Réfléchissez bien, le 22 avril...
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Réfléchissez bien, le 22 avril...
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"Voir sans frontière" de Jean-Marc Duray.
Jean-Marc a parcouru la planète entière pendant des années. Il a vu des choses terribles, n'en doutons pas. Mais impossible à cet humain généreux de se morfondre. Il cherche et trouve toute la gamme des visages du monde, qui adressent un sourire, et imposent le respect, dénient l’apitoiement, invitent à l’amitié universelle. La font même toucher du doigt.
Pour Jean-Marc, il est possible de vivre tous sur la même planète, en se respectant.
Ce qui ressort de « Voir sans frontière » -et même pour quelqu’un qui ne connaîtrait pas son travail précédent (voir "orients extrêmes")- c’est l’humanisme de sa démarche, un humanisme sincère et qui –attitude exceptionnelle en ces temps de victimisation galopante- s’attache à honorer la bonté, plutôt qu’à provoquer la compassion. Jean-Marc Duray décrit les hommes tels qu'il les voit : fondamentalement et universellement généreux. Surtout tant que, selon lui, ils sont épargnés par la férocité de la civilisation urbaine.
La planète est multiple, les humains sont tous différents… Mais ils font tous partie de la même famille, et quelque chose les rassemble, au moins : les liens que ce photographe crée en voyageant. L’évidence de l’universalité de la condition humaine apparaît alors et il nous l’offre, dans un ouvrage d’une grande qualité, la somme d’un travail amoureux.
C’est bon de savoir qu’un type, quelque part, tandis que nous bafouillons nos petites médiocrités nombrilistes, se balade parmi les peuples du monde, et réunit les humains par la grâce de sa seule gentillesse. L’appareil photo vient après, il donne corps et mémoire à cette entreprise. Pour cela, bravo, mais surtout merci.
De ces nouvelles qui vous réconcilient avec l'époque
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-829194@51-829195,0.html
Ubino croyait aux fantômes. Il percevait des souffles aux murs des vieilles demeures, sentait le regard des portraits hiératiques et, de la même façon, il attribuait aux choses anciennes des traces de mémoire.
Ainsi, un de ces soirs où l’ennui l’emportait sur sa paresse naturelle, il exhaussa de la poussière du grenier une vieille boîte à biscuits métallique pour l’ouvrir devant lui, dans la tiédeur du salon. Sa main plongea dans un fouillis de strates irrégulières et dont les teintes, qui allaient du blanc opalescent au jaune paille, en révélaient l’ancienneté variable.
Depuis des années, il entassait là des paroles anonymes, mots griffonnés par des mains inconnues sur des feuilles de carnet déchirées, bouts d’enveloppes rayées de sentences vengeresses, vestiges de lettres jetées au caniveau. Une collection de mots avortés, de velléités évanouies, de messages incomplets dont il était l'archiviste providentiel. Il les connaissait tous, en savait la variété des encres, l’acidité singulière, le parfum de poussière que chaque billet exhalait comme une signature. Mais il ne se lassait pas d’en retrouver les nuances, et le poids de souvenirs qui s’en dégageait. Il en retira un au hasard et le lut à haute voix :
“ Passe demain. Ne me réveille pas”
Etait-il passé ? Avait-il glissé ses doigts entre les mèches de cheveux blonds, déroulés légers sur le drap de lin ?
Sur un billet quadrillé de bleu, il y avait aussi :
“Ton bonheur m'est inutile”.
Sous la pulpe des doigts, il trouva la sensation d’un papier rêche, âpre comme la sentence. Mais Ubino avait d’emblée aimé l’auteur de ces mots, il en discernait le fantôme cynique et pitoyable, vindicatif et amer, mais aussi tellement désespéré. “Je crois que tu as tort” dit Ubino avec un sourire de compassion.
Il choisit ensuite un bout de papier kraft, une adresse déchirée à laquelle l’expéditeur avait ajoutée :
“presse-toi de répondre, je vis en attendant”
Sans doute, l’expéditeur était une femme, elle n’était plus jeune, elle aimait encore, il lui était difficile d’attendre et la vie lui était insupportable tant que la réponse ne lui parviendrait pas.
Enfin, il y avait ce beau papier ocre pailleté d’impuretés végétales qu’une main négligente avait froissé. Une écriture soignée, destinée à la lecture des autres, disait :
“ L’arbre me parle, moi qui suis tout argile
l’éléphant me parle et je parle aux rivières
la femme me parle et je parle à son ventre.
Les grands bergers debout glissent vers la nuit bleue
comme des madrépores enveloppées d’étoiles.
Les princes de la terre lèchent le vent du soir
et le ciel immense irisé d’agonies
sèche la sueur scintillant à leur front”
Ubino tenait le papier entre ses mains lorsque le vent se leva dans un déchirement de savane balayée par la tourmente. Une vapeur jaune et sèche, chaude comme le soufre, emporta les fantômes dans un tourbillon de feuilles.
Ubino vit sa collection de mémoires s’évanouir dans l’espace ouvert à l’infini. Le vent s’abattit, un morceau de papier revint seul, comme un papillon obstiné, se poser sur la table du salon réapparue.
Ubino s’en saisit, il lut : “Ecris-moi encore”
FIN
Cet instrument de musique à deux manches était parfaitement adapté aux partitions virtuoses de Samuel Gravet, grand compositeur. La première version du Céladon vertical -selon le nom que lui donna son inventeur Nicolas Céladon Parturian- date du milieu du siècle dernier, mais sa forme définitive est due à son fils Jérémie Céladon Parturian-Brelon, apothicaire de son état, néanmoins mélomane et inventeur discret. C’est d’ailleurs ce même Parturian-Brelon qui imagina de piler l’antimoine natif pour l’incorporer à la saumure d’Amboise, créant le fameux baume de Gênes que, mesdames, vous savez si bien utiliser lorsqu’il fait froid dehors. Le céladon fonctionne également selon le principe des cordes sympathiques, qui vibrent ensemble n’est-ce pas, aussitôt qu’on les sollicite, provoquant des harmoniques complexes à l’unisson, caractéristique qui ne pouvait que plaire à Samuel Gravet. Samuel était au faîte de sa gloire lorsqu’il découvrit le céladon ici présent, offert par son inventeur, admirateur de ses créations, et qui le suppliait d’essayer cette nouvelle forme de lyre. Samuel effleura quelques cordes et le son qui s’éleva ne lui plut guère immédiatement, il faut bien le reconnaître. Cependant, une lettre accompagnait le cadeau et la femme de Gravet, Esmeralda de Boïeldieu, l’ouvrit devant lui et la lut à son mari. La lettre expliquait que cet instrument de musique à deux manches était parfaitement adapté aux partitions virtuoses de Samuel Gravet, grand compositeur. La première version du Céladon vertical -selon le nom que lui donna son inventeur Nicolas Céladon Parturian- date du milieu du siècle dernier, mais sa forme définitive est due à son fils Jérémie Céladon Parturian-Brelon, apothicaire de son état, néanmoins mélomane et inventeur discret. C’est d’ailleurs ce même Parturian-Brelon qui imagina de piler l’antimoine natif pour l’incorporer à la saumure d’Amboise, créant le fameux baume de Gênes que, mesdames, vous savez si bien utiliser lorsqu’il fait froid dehors. Le céladon fonctionne également selon le principe des cordes sympathiques, qui vibrent ensemble n’est-ce pas, aussitôt qu’on les sollicite, provoquant des harmoniques complexes à l’unisson, caractéristique qui ne pouvait que plaire à Samuel Gravet. Samuel était au faîte de sa gloire lorsqu’il découvrit le céladon ici présent, offert par son inventeur, admirateur de ses créations, et qui le suppliait d’essayer cette nouvelle forme de lyre. Samuel effleura quelques cordes et le son qui s’éleva ne lui plut guère immédiatement, il faut bien le reconnaître. Cependant, une lettre accompagnait le cadeau et la femme de Gravet, Esmeralda de Boïeldieu, l’ouvrit devant lui et la lut à son mari. La lettre expliquait que cet instrument de musique à deux manches était parfaitement adapté aux partitions virtuoses de Samuel Gravet, notre grand compositeur.
Autour de la proue, l’embâcle mortelle dévorait jusqu’au sable des rives. La steppe s’étendait au-delà, étale et nue comme une lame. D’énormes nuages ventrus glissaient sur l’horizon, avec des éclats de ténèbres échappées.
Un murmure sur la plaine, lointain et irritant comme un feulement de loup, courait jusqu’aux marins, quelques brutes intrépides que ces temps violents avaient fait naître.
Conan vieillissant, s’abîmait dans la contemplation des âpres profondeurs du fleuve immobile ; il revit en un instant les ors sanglantes de sa gloire passée, ressentit à nouveau la brûlure des amours perdues et les fragrances jaspées des cheveux des guerrières, mortes pour lui, il s’attarda encore sur le souvenir du fracas des batailles, des cieux rougis par la sanglante poussière des combats, et s’avoua que, depuis qu’il était parti pêcher le saumon avec ses copains, il s’emmerdait.
FIN
Chef : Le « chef » fut d’abord la tête, qui, en son élévation divine, concentre les sens nobles et naturellement, contrôle un corps dévolu aux tâches indignes. On lira dans ce glissement du terme anatomique vers la personne qui incarne l’autorité d’un service, la métaphore d’une hiérarchie bien comprise. Le « chef », tête moyenâgeuse donc, a vieilli sans abandonner son couvre-chef, pour magnifier ce qui est supérieur : chef-d’œuvre ou chef-lieu. Mais sait-on que c’est grâce au chef qu’on achève ? qu’on a un livre de chevet ? et qu’on pêche le chevesne ?
Désolé pour cette image terriblement médiocre, mais je n'ai plus certain logiciel... Enfin bref. L'essentiel est d'évoquer ce précieux recueil des premiers textes de LiLou, autrement auteur de BD chez Onabok éditions; La diffusion bien assurée de ce livre devrait vous permettre de le trouver près de chez vous, en FNAC ou autre.
Pour compléter votre information, ce petit texte que j'avais commis à la demande de LiLou :
Pour son premier livre, LiLou s’interroge et interroge l’acte d’écrire. Le pourquoi et le comment. Qu’est-ce qui me pousse à écrire, comment oser, par quoi commencer, pour raconter quoi ?
Sur le mode de l’évocation, encadrées par ce questionnement sur le sujet du livre lui-même, les rencontres et les sensations se succèdent et se complètent, s’enrichissent pour enfin créer un rythme, un ton. De visage en voyage, de lectures en promenades, LiLou assiste à la naissance de son écriture en même temps qu’elle comprend pourquoi elle écrit. Et nous, lecteurs, devenons acteurs de cet accouchement serein, souriant des vagissements de cet être singulier : un livre qui impose son existence par le fait de son propre engendrement.
Réponse d’un éditeur sur un de mes romans (en substance) : intéressant, mais il faudra le retravailler : « il y a trop de vocabulaire ». Bien sûr, vous ne pouvez pas juger : vous n’avez pas lu, mais je vous assure que les termes les plus difficiles doivent être « miction », « éléphantin » (qui signifie « en ivoire »), « évanescent », « modénatures » et « coruscant »). Bon, d’accord, j’étais pas obligé, pour coruscant. C’est vraiment rédhibitoire, pour la lecture, une langue soutenue ?
Ah oui : rédhibitoire, oups, excusez-moi.
Il faut absolument que je tombe amoureux. C’est le meilleur moyen. Le seul sans doute, à part rejoindre un centre de soins pour lépreux ou me lancer dans la course clandestine sur le périph’ (en plus, y’a pas de périph’ dans mon patelin). Il faut ab-so-lu-ment que je parvienne à tourner la page.
Mais les femmes sont tellement revêches. Ce devrait être simple. Je suis pas un cynique, pas méchant, pas dragueur. Je suis sincère. Il devrait être possible d’aborder une femme, de lui dire : « Je vous ai vue à l’instant, je vous trouve très élégante, très belle. Si vous êtes seule, accepteriez-vous une invitation au restaurant un de ces soirs ? Juste ça et rien d’autre. Je vous laisserai me parler de vous toute la soirée si vous voulez. Je voudrais juste, un soir dans ma vie affreusement vide, pouvoir m’habiller bien avec la perspective d’un rendez-vous en tête à tête avec une femme. Je n’en demande pas plus. »
Bon, bien entendu, il faudrait qu’elle me laisse placer plus de trois mots après «…très belle. » mais qui sait ?
De toutes façons, j’oserais jamais. Il n’y a que les salauds qui parviennent à faire ça, ceux qui ont assez de mépris pour les femmes. Ou bien ça peut marcher… Ou bien non : si j’aborde une femme exactement de cette façon, et que, par hasard, elle ait lu ce blog la veille, elle va croire que je suis un nul qui a besoin d’un autre pour trouver l’inspiration.
Faudra que je trouve autre chose.
Il se pourrait bien. Je dis bien "pourrait", que Kronix redevienne intelligible à défaut d'être intelligent.
On va voir, laissez-moi encore réfléchir un peu.
Tout ça, c'est la faute de http://verdetchristian1970.spaces.live.com/