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Livres - Page 36

  • Le baiser sur toutes les lèvres

    Elle est la première blogueuse à l'évoquer sur le net (et elle a fait l'effort de le commander, ce que je salue bien bas). Tinou parle de mon livre ici. En attendant sa critique.

  • Merci

    Je profite de cette insomnie pour faire le point de cette incroyable séance de dédicaces.

    J'ai enchaîné quelque chose comme (non : exactement) 140 dédicaces. Et le libraire doit être réapprovisionné demain (non, tout à l'heure) pour que je puisse faire encore une vingtaine de signatures de personnes qui n'avaient pu venir et avaient réservé leur livre. Un record. Et vous savez quoi ? J'ai l'impression de ne pas en avoir profité. J'ai vu passer ces dizaines et dizaines d'amis ou de visages inconnus, sans pouvoir vraiment apprécier chaque geste avec l'intense émotion qu'il méritait. Pendant certains pics de la vague, je sais même que j'ai pondu des phrases complètement idiotes et banales, et je voudrais m'en excuser pour les personnes qui se sont déplacées exprès et sont sans doute déçues. Tout ça est une histoire d'amitié, d'amitié pour ma douce et pour moi. Toutes ces personnes sont venues (à part disons cinq ou six), parce qu'elles avaient un lien avec ma douce ou avec moi, et c'est merveilleusement réconfortant de savoir que des gens sont heureux pour vous, partagent votre aventure.

    J'ai bien dormi la veille mais, curieusement, l'insomnie a attendu cette nuit pour se manifester. Je revisite obsessionnellement les dédicaces que j'ai faites en me demandant si je n'ai pas fait trop de fautes, si je ne me suis pas trompé de prénom (ça m'est arrivé, au moins une fois de façon sûre), si j'ai été attentif aux personnes qui faisaient l'effort d'acheter "le Baiser", certains sont venus d'assez loin. Merci à ma douce, merci à tous. L'angoisse, maintenant, est de savoir comment sera reçu le texte.

    Je n'ai pas eu le temps d'être ému, hier. Je suis bouleversé maintenant.

  • C'est aujourd'hui

    Il y a de fortes chances pour que, passant sur Kronix, vous en soyiez également lecteur coutumier. Vous savez donc probablement que cet après-midi, à partir de 15 heures, je dédicace "le Baiser de la Nourrice" à la librairie Lauxerois. Je vous y attends avec des papillottes, du côte roannaise et du Beaujolais; jusqu'à 19 heures. J'ai prévu les recharges de stylo.

    Si vous habitez près de Charlieu et que vous hésitiez à vous déplacer, ne vous en faites pas : les livres sont également disponibles à la librairie "Le carnet à spirales". Et j'irai probablement signer là-bas courant janvier. De même, vous pourrez me rencontrer à la Médiathèque de Roanne le 14 janvier, puis à la Médiathèque de Mably (mais la date n'est pas encore déterminée). Ensuite, viendront Saint-Etienne, Lyon, Grenoble, et la tournée s'achèvera triomphalement à Paris. Je vous tiens au courant.

    Voilà qui nous fait une note pas trop compliquée à écrire.

  • Préfaces - 2

    "Le Baiser" est dédié à Jean Mathieu, qui signe aussi la première préface (voir hier). Jean. Voici comment rester bloqué une heure sur un écran sans pouvoir aligner deux mots : parler d'un précieux ami à ceux qui ne le connaissent pas. Restons factuels alors : Jean est généalogiste, écrivain, érudit (Ô combien!), amoureux fou de la littérature, et de la littérature française en particulier, singulier débatteur, croyant convaincu (mais tolérant : il m'aime bien malgré mon athéisme militant), surtout c'est un personnage. Nous nous sommes croisés plusieurs fois avant de nous connaître vraiment. Un jour, il a su que j'écrivais, et il m'a demandé de lui faire passer quelque chose. C'était très intimidant de confier ma prose à un tel connaisseur. Le peu que je savais de lui -son exigence, sa parfaite connaissance de toutes les formes poétiques depuis Villon à Michaux, son goût pour la syntaxe travaillée- m'ont fait lui choisir mon texte le plus original, achevé peu de temps auparavant. C'était le Baiser. Après une semaine de silence, j'osais lui demander s'il avait pu le lire, ce qu'il en pensait. Je reçus une réponse enthousiaste. Mais je crois en avoir déjà parlé ici. Il m'a paru évident, quand la nouvelle d'une édition a été confirmée, de lui proposer d'écrire la préface de ce texte, lu à haute voix en plusieurs séances grâce à ses soins. Il me fit l'honneur d'accepter.

    Aujourd'hui que le livre sort, je suis très heureux que son nom soit ainsi lié au mien, à cette expérience neuve et forte, comme il en est de notre amitié.

    A toi, Jean.

  • Préfaces

    A l'occasion d'un échange épistolaire avec Jean-Pierre Andrevon, j'apprends qu'il vient de sortir un nouveau livre, pas un roman cette fois, mais un recueil de dessins, illustrant une expression populaire. Sans légende, de façon à jouer entre amis. Cela s'intitule : "Au pied de la lettre" Concrétisation de 20 ans de travail enfin arrivé à maturité.
    L'album, sous couverture ivoire avec lettrage rouge, format 26 x 19, comprend 40 planches pour un total de 88 pages, avec une préface explicative.

    Je m'aperçois de façon concomitante et néanmoins soudaine, que je ne vous ai pas parlé de mes préfaciers, Jean-Pierre Andrevon et Jean Mathieu. Car, excusez du peu, j'ai demandé deux préfaces. C'est comme ça, je suis large, vous savez ce que c'est, on ne se refait pas.

    Tout d'abord Jean-Pierre Andrevon, pour des raisons de primauté dans le contact, vous allez comprendre : Monsieur Andrevon est avant tout, à mes yeux, un grand auteur de Sf, l'un de ceux qui donna ses lettres de noblesse au genre en France, malgré la domination anglo-saxone. Aujourd'hui, il faut l'avouer, d'après les réactions quand je prononce fièrement son nom à mes plus jeunes amis, son apport est quelque peu oublié, et il faut parler du film de Laloux, avec les dessins de Caza : "Gandahar", pour voir passer, éventuellement, une lueur de connivence dans l'oeil de mes interlocuteurs. C'est affaire de génération. En tout cas, Andrevon écrit toujours, a élargi son registre à des polars, des thrillers, des romans intrigants ("l'amour comme un camion fou" reste pour moi une très belle expérience de lecture), il poursuit avec humour son combat pour l'écologie, et s'aventure souvent aux marches de l'érotisme, où il excelle. Voici Andrevon. Et ce fut mon premier lecteur. Par un ami, je lui adressais le manuscrit de "A la Droite du Diable", premier roman que je pensais suffisamment abouti pour oser le soumettre à une lecture critique. Andrevon adora, à une réserve près : l'emploi de clins d'oeil, jeu dont il a horreur. Pour le reste, m'écrivit-il, "C'est excellent. Si j'étais directeur de collection, je l'éditerais." J'ai conservé sa lettre, bien sûr. De temps à autre, je lui écrivais, et puis, cette année, lorsqu'il fut question de préfacer "Le Baiser...", il me sembla évident d'en faire la proposition à mon premier lecteur. Je demandai donc à JPA son accord de principe, qu'il me donna, notamment parce que le texte était court (400 pages, non, quelle que soit la qualité du livre). Permettez-moi de le remercier ici pour son geste.

    Demain, j'évoquerai un autre maître : Jean Mathieu.

  • Toujours pressé

    Encore une rencontre avec la presse, ce matin. Mais j'y vais confiant, parce que l'interviewer aura lu mon livre préalablement, lui. Ce qui ne fut pas le cas des autres jusqu'à présent.

    Vendredi, un énorme article sur moi dans le journal. Le texte et la photo, à ma grande confusion, bouffent les 3/4 de la page, et laissent la portion congrue à un grand écrivain qui a passé son enfance à Roanne, et vient faire une conférence, le soir-même, à la Médiathèque : Daniel Arsand, dont "Alberto", le dernier livre, vient de sortir. Je ne vais pas me plaindre, mais certaines priorités sont étonnantes. Dans l'article qui me concerne, la journaliste -une amie, gentille, prévenante- me fait dire que j'ai publié déjà 7 romans (!). La revoyant hier, je la remercie, tout en lui confiant, avec tact, que c'est une grosse erreur, j'ai seulement écrit 7 romans, et l'un de ces 7 a été publié, et encore, sous pseudonyme. C'était une confidence, un "off" comme on dit. Elle rit, dit que ce n'est pas grave, et que l'essentiel est qu'on parle du bouquin.

    Cette bonhomie satisfaite me laisse coi. Heureusement, mon éditeur ne l'a pas mal pris. Il s'amuse. L'expérience...

     

  • Entre les mains

    Bon. Alors, quel effet ça fait ?

    Ben, là, je l'ai entre les mains. La maquette est belle, je trouve, la toile de la couverture, le papier, le format, la sobriété... Oh, tiens, il y a une petit coquille au début du texte (Azert, vous vous souvenez? Azert avec un "t", est une fois au début écrit avec deux "t"). Non, rien de grave, elle n'est pas reproduite ensuite. Je suis très content, très content, c'est très beau, vraiment.

    Mais encore ?

    Je les aligne dans la bibliothèque. Une dizaine d'exemplaires auxquels j'ai droit (10 exemplaires pour toute la vie). C'est joli, incontestablement.

    Et de voir son nom, là, bien net sur la tranche, et sur la couverture : christian chavassieux ? Quel effet ça fait ?

    Ah oui, c'est vrai, c'est moi. Voilà l'effet que ça produit : Ah oui tiens, c'est moi. Rien de plus. Je vous assure, rien de plus. On s'adapte à une vitesse. Non, je suis très heureux. Très heureux d'être édité dans cette collection, chez cet éditeur. Très fier de la reconnaissance de personnes extrêmement exigentes du point de vue littéraire.

    Voilà, vous l'aurez compris : "le Baiser de la Nourrice" est disponible.

  • Contretemps

    Normal, normal... Petit contretemps dû au façonnier. "Le Baiser de la Nourrice" ne sera disponible sur Roanne que vendredi, et à Charlieu samedi. Tâchons de patienter. Pas d'émeutes s'il vous plaît.

  • Nous y sommes

    Tandis que mon ordinateur redevient capricieux (vivement Noël, que j'ai en main un portable tout neuf !), je m'empare du clavier de mon fiston qui, à cette heure, se repose d'une longue soirée NFS underground. Figurez-vous qu'hier, je n'ai pratiquement pas pensé au "Baiser", en tant qu'objet, je veux dire. J'en ai beaucoup parlé, à la presse notamment, mais je ne me suis pas arrêté sur le fait qu'aujourd'hui, là, dans quelques heures, je l'aurai entre les mains, dans sa réalité de papier. C'est étrange, parce que c'est cette concrétisation, tout de même, qui nous pousse à solliciter les éditeurs, et certains à s'auto-éditer.

    Pourquoi cette forme fait-elle d'une écriture, autre chose ? Autre chose qu'un écrit qui circule par les canaux du net, ou lu en public devant un groupe attentif ? Pourquoi est-ce que cela représente plus ? Aussi bien pour l'auteur, qui y voit un aboutissement, que pour les lecteurs, qui y voient une forme d'assurance, de validation ?

    Je ne cesse en ce moment, de me convaincre que tout ça est dérisoire.

  • Tout premier roman

    J’étais un gamin bizarre, moitié barbare, moitié bonze, lecteur de Hugo et de Rahan. J’avais quoi, douze - treize ans ? Des histoires me sortaient des mains à jets continus et se répandaient sur le papier dans une logorrhée inextinguible sous la forme de grands poèmes en alexandrins (coucou « la légende des siècles ») ou de bande-dessinées (influences trop nombreuses pour les résumer là). En été, mon père lisait le soir ma production écrite ou dessinée de la journée. Je l’entendais rire à travers la paroi de la chambre. Ma mère lisait volontiers mes petits machins, elle aussi. Tous les deux n’ont jamais eu besoin de m’encourager : produire des histoires était dans ma nature. Vers cet âge, j’ai voulu écrire un roman d’aventures. Une histoire de Yéti, qui venait enquiquiner des alpinistes, pourtant pas méchants. L’histoire se passait sur le Kilimandjaro, et j’avançais bravement dans l’intrigue, quand je me suis inquiété de vérifier quelques informations -sur le Kilimandjaro d’une part, et sur le yéti d’autre part. Je découvre alors que le yéti hante l’Himalaya, qui n’est pas du tout situé en Afrique. Qu’à cela ne tienne : mon yéti prend une belle couleur verte, et devient une espèce endémique au Kenya, et allez me prouver le contraire. Je suis arrivé au bout du récit en une grosse journée (nous sommes d’accord, c’était une nouvelle, mais à mon âge, l’effet de ces dizaines de feuilles noircies…). Et j’ai enchaîné sur une nouvelle aventure de mes héros, intitulée « la mer bouillante » (je sais, je sais) dans laquelle un équipage façon Cousteau part étudier de formidables phénomènes volcaniques. Quand mon père arriva au passage où la coque de métal du bateau se met à fondre à cause de l’activité volcanique sous-marine, il se permit de me dire que c’était tout de même un peu dur à avaler. Après réflexion, j’admis qu’il avait raison. Et je dus reprendre un long passage, le rendant nettement moins spectaculaire. La mer se contentait soudain de faire des grosses bulles, et soulevait des quantités de poissons morts à la surface.

    Maintenant, je me renseigne avant d’écrire. Plus jeune tu commenceras, plus tôt tu apprendras.

     

  • Pressé

    Parler aux journalistes. Sur Roanne, cela signifie peu ou prou, parler avec des amis ou des connaissances. Première expérience avec un rédacteur du bulletin municipal. Un ami. Comme j’en ai pris l’habitude chaque fois que j’en parle, j’évoque BdlN (puisqu’il s’agit de poursuivre notre chronique de l’édition, presque au jour le jour), en parlant de la difficulté particulière de ce texte. Je me répands en considérations sur la dureté du fond, l’âpreté de la forme, cette idée d’une écriture faite pour « décourager » le lecteur. Des choses qui fonctionnent bien à l’oral, qui restituent la manière dont j’ai conçu les choses. Le problème est que, restitués noir sur blanc, dans l’espace réduit d’un article, ces propos prennent un relief assez inattendu (le comble pour un auteur, de découvrir que les mots ont un poids).

    A la lecture de l’article, ma douce pâlit : c’est catastrophique. Personne ne peut avoir envie de lire un livre présenté de façon aussi négative. On dirait un sabotage. Pourtant, le rédacteur ne m’a pas trahi : tout est là, les expressions sont justes, l’intention était la mienne. Je ne peux m’en prendre qu’à moi. Que va dire l’éditeur quand il va découvrir cet article, le premier sur le livre, qui le présente simplement comme un texte insupportable ?

    De mon côté, désormais, je vais m’entraîner à parler –au moins- de l’écriture sous un aspect plus engageant. Pour le thème (un fonctionnaire devenu tortionnaire) je ne vois pas bien ce que je peux faire, en revanche.

    Ce matin, une autre interview a eue lieu, pour un journal local. Mardi 2 décembre à 9 heures, un autre journal, et à 11 heures une radio (je vous dis tout). J.P. Péju a évoqué la possibilité d’un passage à France 3. Curieusement, je suis plus serein avec la télé, surtout pour des formats courts, en général réalisés dans les conditions du direct. Je dis peu de choses, et je contrôle ce que je dis. A l’époque du festival de la SF, j’ai eu plusieurs fois l’occasion de répondre ainsi, et j’étais déraisonnablement tranquille. L’enjeu n’était pas le même, aussi.

  • Baiser en ligne

    Voilà, il est désormais possible de commander "le Baiser de la Nourrice" à partir du site des éditions Jean-Pierre Huguet :

    http://www.editionhuguet.com/

    Aller dans "collections", puis "les soeurs océanes".

  • Adrénaline

    Il la fallait, elle était nécessaire, que serait une opération menée sans brutal suspens à la fin, sans montée subite d'adrénaline ?

    Samedi était le jour de réception du BAT (Bon à Tirer), ultime étape avant l'impression. Le moment des dernières corrections, où l'on ne débusque pratiquement plus aucune faute, tant elles ont été chassées dans les séances de lecture préparatoires.

    Je reçois donc la maquette au format pdf et là, dequoidequ'estcequemaperçois-je ? la maquette a été montée avec une version non-corrigée du texte. Je bondis sauvagement sur le téléphone pour joindre Jean-patrick. Nous vérifions ensemble : c'est bien la version corrigée qu'il a fait parvenir à l'imprimeur. En fait, une toute première version avait été envoyée, dès septembre, pour que l'éditeur se "fasse une idée". c'est cette version retravaillée chez l'imprimeur (c'est-à-dire débarrassée des coquilles typographiques) qui avait été utilisée.

    Comment ai-je reconnu la mauvaise version ? Vous vous souvenez peut-être du changement de nom du personnage principal ? Azer devenu Azert ? Dans la version que j'avais sous les yeux, c'est ce bon vieux Azer qui, dès la première page, lustrait ses chaussures.

    Tout est rentré dans l'ordre, nouveau point avec Jean-Patrick samedi, relectures samedi et dimanche à la maison... C'est reparti !

    Plus que quelques jours.

  • Lire, mais quand ?

    A la radio, l’autre jour, j’entends le conseil judicieux et valable pour tous, de Jean D’Ormesson à qui l’on demandait quoi faire pour être écrivain : « Lire et écrire », répondit-il. Lire et écrire. Peut-être : beaucoup lire (enfin, des choses exigeantes), écrire de façon mesurée (de façon exigeante aussi, tout simplement). Le problème est que ces deux activités complémentaires, essentielles, ne sont évidemment pas simultanées. Et, si l’on organise son temps pour se ménager les plus longues périodes d’écriture possibles, alors lire devient difficile.

    Je ne lis en moyenne qu’un livre par semaine, en comptant des périodes de creux dans l’écriture (cela arrive). Là, je lis bouquin sur bouquin, je dévore. Romans, essais surtout, quelques documents et un peu de presse (et puis les textes des copains, qui sont persuadés que mon opinion peut leur être utile). Ensuite, quand je reviens à l’écriture, à cette discipline de deux heures d’écriture par jour et de dizaines d’heures dans le week-end, le temps dévolu à la lecture est radicalement réduit. En plus, dans ces périodes où je dois me concentrer sur chaque mot, chaque sonorité, j’évite de lire des auteurs au style trop marquant (je suis influençable), exit Céline, Gracq, Woolf, Proust, Michon… Ce n’est heureusement pas un interdit absolu, et avec l’expérience et une certaine maturité, l’influence est moins perceptible, mais tout de même, les premières phrases qui naissent après une journée passée chez Proust, rien à faire, c’est du sous-Proust. Je râle, biffe, reviens, détruis cet avorton et au bout d’un moment, voilà : le rythme s’établit, mon phrasé est au bout des doigts, la respiration est la mienne.

    Du temps pour lire, donc. J’ai trouvé un moyen : comme je me rends au travail à pieds (en général, si ma douce ne parvient pas à me convaincre qu’elle peut m’emmener en voiture : il pleut, tu n’as pas le temps, tu es fatigué…), j’ai mis au point une méthode pour lire en marchant. Il faut aussi que le livre ne soit pas trop volumineux, pas trop lourd, que la typo ait une certaine taille. Quatre fois quinze minutes « utiles » par jour, soit une heure ; cinq heures par semaine. Encore un peu de lecture en arrivant, ou le soir avant de se coucher. Un livre en une semaine, garanti. Une autre forme de discipline.

     

     

  • La pression monte

    Il faut que je res-pire. En ce moment, toute mon attention est concentrée sur la signature du 13 décembre. L'ai-je dit ici ? "Le Baiser de la Nourrice" paraît début décembre, et la première dédicace (non : signature, pas dédicace. La dédicace est une référence BD, faut que je m'y fasse), la première signature donc, se déroulera le samedi 13 décembre, dans une fameuse librairie roannaise. J'y serai toute l'après-midi.

    Jean-Patrick apporte carrément une centaine de livres ! Avec ma douce, nous comptons et recomptons les personnes que nous connaissons, qui seraient intéressées par l'achat et qui, sûrement, seront disponibles... Virtuellement, tout peut bien se passer, et des amis, nombreux, viendront me soutenir, mais dans la réalité... J'ai le souvenir cuisant d'une lecture publique de mon texte, où aucun n'était venu. Alors...

    Mon angoisse n'est pas tellement pour moi, personnellement, mais je redoute un fiasco pour Jean-Patrick et Michèle, et pour l'éditeur. Ils ont pris un vrai risque, à publier ce texte dingue, et je voudrais vraiment que ce risque soit récompensé.

    Ce matin, au réveil, ma douce et moi avons échangé le récit de nos derniers rêves : il était question du 13 décembre.

    Bon, on se calme, tout va bien se passer. Et puis, le 13, c'est l'anniversaire de ma fille adorée. Un bon signe, forcément.

  • La photo - La photo !

    L'heure est grave. Il s'agit de se présenter, visuellement. jusque là tout allait bien. Je demande à mon pote Christian Verdet, qui doit déjà, depuis les .... années qu'on se connaît, avoir une belle collection de ma bobine à peu près sous toutes les coutures, y compris en Moïse (!), s'il veut bien avoir la gentillesse de saisir ma bouille pour la postérité. Son travail lui impose d'ailleurs de le faire, pour un article qui va être publié en décembre, dans la revue pour laquelle il travaille. Donc... Dans la série réalisée, nous avons choisi, avec ma douce, celle-ci (désolé pour les fans qui ne me connaissaient pas. Léo n'est que Christian, un petit bonhomme chenu. Oui) :2008-10-22-CLER-christian_chavassieux (29).jpg

  • La 4ème de couverture

    La 4ème de couverture, cet espace essentiel, vite parcouru, pourtant déterminant, parfois, pour déclencher l'envie de lire. Pour "Le Baiser...", c'est Jean-Patrick Péju qui s'y est collé. Voici ce qu'il m'a proposé (et que j'ai vite accepté). Qu'en dites-vous ?

    La Ville - la Ville toujours sombre – est noyée de brouillard et livrée aux barbares et aux chiens. Ses habitants se terrent. Mais qui sont les barbares et qui sont les chiens ? Dans la Ville, dont le tyran est un enfant, une monstrueuse mystification est à l'oeuvre. Azert, petit fonctionnaire obnubilé par l’éclat de ses chaussures, est occupé à des tâches honorables. Son destin bascule après sa rencontre avec le Maître de la Ville et son ascension fulgurante le conduit à exécuter ses nouvelles tâches de tortionnaire avec la même application que ses précédentes fonctions.

    Christian Chavassieux revisite dans "Le baiser de la nourrice" le thème de la naissance du bourreau, à mi-chemin entre la théorie sadienne ("il avait pris le parti de jouir du mal fait aux autres") et l’interrogation de Kafka : "pourquoi n'y aurait-il pas un bourreau qui sommeille en tout honorable fonctionnaire?"

    Avec son écriture dense, parfois oppressante, parfois ponctuée d'humour noir, ce roman décline , dans une implacable logique de tragédie grecque, le rapport ô combien ambigu du plus commun des mortels à la mort et au pouvoir.

  • La question du pseudo -3

    Les lecteurs de Kronix m’ont, pendant des années, vu signer Léo Kargo. Encore un personnage de mon petit univers. Le héros de « A la droite du Diable ». Toujours une histoire de sonorité. Un personnage que j’aime bien. Plus jeune que je ne l’étais à l’époque de la rédaction, mais aussi veule, incertain, pusillanime que moi. Je l’ai gardé longtemps.
    L’an dernier, ce questionnement autour du pseudonyme revint au devant de mes préoccupations à l’occasion de l’édition d’un livre sur la vie dans les bordels, à Roanne, ma ville. L’éditeur que je connaissais bien, me demanda si j’aurais envie d’illustrer le récit presque autobiographique d'un certain Garnier, qui gamin, avait vécu dans le quartier chaud de Roanne. Le livre s'intitule « Elles sont closes, nos maisons… ». J’acceptai, pour le plaisir de reprendre crayons et pinceaux.

    Je tergiversai longtemps sur la signature, décidai que Christian Daniel conviendrait (Daniel est le nom de jeune fille de ma mère), et puis diverses réactions, celle notamment d'un ami qui trouva ce pseudo un peu "moyen", me firent m'interroger. Pourtant, j'étais presque décidé à signer toujours de ce nom, les livres qui, éventuellement, un jour, seraient édités. Je ne pensais pas avoir à me décider aussi rapidement.

    Aujourdh'ui, j'ai abandonné ce masque du pseudonyme. Un peu par vanité, sûrement, mais aussi parce que dans mon petit bout de patrie, ici, on me connaît un peu, et que signer d'un pseudo serait un handicap pour mon éditeur. Je me sens redevable envers lui, je veux lui donner raison, faire en sorte que "Le Baiser" ne se vende pas trop mal. Et, à Roanne, cela passe par l'affirmation de mon nom.

  • La question du pseudo -2

    Je revins à l’emploi d’un pseudonyme quand, après un envoi de dossier à un éditeur de littérature fantastique, celui-ci me commanda un court récit. L’éditeur en question n’avait pas bonne réputation, et on m’avait déjà alerté sur sa conception aléatoire du droit d’auteur. N’importe : je voulais surtout me confronter au principe de la commande, avec des contraintes telles que nombre de signes, délai d’écriture (3 mois, je crois), utilisation de personnages déjà créés par un autre, etc. Je m’acquittai du travail dans les délais, et j’étais en plus, satisfait de ce que j’avais écrit. En le reprenant un peu, il pourrait faire un roman médiéval-fantastique tout à fait convenable. L’éditeur en question publia, eut quelques soucis, ne me paya jamais. Ce sont des choses qui arrivent dans ce milieu. J’avais signé Alban Nox.

    Pourquoi un pseudonyme ? Un autre éditeur, sérieux celui-là, et qui avait maille à partir avec le mien, me conseilla d’être discret sur ma participation, tant la réputation de mon commanditaire était désastreuse. J’étais à cette époque, tout près d’être édité par « Au Diable Vauvert » ou « Bragelone », je ne sais plus. Je m’en tins à cet avertissement et choisit, donc, de me cacher derrière un pseudo. Ce qui ne servit à rien, puisque mon premier «vrai » roman, A la droite du Diable fut refusé, en fin de compte. Pour l’anecdote, Alban Nox était le personnage d’une longue nouvelle intitulée « Vie d’Alban Nox » et dont le premier chapitre était « Le Baiser de la Nourrice », mais sans rapport avec le roman que j’ai écrit beaucoup plus tard. J’ai réutilisé ce titre, parce que sa sonorité me plaisait, et puis c’est tout de même assez justifié, pour certaines raisons que je développerai ici un jour. Et aussi, à l’époque je dormais très peu : Alban, de Alba, blanc ; Nox, pour nuit… Alban Nox : Nuit blanche, approximativement.

  • La question du pseudo -1

    Une question très importante pour moi, dont j’ai même tiré un roman entier, intitulé « Jean F ». Question devenue cruciale pour la parution du « Baiser ». Alors ? Signer d’un pseudonyme ou sous mon vrai nom ? Tant de choses à prendre en compte…

    J’ai longtemps dessiné sous pseudo. Et j’en avais pléthore : G.I. Mass, Eben, Christal, jusqu’à l’imbécile Vladimir Kroumkroum, apposé au bas d’une affiche de commande dont le dessin était tellement maladroit qu’il me faisait honte. Il y eut récemment un « Christian Daniel », mais j’y reviendrai.

    Pour l’écriture, j’ai la plupart du temps signé de mon vrai nom, au début par absence de réflexion sur le sujet, et à un certain moment, par pure vanité, je l’admets. Dans notre petite province, les noms circulent, enrichissent la base de données des représentations mentales qu’on se fait des individus, les contacts sont plus faciles quand le nom est associé à un contexte, à un environnement bien repéré. J’ai ainsi gagné quelques concours de nouvelles, signées Christian Chavassieux.

    Nos noms, avec mon pote-et-plus-que-ça Lionel Létant, nous avions résolus de les poser en manifeste au bas des articles protestataires d’une sorte de samizdat, dans les années 90, intitulé « Le mouchoir à carreaux ». Articles sans concessions, adressés gratuitement au public le plus large, quoi que diffusé par système de photocopies, redistribuées par chaque auteur participant. L’idée était, tandis que s’imposait chaque jour plus fortement la présence haineuse du FN, de pousser l’aiguillon pour dire ce que nous avions à dire contre cette France qui se perdait, selon nous, et tenter de parvenir aux frontières où nous empêcherait de le dire. Le canard est décédé après son quatrième numéro, faute d’auteurs. Nous n’avons jamais eu aucun problème. Une indifférence vexante du monde politique et des extrémistes qu’on malmenait à longueur de pages, et qui se fichaient pas mal de nos rodomontades, aussi argumentées soient-elles. La diffusion confidentielle circulait donc parmi un cercle de personnes déjà convaincues. Toute une littérature bien inutile.