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Bois-en mieux - Page 19

  • Essaie encore - 2

    D'abord, tu remets les planètes dans l'ordre : Mercure là-bas au fond, Vénus tout près, la lune comme bon lui semble, Jupiter accouplée au soleil, et ainsi de suite. Et puis, tu vois plus grand : les galaxies, les confins, les trous noirs comblés et tendres, les nuits éternelles, épaisses et moussues comme des boues thermales. Là, plus rien ne t'arrête, tu organises le temps, tu modifies le passé, tu crées de nouvelles lois physiques, tu engendres des espèces, des pensées et des désirs neufs. Enfin, tu réalises que tu as fait tout cela avec ton vieux cerveau. Et que tout est finalement pareil.

  • Essaie encore

    Reprenons tout le processus, et nous pourrons situer la source du problème. Et le voici comprimant la glaise entre ses mains pour en faire surgir une forme humaine.

  • Au Clair de la lune

    Les relations de Pierrot et Colombine illustrent parfaitement le principe que les atouts de la ressemblance sont un leurre. Le blanchâtre Pierrot chante à la lune pour séduire sa belle. Qu'attend-t-il en réalité ? Sa complémentaire : une tigresse en cuissarde et guêpière prête à lui arracher sa collerette et à le démaquiller à grands coups de langue. Et Colombine ? Je parie que le fade et évanescent Pierrot la laisse de marbre et qu'elle ne descendra jamais de son balcon pour s'enticher d'un type habillé et maquillé comme une poule. En fait, sous prétexte de se ressembler, ces deux-là sont les plus affligeants exemples de liaison vouée à l'échec et le diable si j'arrive à me souvenir de ce qui m'a amené à cette puissante réflexion.

  • Naturlich

    Le parti nasique a des idées complètement coniques

  • D'abord

    Ce qui fait peur dans la piqûre, c'est cet accent circonflexe sur le « u ».

  • L'envie de savoir

    Je marchais avec un bon copain à moi, une vieille connaissance. On se baladait comme ça. Et puis, sur le trottoir, on voit devant nous une énorme crotte de chien. Un truc ignoble. Et j'entends mon pote dire : « Tiens, quel goût ça a ? » Je crois qu'il rigole, je le regarde, mais il a un air sérieux et buté qui me fait soudain douter de son équilibre mental. Je lui dis : « Tu déconnes ? » Mais il ne répond pas, il avance comme fasciné, et répète : « Il faut que je sache. » Il se penche vers la matière ignoble répandue par terre, il va le faire, ce con ! je tente de le retenir, je l'engueule, rien n'y fait, je le vois avec horreur plonger ses doigts dans les fèces qui cèdent avec un bruit qui me révulse, il porte ce qu'il vient de cueillir aux lèvres. Je voudrais détourner le regard mais j'assiste au spectacle hallucinant de mon pote qui enfourne un morceau de merde et se met à le mâcher. Là, soudain, il écarquille les yeux comme s'il venait de comprendre son geste. Il me regarde comme cherchant de l'aide. Impuissant, je le vois alors, plié en deux, vomir sur ses chaussures. Je ne sais pas ce qui lui a pris. Il n'est ni plus bête ni moins instruit qu'un autre.
    Ah oui : il s'apprête à voter FN.

  • Réseautons

    J'insistai pour lui représenter toute l'abjection de son projet, mais il n'en tint pas compte et rédigea une pétition pour alerter contre les souffrances des geôliers de DAECH, accablés par les insultes et les reproches incessants de leurs prisonniers. Je ne dis plus rien lorsqu'il me présenta en jubilant les 60 000 soutiens qu'avait recueillis son message, dès la première journée.

  • A lier

    Il se produisit à cette époque une augmentation remarquable du nombre de fous. Les autorités eurent pour premier réflexe la construction de garde-fous, qu'on plaça en priorité le long des routes, pour éviter les débordements. Mais les fous franchirent ces modestes barrières et allèrent battre la campagne. On espéra contrarier cette contamination néfaste par la création du corps des garde-champêtres. Mais la folie se propageait toujours. Et apparurent les herbes folles.

  • L'un des malentendus

    La construction des ponts ne s'est pas imposée à l'Homme comme la nécessité de relier deux rives, deux mondes, mais comme la réponse à l'agacement devant un obstacle illégitime. Alors qu'il n'était question pour la nature que d'offrir un beau panorama, la clarté d'une rivière, l'âpreté sonore d'une gorge.

  • Jardinage

    Encore des témoins de Jéhovah. C'est embêtant. Je ne sais plus où les enterrer.

  • Méthodique

    Bon. D'abord se défaire du pessimisme ambiant. Ensuite, voyons... Courir le plus vite possible ?

  • Météo

    Après la pluie vient le beau temps. Et après, une grosse météorite.

  • Ouverte ou fermée

    Dans un premier temps, on peut croire en la supériorité du panneau coulissant sur les portes qui encombrent, lourds panneaux qui pivotent, opaques, grinçants. Mais combien de Vaudeville avortés sans cette trappe qui claque ?

  • On ne prête qu'aux riches

    Disons-le encore une fois, pour que la vérité s'impose : l'invention de l'eau chaude est bien antérieure à Léonard de Vinci (qui n'a pas inventé l'eau tiède non plus).

  • Mutatis mutandis

    On oublie parfois que la taupe n'est que la forme larvaire d'un autre organisme. En fouissant, tout au long de sa vie, elle grandit, s'allonge, se métamorphose et progresse simultanément vers la mer où, enfin, elle débouche après sa longue migration, sa mutation achevée. Et voilà l'otarie qui rejoint les flots. On n'a toujours pas compris par contre, comment l'otarie parvenait à s'introduire dans nos jardins pour enfouir les nymphes dans nos pelouses.

  • Les damnés

    L'hiver. Le froid entre dans le sol. Cela irradie méchamment, vient mouiller l'échine de la taupe qui renâcle. Alors, commence sa migration secrète. Elle s'enfonce, descend plus loin dans la croûte terrestre, pénètre des couches indétectables aux technologies les plus sophistiquées, mais le froid menace toujours, là-haut, elle poursuit sa spéléologie, son instinct lui commande de fouir plus profond encore. Enfin, elle approche du lieu, la température augmente. Elle s'arrête, c'est là. Elle va pouvoir passer l'hiver, bercée par ce double contentement : se tenir au chaud et entendre les plaintes des taupiers qui, combustibles éternels, rôtissent sur les braises de l'enfer.

  • Académie

    Le maître de Lascaux regardait la paroi. « Tiens, je peindrais bien un taureau, ici. » Ses assistants soupirèrent. Le Vieux était incapable de peindre sans modèle. Il allait falloir capturer et convaincre un taureau sauvage de venir au fond de la grotte et de ne plus bouger, ça allait encore être coton.

  • C'est curieux, cette manie qu'ont les écrivains, de faire des phrases.

    Quand j'écris certaines phrases, dans un roman par exemple, il arrive que, à cause du rythme, de ce que vivent les personnages, et sans doute aussi à cause de mon goût pour l'exercice stylistique que cela représente, les phrases en question n'en finissent pas. Je ne cherche pas à les réduire alors, au contraire, mais je m'acharne à les rendre lisibles, limpides, malgré leur apparente complexité, c’est un des aspects qui me fait aimer ce moment, quand j'écris certaines phrases, dans un roman par exemple, il arrive que, à cause du rythme, de ce que vivent les personnages, et sans doute aussi à cause de mon goût pour l'exercice stylistique que cela représente, les phrases en question n'en finissent pas. Je ne cherche pas à les réduire alors, au contraire, mais je m'acharne à les rendre lisibles, limpides, malgré leur apparente complexité, c’est un des aspects qui me fait aimer ce moment, quand j'écris certaines phrases, dans un roman par exemple, il arrive que, à cause du rythme, de ce que vivent les personnages, et sans doute aussi à cause de mon goût pour l'exercice stylistique que cela représente, les phrases en question n'en finissent pas. Je ne cherche pas à les réduire alors, au contraire, mais je m'acharne à les rendre lisibles, limpides, malgré leur apparente complexité, c’est un des aspects qui me fait aimer ce moment, quand j'écris certaines phrases, dans un roman par exemple, il arrive que, à cause du rythme, de ce que vivent les personnages, et sans doute aussi à cause de mon goût pour l'exercice stylistique que cela représente, les phrases en question n'en finissent pas. Je ne cherche pas à les réduire alors, au contraire, mais je m'acharne à les rendre lisibles, limpides, malgré leur apparente complexité, c’est un des aspects qui me fait aimer ce moment, quand...

  • Pas beau de bouder

    Lors de sa création, l'iguane a bien remarqué l'accueil gêné des autres animaux. Aucune acclamation, aucune manifestation de ravissement comme ça avait été le cas pour le cheval ou le chinchilla. On ne lui reprochera donc pas son air constamment renfrogné et son sentiment d'avoir été l'objet d'une injustice qui se poursuit encore.

  • Proust, visionnaire

    Ne l'oublions pas, Marcel Proust, très en avance sur son temps, présente le baron Palamède de Guermantes, tenant devant lui un panneau : « Je suis Charlus ».