Gustave Flaubert - Classiques français, édition de 1993.
C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar.
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Ainsi mourut la fille d'Hamilcar pour avoir touché au manteau de Tanit.
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Gustave Flaubert - Classiques français, édition de 1993.
C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar.
(...)
Ainsi mourut la fille d'Hamilcar pour avoir touché au manteau de Tanit.
Pierre Desproges - Point virgule, 1985.
Adeline Serpillon appartenait à cette écrasante majorité des mortels qu'on n'assassine pratiquement pas.
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Catherine Rouchon ferme la malle à double tour, dans un geste un peu rageur, possessif et jaloux, pour tous ces souvenirs de lui qui pourraient s'envoler.
Virginia Woolf - Folio classique Gallimard, 1994.
Mrs Dalloway dit qu'elle se chargerait d'acheter les fleurs.
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Et justement, elle était là.
Philip Roth - Folio, 2000.
A l'été 1998, mon voisin, Coleman Silk, retraité depuis deux ans, après une carrière à l'université d'Athena où il avait enseigné les lettres classiques pendant une vingtaine d'années puis occupé le poste de doyen les seize années suivantes, m'a confié qu'à l'âge de soixante et onze ans il vivait une liaison avec une femme de ménage de l'université qui n'en avait que trente-quatre.
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Il est rare qu'en cette fin de siècle la vie offre une vision aussi pure et paisible que celle d'un homme solitaire, assis sur un seau, pêchant à travers quarante-cinq centimètres de glace, sur un lac qui roule indéfiniment ses eaux, au sommet d'une montagne arcadienne, en Amérique.
Ce livre a été adapté (et ma foi, pas mal) dans un film intitulé "la couleur du mensonge" avec Hopkins et Kidman.
Gustave Flaubert - Press Pocket, 1990.
Nous étions à l'étude, quand le Proviseur entra, suivi d'un nouveau habillé en bourgeois et d'un garçon de classe qui portait un grand pupitre.
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Il vient de recevoir la légion d'honneur.
Lire aussi l'excellent article de Dantzig sur "qui est l'auteur de madame Bovary" ? Dans son "dictionnaire égoïste de la langue française".
Pascal Bruckner
Bruckner n’est pas un romancier. Il est peut-être essayiste, si l’on en croit la critique littéraire la plus répandue, mais la lecture des voleurs de beauté, m’a convaincu qu’on édite vraiment des merdes sous prétexte que l’auteur est connu. D’où un certain agacement au fil des pages ! Récit invraisemblable, aux développements mal raccordés, imaginés parfois in extremis pour rallonger la sauce, thème plat. Même pas malsain : ah, ce qu’aurait pu faire le méprisé Brussolo à partir du même argument ! Ici, aucune ambiance, personnages improbables, clichés, phrases toutes faites (genre : les chiens qui copulent au grand jour contrairement aux humains qui se cachent, mais eux ils ont le droit ; ce sont des bêtes– je vous jure !), références d’une profondeur bistrotière : « Les fous sont ceux qui ont tout perdu sauf la raison », assénées avec un sérieux de lycéen découvrant la philo, enfoncement de portes ouvertes, descriptions bien moyennes. C’est un écrivain, ce type ? Merde, merde, merde… Et ma compagne libraire me confesse que peu d’auteurs français publiés depuis dix ans tiennent vraiment la route au niveau littéraire. Affligeant.
Marcel Proust -Editions Quarto Gallimard en 1999-
Longtemps, je me suis couché de bonne heure.
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Aussi, si elle m'était laissée assez longtemps pour accomplir mon oeuvre, ne manquerais-je pas d'abord d'y décrire les hommes, cela dût-il les faire ressembler à des êtres monstrueux, comme occupant une place considérable, à côté de celle si restreinte qui leur est réservée dans l'espace, une place au contraire prolongée sans mesure puisqu'ils touchent simultanément, comme des géants plongés dans les années à des époques, vécues par eux si distantes, entre lesquelles tant de jours sont venus se placer -dans le Temps.
Francis Ponge - 1976- Editions Gallimard. nrf.
Que rien désormais ne me fasse revenir de ma détermination : ne sacrifier jamais l'objet de mon étude à la mise en valeur de quelque trouvaille verbale que j'aurai faite à son propos, ni à l'arrangement en poème de plusieurs de ces trouvailles.
(...)
Un jour, dans quelques mois ou quelques années, cette vérité aux profondeurs de notre esprit étant devenue habituelle, évidente -peut-être, à l'occasion de la relecture des pages malhabiles et efforcées qui précèdent ou bien à l'occasion d'une nouvelle contemplation d'un ciel de Provence- écrirai-je d'un trait simple et aisé ce Poème après coup sur un ciel de Provence que promettait le titre de ce cahier, mais que -passion trop vive, infirmité, scrupules- nous n'avons pu encore nous offrir.
Alain Borne -1954- Editions Rougerie. (N°18 sur 25 du tirage numéroté. Ce livre a été tiré en 225 exemplaires.)
Par un jour de grand vent les hommes s'assemblèrent pour tuer, tuèrent, mangèrent, jetèrent de légères orties dans l'eau, blanches de fleurs, moururent, et tout le ciel s'engouffra dans leur tombe, et la terre fut comme une médaille au cou de Dieu.
(...)
On eût dit qu'il saluait. Le plus gr
(N.B. : pas de faute de frappe. C'est bien ainsi que s'achève ce recueil de poésie.)
Wallace Stegner - 1999 - Editions Phébus. Traduction (magnifique) de Eric Chedaille.
Je n'étais pas descendu depuis une demi-heure que la pluie s'est mise à tomber.
(...)
Je serai, toute ma vie durant, plus riche de ce chagrin.
Georges Simenon - 1935 - Folio.
On n'attendait pas encore de clients, bien qu'un étudiant qui venait pour Sadjidé fût déjà accoudé au bar.
(...)
Et le lendemain la vie continue.
Nouvelles brèves.
Marcel Mariën - 1996 (réédition de 1974) - Didier Devillez Editeur.
Fils d'une sibylle et d'un badaud, Nicolo Svolta exerçait à Florence, dans une échoppe voisine du palais Strozzi, le rare métier de vitromancien.
(...)
Un jour, excédé, incapable de supporter plus longtemps les affres de l'indécision, il mit une fois pour toutes le feu à sa demeure, s'en fut, et tourna le coin pour toujours.
Irène Némirovsky - Prix Renaudot 2004 (écrit en 1940) - Folio.
Chaude, pensaient les Parisiens.
(...)
Bientôt, sur la route, à la place du régiment allemand, il ne resta qu'un peu de poussière.
Extrait de notes : "Mon Dieu ! que me fait ce pays ? Puisqu'il me rejette, considérons-le froidement, regardons-le perdre son honneur et sa vie. Et les autres, que me sont-ils ? Les Empires meurent. Rien n'a d'importance."
Le chasse-patate est le curieux titre d'une curieuse revue, puisqu'elle postule l'intérêt des êtres humains pour la poésie. Où vont-ils chercher tout ça ?
Il s'agit d'une revue éditée par l'équipe du pré#carré. Chaque numéro propose le portrait d'un poète. Dans ce numéro 6, Pierre Présumey, promeneur et pêcheur des paysages du Mezenc, est présenté en chasse-patate.
Dans chaque numéro également, des chroniques, des choix de textes du poète portraituré, et le cahier central "Christian Degoutte met le nez à la fenêtre". Christian publie depuis très longtemps la poésie des autres. Il est l'auteur de plusieurs livres, dont un remarquable court roman, aux éditions l'escarbille : "Trois jours en été". Régulièrement, Hervé Bougel lui octroie au moins quatre pages pour livrer le résultat de ses enquêtes, recherches et trouvailles. Les trouvailles de Christian cette fois sont Amandine Marembert... et moi-même.
C'est la première grande nouvelle de ce début d'année. Triomphe modeste, mais tout de même : la première fois qu'on publie mes poèmes !
En général, je consacre mon écriture au roman. Il se trouve que j'ai commis quelques textes en vers libres. Et certains ont retenu l'attention de Christian Degoutte.
C'est un peu court, mais je voudrais le remercier ici de son attention. Je ne sais pas ce que ça donnera, mais j'espère un retour, des réactions... En attendant, je continue mes romans, la forme littéraire que je privilégie, tout de même.
Pré#carré éditeur, 52 quai Perrière 38 000 Grenoble. precarrediteur@yahoo.fr
Le chasse-patate. 5 €
"Voir sans frontière" de Jean-Marc Duray.
Jean-Marc a parcouru la planète entière pendant des années. Il a vu des choses terribles, n'en doutons pas. Mais impossible à cet humain généreux de se morfondre. Il cherche et trouve toute la gamme des visages du monde, qui adressent un sourire, et imposent le respect, dénient l’apitoiement, invitent à l’amitié universelle. La font même toucher du doigt.
Pour Jean-Marc, il est possible de vivre tous sur la même planète, en se respectant.
Ce qui ressort de « Voir sans frontière » -et même pour quelqu’un qui ne connaîtrait pas son travail précédent (voir "orients extrêmes")- c’est l’humanisme de sa démarche, un humanisme sincère et qui –attitude exceptionnelle en ces temps de victimisation galopante- s’attache à honorer la bonté, plutôt qu’à provoquer la compassion. Jean-Marc Duray décrit les hommes tels qu'il les voit : fondamentalement et universellement généreux. Surtout tant que, selon lui, ils sont épargnés par la férocité de la civilisation urbaine.
La planète est multiple, les humains sont tous différents… Mais ils font tous partie de la même famille, et quelque chose les rassemble, au moins : les liens que ce photographe crée en voyageant. L’évidence de l’universalité de la condition humaine apparaît alors et il nous l’offre, dans un ouvrage d’une grande qualité, la somme d’un travail amoureux.
C’est bon de savoir qu’un type, quelque part, tandis que nous bafouillons nos petites médiocrités nombrilistes, se balade parmi les peuples du monde, et réunit les humains par la grâce de sa seule gentillesse. L’appareil photo vient après, il donne corps et mémoire à cette entreprise. Pour cela, bravo, mais surtout merci.
Désolé pour cette image terriblement médiocre, mais je n'ai plus certain logiciel... Enfin bref. L'essentiel est d'évoquer ce précieux recueil des premiers textes de LiLou, autrement auteur de BD chez Onabok éditions; La diffusion bien assurée de ce livre devrait vous permettre de le trouver près de chez vous, en FNAC ou autre.
Pour compléter votre information, ce petit texte que j'avais commis à la demande de LiLou :
Pour son premier livre, LiLou s’interroge et interroge l’acte d’écrire. Le pourquoi et le comment. Qu’est-ce qui me pousse à écrire, comment oser, par quoi commencer, pour raconter quoi ?
Sur le mode de l’évocation, encadrées par ce questionnement sur le sujet du livre lui-même, les rencontres et les sensations se succèdent et se complètent, s’enrichissent pour enfin créer un rythme, un ton. De visage en voyage, de lectures en promenades, LiLou assiste à la naissance de son écriture en même temps qu’elle comprend pourquoi elle écrit. Et nous, lecteurs, devenons acteurs de cet accouchement serein, souriant des vagissements de cet être singulier : un livre qui impose son existence par le fait de son propre engendrement.