • Le fauve d'en face

    Certains éthologues estiment que les fauves sont en général déroutés par la position bizarre de l'homme, debout sur ses deux jambes, et que cette originalité lui vaut d'avoir survécu aux âges farouches. De son côté, l'homme -que rien n'étonne- lançait épieux et silex meurtriers.

  • Prophétie

    Quand le Nunavut s'éveillera, le monde sera bien étonné.

  • Chez Verdurin

    Ces bourgeois qui avaient invité par erreur un voisin nommé Jacques Chancel, avant de découvrir, en le voyant débarquer une bouteille de rosé à la main, qu'il s'agissait d'un représentant en tissu imprimé, piqué de poésie de surcroît. L'horreur pour ces braves gens qui avaient aussi invité leurs amis en lançant, comme un détail : « Et puis, il y aura Jacques... »

  • Mauvaise herbe

    Le professeur Coolidge s'acharna à démontrer que les réverbères étaient des sortes de mauvaises herbes géantes qui faisaient le désespoir des chèvres, empêchées à cause de cela de se métamorphoser en vaches, comme l'évolution darwinienne le leur imposait. Il fit nombre de conférences et déclarations pour en convaincre un public toujours plus incrédule. Aujourd'hui, force est de constater le génie visionnaire de ce malheureux, dont la dernière entreprise était de découvrir un herbicide efficace contre l'envahissement de cette étrange végétation. Et nous voici, faute de l'avoir écouté, obligés de contourner sans cesse ces grandes herbes grises qui crèvent nos trottoirs.

  • C'était comme ça, sur le dessin ?

    Pharaon, jaugeant sa pyramide achevée, s'est dit que, finalement, elle n'était pas si grande que ça et surtout un peu lourde du cul, malgré les dénégations véhémentes de son architecte, vociférant de rage et de douleur, depuis le bassin aux crocodiles où la déception du prince l'avait précipité.

  • Folklore et réincarnation

    La première faille dans sa croyance en la réincarnation était apparue ce jour que, expliquant à un sceptique comment sa fille adoptive d'origine vietnamienne avait, à l'âge de six ans et sans la moindre préparation de la part de ses parents adoptifs, construit un autel aux ancêtres, le type lui avait rétorqué que sa fille adoptive à lui, d'origine alsacienne, s'était avérée au même âge, incapable de lui faire une bonne choucroute.

  • Quand ça change, ça change

    Le nouveau Dalaï Lama préconise l'emploi de la force nucléaire. L'ancien Dalaï Lama dit que ce n'est pas des façons, mais plus personne ne l'écoute.

  • La révolution

    Soudain, il décida d'arrêter de trimer comme ça sans savoir pourquoi, il se redressa en hurlant « ça suffit ! », mais les chaînes le ramenèrent sur son banc de rameur, et ses collègues galériens le regardèrent avec un mélange d'étonnement et d'effroi.

  • L'ingrat

    Encore ! Croiser celui-là, qui se plaint tout le temps, tellement qu'il n'écoute pas mes problèmes, autrement plus importants.

  • Snif

    Le père du gamin avait débarqué chez le professeur avec un sachet de coke, persuadé d'avoir lu un message caché dans la punition infligée à son rejeton : « Je veux cent lignes pour demain ». Le père lui avait tendu le paquet en maugréant que, comme ça, ils seraient quittes, mais qu'il était pas donné.

  • Et pendant ce temps, chez les voisins

    L'équipe de l'émission "des jours avec et des jours sans" s'est rendue chez Laurent Cachard. Et c'est désopilant. Une fois n'est pas coutume, je m'autorise à vous renvoyer chez lui, direct. C'est ICI. Et ne croyez pas que c'est pour éviter d'écrire un billet. La preuve : qu'est-ce que je viens de faire, hein ?

  • Une journée avec Christian Chavassieux

    14h45. Après une courte sieste, Christian Chavassieux réapparaît. Le lecteur DVD est en panne et il n'a pas pu regarder la fin de Shaun le Mouton. Il est de mauvaise humeur, ouvre Facebook et répond sèchement à Zoby42 qui n'a pas compris le gag sur le complot extraterrestre. La réaction de Zoby42 l'entraîne dans une discussion animée.

    17h10. Après avoir exclu Zoby42 de ses amis, l'écrivain ouvre le dossier d'un nouveau roman. Enfin, notre patience est récompensée, nous allons assister au miracle de la création ! Cependant, Christian Chavassieux nous demande de sortir du bureau : il ne peut pas se concentrer et écrire efficacement avec quelqu'un dans son dos.

    18h00. Nous sommes parvenus à un accord. Seul le cadreur restera dans le bureau, il évitera de respirer et de faire le moindre bruit. L'écrivain s'apprête à travailler, il ajuste son clavier devant lui. Un chaton vient se coucher dessus.

    19h00. Le chaton s'est déplacé suffisamment pour que l'écrivain puisse travailler. Mais Christian Chavassieux s'est endormi. Ce n'est pas grave, le cadreur aussi.

    19h35. Sa compagne entrouvre la porte, s'excuse de déranger, mais elle va faire un peu de bruit pour préparer le repas du soir. Christian Chavassieux se redresse, déclare qu'il va l'aider parce que tout de même, mais sa compagne le rassure, c'est presque prêt, juste à faire réchauffer, ce sont des restes de midi. Ah, fait l'écrivain, des restes de midi, bon, ce n'est pas grave, non, non, tant pis. Sa compagne décide de voir si elle peut faire autre chose.

    19h55. Christian Chavassieux remarque qu'on l'a dérangé tout le temps et que demain, il risque de ne pas y avoir de billet sur Kronix. Il reprend un vieux truc de 2007 et fait un copier/coller et ça ira bien comme ça. Qu'est-ce qu'on mange finalement ?

    19h57. Christian Chavassieux coupe du pain. Sa compagne le supplie de faire très attention. Il pourrait se couper. Christian Chavassieux se coupe. Ses cris font fuir les chats de la maison.

    20h30. Le portail du voisin s'est ouvert mais ne se referme plus, malgré les efforts du propriétaire. Devant sa fenêtre, Christian Chavassieux se livre à quelques saillies pleines de verve et de drôlerie.

    20h50. L'écrivain regarde sa montre, demande à notre équipe si elle en a encore pour longtemps. Nous prenons congé.

     

    Nous remercions Christian Chavassieux pour son accueil et pour nous avoir conseillé de faire un reportage sur l'écrivain Laurent Cachard.