Ron l’infirmier
J’ai un problème avec Ron. Lecteur enthousiaste de ses premiers billets, à l’époque de « nouzivoilà » sur cette même plateforme, j’avoue connaître parfois des agacements intermittents à sa lecture.
Naguère, donc, je plongeais dans sa production quotidienne et je ressortais estomaqué, bouleversé, ému, troublé, amusé, parce qu’il parlait de son métier et du quotidien avec un tel talent... Je discernais le portrait d’un garçon engagé, humaniste, citoyen. Il y eut une brève écorchure le jour où, dans un de ses billets, il raconta avec légèreté comment il se fichait de voter (a-t-il changé d’avis aujourd’hui, alors que Le Pen annonce qu’il peut-être président, cette fois ?), j’avoue que je fus écoeuré et révolté. Je place alors un commentaire plus déçu que méchant. A ma grande surprise, Ron fait disparaître le billet. Je boude un temps, puis; convaincu que je suis ridicule, je reviens à la lecture de son blog, toujours excellent. Le bémol aujourd’hui –en ce qui me concerne évidemment, ça n’engage que moi- c’est que Ron (son image, parce que lui : qui est-il vraiment, hein…) est entré dans un cercle parisiano-parisien-parisianiste, et que, succès oblige, on lui soumet des livres, des séries télé, des téléphones, des gadgets en tout genre, pour qu’il en parle, selon les principes des nouvelles technologies publicitaires : le bouche à oreilles.
Il serait injuste de réduire son blog (il est d’ailleurs toujours dans mes liens) à une valisette de VRP, et je me dis qu’à sa place j’aurais sûrement beaucoup de mal à refuser de telles propositions, mais tout de même, à cause de cela, l’honnêteté de la démarche de tout l’ensemble pâtit.
Tinou
Femme de cœur. Le sous titre est explicite je pense, et suffit à justifier sa place dans ma liste. Elle fait tant de choses (et tant de blogs ! Plusieurs en parallèle !), se donne à fond pour les autres, mais a le talent de s’occuper d’elle. J’aime bien. En plus, elle a le bon goût de me visiter assez régulièrement.
Sale bête
Un français en Amérique. New York au quotidien, dépouillé de romantisme, mais encore plus romantique malgré cela. Va comprendre. Et des billets empreints d’humanité. Ce qui est amusant, c’est d’assister, année après année, à la détérioration de son français, contaminé par la syntaxe américaine. Je dis ça, mais il écrit dix fois mieux que beaucoup de blogueurs restés sur le territoire de leurs ancêtres.
Les vérités d'Hérald
And the last but not the least : Hérald Wladymeer (un pseudo trop beau pour être faux). Découvert récemment (grâce à Daria puis à Ron). Inutile d'en faire des tonnes pour vous prouver que c'est essentiel. J'ai tenté de le définir entre Desproges et Bukowski, mais rien ne vaut l'exemple. Alors, quelques aphorismes pris rigoureusement au hasard : "J’imagine qu’un extra-terrestre en mission de reconnaissance qui assiste pour la première fois à un match de Curling doit faire une drôle de tête au moment de faire son rapport."
"Chez les scouts, on apprend à s’envoyer des messages silencieux avec des codes visuels élaborés, pour pas que les écureuils et les limaces n’aient vent des manœuvres secrètes."
"En dessinant des yeux, un nez et une bouche à l’extrémité d’une saucisse de Montbéliard, on se fabrique un copain pas chiant à peu de frais."
"Si le prétendu profond respect de l’être humain vis-à-vis du règne animal était autre chose qu’un pur prétexte à l’anthropomorphisme, on offrirait aux enfants des ténias en peluche."
V. (blog disparu)
Ou Eve, qui fut lectrice fidèle et blogueuse fameuse avant de s'envoler, de revenir, de disparaître à nouveau. Je la trouvais délicate et gentille, son écriture était subtile et extrêmement... sensuelle, dirais-je. Pardonnez ce moment de nostalgie, mais il y eut un temps, au début de Kronix, en 2004 je crois, où une petite communauté s'était créée, avec des Leil, des V., des Ludoffy, Baluchon, etc. Nous étions en terre connue. Bref, j'espère que V. est heureuse, qu'elle a réussi ce qu'elle avait entrepris, il est important pour moi de le croire.
Voilà pour les blogs. L’an prochain peut-être, un regard sur la liste des sites que j’ai liés.