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Au fil de l'Histoire - Page 11

  • Le nez dans les archives

    Demain, je me rends avec l'ami François à la Cinémathèque de Paris. Mais Peeeuuurquoidon ? Pour trouver dans les archives les petits détails vrais qui donneront la matière du dernier chapitre de mon prochain roman  qui ne sera jamais édité, et oui. Et peurquoâ je me donne tant de mal ? Pasque j'en sais rien du tout. Sauf que si : j'ai envie de savoir comment Abel Gance a tourné sa fameuse scène du film « J'accuse » (version 1918), quand un soldat se lève et appelle les morts à empêcher les vivants de refaire la guerre. C'est une problématique assez pointue, je l'admets, mais elle va me permettre de boucler en beauté ce foutu roman qui me rive au clavier depuis trois ans.

    Et si vous ne connaissez pas Abel Gance, ses films, et notamment ses deux versions de "J'accuse" et bien, croisez les doigts pour que mon bouquin trouve un éditeur parce que là, je vous dirai tout.

  • A R'naison (cet article contient une vidéo avec un écrivain obèse)

    Dans mon pays, on prononce Renaison : R'naison. Elision commode. Cela assouplit et arrondit. Comme dire Rouanne pour Ro-anne, et rouannais, pour Ro-annais. bref.

    Aujourd'hui, ce samedi matin, de 10h à midi et des poussières, je signe "J'habitais Roanne", chez Ballansat. Je vous rappelle que c'est la Fête de Pères. Une fête commerciale à laquelle vous pouvez donner du sens en offrant... voyons... en offrant... un beau livre, bourré d'histoires et d'Histoire, d'humour et d'érudition, qui parle du passé... "J'habitais Roanne", par exemple. Au hasard.

  • Un jour, tu verras

    Reprise d'un billet écrit en 2008. Franchement, je n'étais pas sûr qu'on y arriverait :


    Un jour, il sera seul, sa belle femme l'aura quitté, aucun éditeur ne trouvera intéressant de publier ses mémoires et ses amis seront morts ou auront fui, on ne l'évoquera plus nulle part, et nous, à l'occasion d'un souvenir, verrons sa figure resurgir, et nous nous demanderons bien quel accident s'est produit, quel abrutissement des foules a bien pu le créer, comment une majorité de personnes ont pu le mettre au pouvoir. Des électeurs dont on ne trouvera d'ailleurs plus trace. Son règne sera le sujet d'études de sociologues, de psychologues, de spécialistes de l'opinion publique et de ses dévoiements. Et des copains me diront : "tu te souviens, quand tu disais qu'il serait un danger pour la démocratie ?", et je rirai de mes peurs, étonné de nous avoir cru si faibles alors, tandis qu'en fait, nous le tenions en respect. Grâce à notre vigilance.

  • Petits arrangements

    Et là, Leonardo eut un doute. Respecter la vérité au point de montrer la dentition lacunaire et gâtée de son modèle ? Non. Il demanda poliment à Mona de continuer de sourire tout en gardant les lèvres bien fermées.

  • Loupé

    Toutes ces langues, le merveilleux apport de toutes ces manières de penser, de toutes ces visions de la vie, ces cultures incroyablement variées, la richesse humaine infinie des parlers et des littératures du monde... Et on nous présente l'épisode de Babel comme une malédiction divine ?

  • Billet d'humeur ce matin

    J'en connais. J'en connais au moins quatre. Des électeurs du FN. Ils ne sont pas spécialement de grands blessés de la vie, revanchards du système qui les brise. Ils ont un travail, sont fonctionnaires ou agriculteurs, difficile de faire une moyenne sur des profils aussi différents, mais disons que leur situation est loin d'être désespérée. Les pauvres, les vrais, ceux qui sont à la rue, ne votent pas. Donc, qu'est-ce qui rassemble ces quatre là, qu'ont-ils de commun ? Déjà, ils regardent des conneries à la télé, lisent très peu, ont toujours le sentiment de payer trop d'impôts, et qu'ils sont les seuls à bosser pour que les feignants puissent vivre sans rien foutre (pourtant, dans trois des cas, ils ont connu le chômage). Ils ne sont pas dans la précarité, mais les fins de mois sont difficiles parfois, ils travaillent dur pour payer des futilités à leurs gamins et à eux-mêmes, mais ils sont serviables, aident les copains, sont de « braves gens ». Ils ont peur pour l'avenir, ils ont peur des immigrés, de la fin du monde et du terrorisme. Ils ont peur de tout. Ce ne sont pas des pauvres qui se révoltent de trop de souffrances, non, mais des petits frustrés un peu limités, qui aimeraient que tout le monde partage leurs peurs. Enfin, je parle de ces quatre là. Pas faire une généralité. La preuve : Renaud Camus a appelé à voter FN. Voici un écrivain cultivé, fin, sensible, homosexuel. Au nom de la « non nuisance », c'est un comble, il soutient Le Pen. Pourquoi ? Encore la fascination de la peur. La peur de voir disparaître notre culture. La peur des musulmans, quoi, soyons clairs. La différence entre lui et moi ? Moi, je connais des musulmans (au moins autant que d'électeurs FN). Je les entends parler de Molière, de Rousseau, de Hugo. Renaud Camus n'a rien compris. Finkielkraut n'a rien compris. Ils ne font pas confiance à la culture qu'ils veulent défendre. Ils ne savent pas que Voltaire est plus fort qu'ils ne croient, Racine et Rimbaud plus universels qu'ils se plaisent à le penser. Que tous les classiques du XVIIè, les Lumières du XVIIIè, les romantiques du XIXè, les postmodernes du XXè, que toute cette hérédité n'aboutisse pas à la tolérance et à la bienveillance, voilà ce qui me ferait douter de la littérature. Les électeurs du FN ? Des froussards.

  • Néader-talent

    Une révolution si les résultats sont confirmés. Pour ceux que ça intéresse (je sais, très peu, mais c'est mon truc, je suis chez moi, hein). Lire l'article du site universcience sur la datation des dessins de la grotte de Nerja en Espagne. 43000 ans, soit nettement plus anciens que les déjà très anciens de la grotte Chauvet. Tellement plus anciens que, selon les données actuelles, nous n'étions pas encore dans les parages, nous : les hommes de Crô-Magnon. Alors, Néandertal, qu'on croyait avoir été incapable de dessiner serait-il l'auteur de ces représentations aussi belles que celles de ses successeurs ?

  • Prémonitoire

    Je me souviens qu'aux dernières élections présidentielles, nous étions avec des amis et leurs enfants devant la télé, quand les résultats du second tour furent annoncés. A l'instant où le visage de not'président s'afficha, le plus petit de la famille, environ 6 ans, fut pris d'une crise de vomissements. Le ton du quinquennat était donné.

  • Ce soir, Totor encore

    D'après un article de Fabienne Croze:

    "Victor Hugo, si on y réfléchit : c'est tout près ! « Les Misérables » paraissait il y a juste 150 ans. En hommage à Victor Hugo, la médiathèque de Roanne propose deux rendez-vous : Le premier, avec l'association « Demain dès l’aube », organisatrice, chaque année, des lectures de St-Haon-le-Châtel, près de Chenay. Six de ses membres (Christian Chavassieux, Bernard Furnon, Dominique Furnon, Charlotte Furnon, Yolande Lauxerois, Jean Mathieu). tous passionnés de lecture publique, rendront hommage -à une ou plusieurs voix- à Victor Hugo avec des textes forts, puisés dans les œuvres majeures  : Les Contemplations, Quatre vingt treize, Choses vues, l’Année terrible… :  « Ils cherchent des lueurs dans la nuit ». Cette association est ouverte aux amoureux de la littérature, du plaisir de lire à haute voix, d’écouter en extérieur, plaisir individuel et collectif. Les littératures, comme trésors inépuisables de connaissance et d’amour, à sauver, à partager, à dépenser !

    Vendredi 3 février à 18h30 – Entrée libre


    Le mardi suivant, le 7 -à 19h (Entrée libre également), la médiathèque propose, en collaboration avec le Cercle Condorcet, une Conférence : « Victor Hugo et la question sociale » donnée par Agnès Spiquel, professeur de littérature française des XIXe et XXe siècles, à l'université de Valenciennes. Elle a écrit plusieurs livres sur Victor Hugo : La déesse cachée, Isis dans l’œuvre de Victor Hugo (H. Champion, 1997), Du passant au passeur : quand Victor Hugo devenait grand-père (Eurédit, 2002), Victor Hugo et le romanesque (Lettres Modernes Minard, 2005)."

    Fabienne Croze

  • Des ingrats

    Ils avaient peut-être un peu massacré quelques indigènes et s’étaient enrichis sur leur dos, n’empêche, les colons auraient aimé au moins un petit merci avant de partir.

  • Relatif

    Le jour le plus long fut remarquablement court pour certains GI, mitraillés alors qu'ils posaient le pied sur le sable de Normandie.

  • Ponctuelle

    Quoi ? Déjà Noël ? Et Marie de pousser de toutes ses forces pour accoucher dans les temps.

  • Oradour-sur-Glane : l'armée allemande réhabilitée

    L'enquête toujours en cours a connu un véritable tournant avec la découverte de ce document qui prouve de façon irréfutable qu'un habitant n'avait pas payé une contravention sur la vente de fromages de chèvres. Toute l'Allemagne respire et peut se regarder à nouveau en face. L'enquête française sur le massacre d'Ouvéa piétine un peu, mais on se fait fort de mettre la  main sur les traces d'un trafic de poisson dans les mois qui viennent.

  • Bonne mine

    Enfants de deux villages séparés par un coin de forêt, ils s'aimaient. Le jeune vietnamien et la jeune vietnamienne se retrouvaient entre les fougères, dans un terrain réputé miné. Mais, frêles et minces, leur faible masse ne suffisait pas à déclencher les engins de mort. Ils décidèrent un jour de passer aux choses sérieuses, se couchèrent sur un tapis de feuilles et firent l'amour. Sous leurs poids additionnés, ils sentirent le déclic du détonateur. La bombe n'exploserait que s'ils se relevaient maintenant. Ils s'aimèrent longtemps.

  • Labour à deux

    Tant que l'homme s'acharna à remuer la terre sans la traction animale, ses sillons s'arrondissaient, partaient en épi ou en courbes qui évoquaient pour lui la douce épouse qui l'attendait le soir. C'est le boeuf, excellent géomètre, qui lui apprit la ligne droite et la rigueur des labours bien ordonnés. L'homme admit que c'était plus pratique, mais au fond de lui, il en conçut une amertume sourde que la bête continue de payer.

  • La complainte de Noé

    Je picole
    Je picole
    Bien sûr
    Vous en feriez autant

    Je picole parce que
    Les enfants emportés
    Les voisins noyés
    Les filles que je croisais le matin
    A l’heure des champs
    Mortes, disparues, gonflées bleues au fond des eaux

    Et moi,
    Vieillard sans mérite
    Sans autre mérite que la peur de Lui déplaire,
    Moi,
    Vieille racine,
    Je suis encore là
    Inutile.

    Alors, oui
    Je picole.

  • Tectonique (ta mère)

    Et le tout jeune disciple du géographe, soudain, remarque que les côtes d'Afrique et d'Amérique s'emboîtent impeccablement. Et si ces terres avaient été dans le passé, confondues en une? Et si quelque force mystérieuse les avaient, d'un seul coup ou sur des périodes impensabes, séparées et éloignées ensuite comme des papiers déchirés et désolidarisés ?
    Mais non, c'est idiot se dit-il, et ainsi l'élève ne va même pas s'en ouvrir à son maître. Son maître qui l'a déjà traité d'imbécile quand il lui a confié cette idée amusante que, si la nuit est noire, c'est peut-être que les lumières de certaines étoiles ne nous sont pas encore parvenues, sans quoi la voûte céleste ne serait qu'un immense miroitement argenté. Heureusement que son vénéré maître était là pour lui rappeler que la science n'est pas faite pour les rêveurs.

  • Sus aux oisifs

    Les autorités commencèrent à trouver très exagéré que les hommes puissent se permettre de ne rien faire pendant tout l'hiver. On mit sur pied une religion qui exigeait qu'on dressât des menhirs. Des gros menhirs, de quoi occuper toutes les périodes d'oisiveté.

    ***


    Les autorités commencèrent à trouver très exagéré que les hommes puissent se permettre de ne rien faire pendant que le Nil inondait les champs. On mit sur pied une religion qui exigeait qu'on élevât des pyramides. Des grosses pyramides, de quoi occuper toutes les périodes d'oisiveté.

    ***


    Les autorités commencèrent à trouver très exagéré que les hommes puissent se permettre de ne rien faire pendant leur chômage. On mit sur pied une politique qui exigeait qu'on subisse des emmerdements. Des gros emmerdements, de quoi pourrir toutes les périodes d'oisiveté.

  • N'habite plus à l'adresse indiquée

    Le facteur de Tchernobyl met au feu, la mort dans l'âme, toutes ces lettres angoissées qui n'ont plus de destinataires.