Quand Michelangelo a peint la voûte de la Sixtine, souvent s'échappaient de son pinceau des gouttes de peinture. 21 mètres plus bas, les taches multicolores superposaient, enlaçaient, juxtaposaient, mêlaient leur acidité. Au fil du temps que dura le chantier, naquit ainsi la première peinture abstraite de l'histoire de l'art occidental, accumulation de drippings chatoyants. Elle existe encore : il suffirait de soulever les marbres qui la recouvrent.
Au fil de l'Histoire - Page 13
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De haut
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L'île de la tentation
La vérité sur Robinson est que, quand il a découvert Vendredi, il a trouvé en lui un être d'une hauteur de vue, d'une science, d'une connaissance de l'humain et de l'histoire de la terre tellement supérieures aux siennes, qu'il a préféré l'abattre et attendre un navire occidental, avec son équipage de bourrins incultes.
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La bombe Brelin
Un soir d'hiver 1853, Camille Brelin fut le premier à tester la bombe du même nom, dans sa cuisine. Le fait que ni les voisins, ni même sa femme qui cousait dans le salon tout près, n'ait entendu la moindre déflagration, explique qu'on n'ait jamais rien su de cette extraordinaire invention.
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40 siècles vous contemplent, les gars !
Au pied des pyramides, les grognards n'entendaient rien à ce que beuglait Napoléon, depuis le sommet. A peine comprirent-ils qu'il s'agissait de considérations archéologiques ce qui, même appuyé de gestes théâtraux, ne parvenait pas à leur faire oublier que, dans une heure au plus, les boulets allaient commencer à leur tomber sur la gueule.
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Le Grand
Le surnom complet d'Alexandre était le Grand Déconneur. On l'a un peu oublié. S'en souvenir éclaire ses derniers propos (quand ses généraux lui demandèrent sur son lit de mort, à qui reviendrait l'immense empire qu'il laissait et qu'il répondit : « Au meilleur d'entre vous »), ce qui était quand même une sacrée bonne blague. On la goûta moyennement, autour de lui.
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In memoriam
Permettez-moi ce jour, une pensée pour Hypatie d'Alexandrie. C'est tout, merci, vous pouvez reprendre vos activités.
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Cultivons-nous
Joyeux sol invictus !
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Un détail de l'histoire
Aux sceptiques qui douteraient de la vraisemblance de la ruse du cheval de Troie (effectivement esthétique mais peu crédible), il faut rappeler l'existence de textes anciens, oubliés, par lesquels on apprend que l'idée d'Ulysse provoqua l'hilarité dans les rangs grecs, avant qu'Agamemnon, qui avait bu, la trouve excellente.
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Totor n'avait pas tord
C'est certainement très facile, et quand on ne peut pas vraiment s'exprimer à haute voix, le plus simple est d'aller piocher dans la manne hugolienne la verve dont on est dépourvu et dont on a besoin. Kronix est en vacances, mais Totor n'en a jamais pris, et n'en prendra jamais, tant qu'il y aura des Badinguet dans ce monde. Extraits.
"Il aime la gloriole, le pompon, l'aigrette, la broderie, les paillettes et les passe-quilles, les grands mots, les grand titres, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir. Certes, ce cerveau est trouble, ce cerveau a des lacunes, mais on peut y déchiffrer par endroits plusieurs pensées de suite et suffisamment enchaînées. Il a une idée fixe, mais une idée fixe n'est pas l'idiotisme. Il sait ce qu'il veut, et il y va. A travers la justice, à travers la loi, à travers la raison, à travers l'honnêteté, à travers l'humanité, soit, mais il y va.
Cet homme ment comme les autres hommes respirent. Il annonce une intention honnête, prenez garde; il affirme, méfiez vous; il fait un serment, tremblez.
Machiavel a fait des petits.Annoncer une enormité dont le monde se récrie, la désavouer avec indignation, jurer ses grands dieux, se déclarer honnête homme, puis au moment où l'on se rassure et où l'on rit de l'énormité en question, l'exécuter.
Que peut-il ? Tout. Qu’a-t-il fait ? Rien.
Avec cette pleine puissance, en huit mois un homme de génie eût changé la face de la France, de l’Europe peut-être.Seulement voilà, il a pris la France et n’en sait rien faire.
Dieu sait pourtant que le Président se démène :
il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant
créer, il décrète ; il cherche à donner le change sur sa nullité ; c’est
le mouvement perpétuel ; mais, hélas ! Cette roue tourne à vide.L’homme qui, après sa prise du pouvoir a épousé une princesse étrangère est un carriériste avantageux.
Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir. Il a pour lui l’argent, l’agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort. Il a des caprices, il faut qu’il les satisfasse.
On y ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds, lui rit au nez, la brave, la nie, l’insulte et la bafoue !
Triste spectacle que celui du galop, à travers l’absurde, d’un homme médiocre échappé." -
Répétition
C'était la plus grande des stars planétaires, danseur exeptionnel, adulé par des millions de fans, sa mort foudroyante a donné lieu à des obsèques spectaculaires, diffusées dans le monde entier.
Il s'appelait Rudolph Valentino, et s'est éteint en 1926. Vous croyiez que je parlais de qui ?
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Je savais pas
J'avoue mon ignorance, et je transmets aussitôt ce que je viens de découvrir, à l'occasion de la visite de not'président en Afrique : la première charte des droits de l'homme, dans l'histoire de l'humanité, date du 13 ème siècle, et est africaine :
Respect.
Il semble qu'avant son nouveau voyage, Sarko et son ghost writer, ont révisé leur histoire. Du coup, on apprend des choses, nous aussi.
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Certitudes
"Voler avec des machines plus lourdes que l'air ne présente aucun intérêt, et d'ailleurs c'est totalement impossible". Simon Newcomb (1835-1909)
"Les voyages en chemin de fer à grande vitesse sont impossibles, car les passagers, incapables de respirer, mourraient promptement d'asphyxie." Dr. Dionysys Lardner (1793-1859), professeur d'histoire naturelle et d'astronomie à l'University College de Londres.
"Aucun paquebot ne pourra jamais traverser l'Atlantique, puisqu'il lui faudrait consommer plus de charbon qu'il n'en pourrait transporter." Le même.
"La terre n'a ni membres, ni muscles, elle ne peut donc effectuer aucun mouvement." Scipio Chiaramonti.
"Beaucoup trop bruyant, mon cher Mozart, beaucoup trop de notes !" Ferdinand d'Autriche, après la première de l'enlèvement au Sérail.
"Je n'accepte pas plus la théorie de la relativité que je ne peux admettre l'existence d'atomes et autres billevesées". Ernest March (1836-1916), professeur de physique à l'Université de Vienne.
"Rembrandt ne saurait en aucun cas être comparé, en tant que portraitiste, à notre merveilleux artiste anglais Rippingille." John Hunt (1775-1848).
"L'énergie produite par la fission de l'atome est ridiculement faible. Ceux qui s'attendent à une nouvelle source d'énergie atomique prennent des vessies pour des lanternes." Ernest Rutherford (1817-1937), après avoir réussi la toute première fission atomique.
"J'irai chercher la croissance avec les dents." Nicolas Sarkozy.
"Je vais écrire un blog. J'aurai plus de lecteurs, comme ça." Léo Kargo.
Etc., etc.
N.B. : Toutes les phrases (sauf les deux dernières) sont extraites de l'excellent "Livre des bides" de Stephen Pile. Livre épuisé, jamais réédité, dont la lecture est pourtant conseillée pour la santé.
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La belle Paule de Toulouse
Ce qui m'a toujours fasciné dans cette histoire, c'est son aspect légendaire, alors qu'il s'agit d'une histoire vraie, relatée par plusieurs sources contemporaines, y compris des textes administratifs comme on va le voir. Un petit rappel, parce que vous n'êtes pas obligés de connaître :
Paule de Viguier est née en 1518, à Toulouse. Sa beauté était si extraordinaire que ses apparitions publiques causaient des attroupements de curieux, bien désagréables pour sa paisible personnalité. Il lui devint si difficile de simplement sortir de chez elle qu'elle résolut un jour de rester cloîtrée dans sa maison.
Il s'en suivit toutes sortes de protestations, de manifestations, dont certaines dégénérèrent en émeutes violentes. La municipalité de Toulouse dut prendre des mesures. Par arrêté municipal, la belle Paule (surnom donné par François Ier lors de sa visite en 1533 où la toute jeune fille avait été choisie pour sa grande beauté -déjà- afin de présenter les clés de la ville au roi) fut contrainte de se présenter deux fois par semaine à sa fenêtre, pour calmer la population.
Encore une fois, ce que je trouve extraordinaire dans cette histoire qui ressemble à un conte, c'est que les textes existent, que cette femme a vraiment été obligée de s'exhiber pendant des années. Sa beauté est restée légendaire de son vivant. Elle était un des "monuments" à visiter pour les grands noms de l'époque (une correspondance parle de ça, Paule de Viguier avait alors plus de 40 ans et était encore -paraît-il- d'une beauté remarquable).
En fin de compte, ce qui m'intéresse est de plusieurs ordres : quelle est la logique de cette foule de l'époque Renaissante, déjà frappée d'un syndrome People ? ; une femme peut-elle être belle à ce point ? ; la beauté n'est-elle que l'acceptation de ce que tous ont décidé de trouver beau, et notamment un roi, qui "labellise" en quelque sorte, le caractère exceptionnel de cette beauté. Enfin, pareille histoire n'est envisageable que pour une beauté féminine. Pourquoi les plus beaux spécimens masculins (comme moi par exemple), ne provoquent-ils qu'une gêne polie quand ils font leur marché ?
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Crime immémorial
Avec certains de mes chers enfants spirituels, nous échangeons de petites énigmes. Voici la dernière que je leur ai fait parvenir. Apparemment, ils sèchent un peu. Saurez-vous les aider ?
Il y a 2362 ans, un homme accomplit un crime tel qu’il fut certain d’obtenir le résultat escompté : donner la postérité à son nom. Pari réussi, qui lui coûta la vie, évidemment.
Qui était-il, et quel fut son crime ?
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Vertigineux
Dali aimait raconter cette histoire. On y retrouve sa fascination pour l’argent (qui lui valut de la part de Breton le surnom-anagramme de « Avida Dollars ») et pour la monarchie. L’empereur Charles Quint est en visite en Espagne. Un Don doit le recevoir. Il prévoit de faire les choses en grand, en très grand. Il parle d’une de ses idées à un ami. « Tu sais, en hommage à mon impérial invité, je fais paver toute la cour d’honneur de mon palais avec des pièces d’or à son effigie ! » Son ami est soudain pris de frayeur : « Mais c’est un cas de lèse-majesté ! Tu vas obliger l’empereur à marcher sur son visage ? » Le Don sourit « Non non, j’y ai pensé : les pièces d’or… Je les fais mettre sur la tranche. »