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    La premier à chroniquer mon dernier roman est un écrivain dont j'admire le travail, ça tombe bien. Nos livres sont -sinon aux antipodes- en tout cas, inscrits dans des registres très éloignés. Et il s'agit d'un auteur intègre, qui ne distribue pas ses bons points à l'envi, ou par souci de complaire à une amitié. Je suis d'autant plus sensible au retour de lecture que Jean-Pierre Poccioni, auteur de La maison du FauneLa femme du héros entre autres, a fait de La vie volée de Martin Sourire. Diffusé d'abord sur Facebook, son texte valait d'être relayé sur Kronix. Merci à lui.

    « Pourquoi lire La vie volée de Martin Sourire de Christian Chavassieux ?
    Parce que ce roman qui se présente comme historique l’est d’une façon particulièrement intéressante et originale.
    L’événement historique est ici perçu par le personnage principal et ceux qui le côtoient comme nous percevrions nous mêmes les convulsions de notre histoire si nous ne connaissions la médiation permanente des moyens de diffusion et de présentation de l’information.
    Une histoire à hauteur d’hommes simples, de gens du commun et non l’histoire des hauts faits de quelques grands noms plus ou moins dignes du Panthéon. L’histoire du peuple par le peuple et avec lui.
    Parce que ce texte est un roman et ajoute au genre une aura supplémentaire de noblesse. Ni auto-fiction narcissique, ni pseudo biographie, ni variations sur le thème sempiternel et vain de « l’histoire vraie ». Une fiction c’est-à-dire ce procédé d’illusion réaliste que George Semprun considérait comme le seul moyen d’approcher le réel. Une fiction avec ses plaisirs petits et grands, virevoltes, événements, surprises et rebondissements.
    Enfin parce que ce texte est une œuvre littéraire ce qui implique qu’elle ne prend vie que par et pour l’écriture. Cette écriture qui se déploie avec aisance et précision, qui joue subtilement sur les tournures et le lexique très riche et recherché pour figurer la distance temporelle qui nous sépare des protagonistes est sans défaut ce qui est à la fois la moindre des choses et pas si fréquent ! Et puis soudain, quand le lecteur mis en confiance et presque accoutumé à cette belle langue finirait par oublier le talent qu’elle implique c’est le choc d’un long moment lyrique, une évocation quasi hallucinée des exactions commises en Vendée, qui s’élève progressivement aux plus forts moments poétiques qu’un lecteur puisse rencontrer. Un flot, une lave de mots qui embrase, qui sidère, qui parvient enfin, car rien n’est ici gratuit, à dire l’absolu du mal, sa béance inhumaine et pourtant si humaine. Pour moi un grand moment littéraire.
    Pour faire bonne mesure j’ai cherché des raisons de ne pas lire ce roman. Désolé je n’ai pas trouvé ! »

  • 3111

    Le texte a été écrit à Nohant, en 1872, daté du 6 novembre et publié dans le journal Le Temps. Trois ans avant sa mort, George Sand est en colère. Elle est un des seuls (sinon le seul) esprits de son temps, à comprendre les enjeux de l'environnement. Une visionnaire, surtout dans le dernier paragraphe :

    "…Tout est abattis, nivellement, redressement, clôture, alignement, obstacle; si, dans ces cultures tirées au cordeau qui ont la prétention de s'appeler campagne, vous voyez de temps en temps un massif de beaux arbres, soyez certain qu'il est entouré de hauts murs…Les forêts qui subsistent sont à l'état de coupes réglées et n'ont point de beauté durables. les besoins deviennent de plus en plus pressants (…)
    Irons-nous chercher tous nos bois de travail en Amérique ? Mais la forêt vierge va vite aussi et s'épuisera à son tour. Si on n'y prend garde, l'arbre disparaîtra et la fin de la planète viendra par dessèchement sans cataclysme nécessaire, par la faute de l'homme.
    On replantera, on replante beaucoup, je le sais, mais on s'y est pris si tard que le mal est peut-être irréparable… Il faudra voir si l'équilibre peut se rétablir entre les exigences de la consommation et les forces productives du sol. Il y a une question qu'on n'a pas assez étudiée et qui reste très mystérieuse : c'est que la nature se lasse quand on la détourne de son travail. Elle a ses habitudes qu'elle quitte sans retour quand on la dérange trop longtemps. Elle donne alors à ses forces un autre emploi; elle voulait bien produire de grands végétaux, elle y était portée, elle leur donnait la sève avec largesse. Condamnée à se transformer sous d'autres influences, la terre transforme ses moyens d'action. Défrichée et engraissée, elle fleurit et fructifie à la surface, mais la grand puissance qu'elle avait pour les grandes créations elle ne l'a plus et il n'est pas sûr qu'elle la retrouve quand on la lui redemandera. Le domaine de l'homme devient trop étroit pour ses agglomérations. il faut qu'il l'étende, il faut que des populations émigrent et cherchent le désert. Tout va encore par ce moyen, la planète est encore assez vaste et assez riche pour le nombre de ses habitants; mais il y a grand péril en la demeure, c'est que les appétits de l'homme sont devenus des besoins impérieux que rien n'enchaîne, et que si ces besoins ne s'imposent pas, dans un temps donné, une certaine limite, il n'y aura plus de proportion entre la demande de l'homme et la production de la planète. (…)
    nous tous, protestons aussi, au nom de notre propre droit et forts de notre propre valeur, contre des mesures d'abrutissement et d'insanité. Pendant que de toutes parts, on bâtit des églises fort laides, ne souffrons pas que les grandes cathédrales de la nature dont nos ancêtres eurent le sentiment profond en élevant leurs temples, soient arrachées à la vénération de nos descendants. Quand la terre sera dévastée et mutilée, nos productions et nos idées seront à l'avenant des choses pauvres et laides qui frapperont nos yeux à toute heure. Les idées rétrécies réagissent sur les sentiments qui s'appauvrissent et se faussent. L'homme a besoin de l'Eden pour horizon. Je sais bien que beaucoup disent : " Après nous la fin du monde ! ". C'est le plus hideux et le plus funeste blasphème que l'homme puisse proférer. C'est la formule de sa démission d'homme, car c'est la rupture du lien qui unit les générations et qui les rend solidaires les unes des autres."

  • 3110

    Il est publié et maintenant, il va falloir commencer à parler de ce roman. C'est-à-dire, enfin, tenter d'en avoir une idée claire. Qu'est-ce que j'ai bien voulu faire en écrivant cette histoire ?

  • 3109

    Tu te souviens, quand nous avions foi en la magie du monde ? Et puis nous n'avons plus voulu de ces leurres. Et la grande surprise, c'est que le monde est devenu alors plus riche de merveilles.

  • 3108

    Sortir des sables mouvants d'accord. Mais tous ces efforts pour retrouver sur la berge le lion qui patiente ?

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    Dormir, à poings fermés, prêts à frapper.

  • 3106

    Chavassieux GLM.jpgJe ne me défais pas de mon côté province, voyez-vous. Impossible de jouer la désinvolture quand j'apprends que « La Vie volée de Martin Sourire » est dans la sélection du Grand Livre du Mois, par exemple. Je reste cet autodidacte, cancre avéré, publié pour la première fois à 48 ans, qui s'émerveille qu'on veuille bien le considérer comme un écrivain.

  • 3105

    2017. Ouais. Déjà, si on arrive au bout de l'année...

  • 3104

    Bon, je ne veux embêter personne mais, à toutes fins utiles je vous l'annonce : c'est aujourd'hui qu'il sort.

    Couv_VVdeMS.jpg(à acheter ou commander chez votre libraire le plus proche)

  • 3103

    Les deux mots sont toujours là. Fidèlement, depuis dix ans. « Doux baisers » me déclare ma douce chaque matin, chaque soir, chaque fois que je me plante devant la glace, de mon côté de la salle de bains. Les lettres sont tracées au rouge à lèvres, renouvelées à chaque ménage, écrites et reprises sur le palimpseste de verre (c'est à peu près la seule utilisation que ma douce a du bâton de rouge, elle qui n'a pas besoin de paraître puisqu'elle se voit telle qu'en mon regard, et que ce reflet lui convient). « Doux baisers » dit naïvement et sans détour le miroir depuis dix années, dix années de déclaration permanente, de tendresse sans partage. Dix années passées comme un songe. J'ai pu croire un temps que j'aimais ma douce égoïstement, car on peut aimer dans l'autre le fait d'être aimé (surtout à ce point, qu'on peut comparer à de l'adulation). Mais un jour, d'inquiétantes nouvelles me firent entrevoir la possibilité que je finisse la route seul. Ce jour-là, un gouffre s'est ouvert. Heureusement, d'autres examens nous remirent sur les rails du bonheur sans défaut. Ma douce, merci pour ces dix années, merci d'avoir soutenu le projet fou de la vie que nous menons aujourd'hui. Doux baisers à toi. Bon anniversaire à nous.

  • 3102

    Je souhaite que Daenerys vienne avec ses dragons pour rétablir la justice et la paix. Voilà. Et ne me dites pas que c'est plus déraisonnable que de seulement espérer une merveilleuse année 2017.