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  • Le chant du limule et autres facéties

    Hier soir, jolie surprise : l'ami Jérôme Bodon me laissait un message pour m'inviter à venir le voir travailler, dans le studio de son complice Benoît Bel, sur la musique du "Rire du limule". Tranquillement enfoncé dans un généreux canapé, bien au chaud, j'ai vu se construire la base d'une mélodie musicale, pour l'instant exclusivement composée de voix, la voix de Jérôme, ajoutée, compilée, multipliée par elle-même. Je n'ai malheureusement pas pu rester, et je n'ai assisté qu'au début du travail.

    Jérôme a commencé à empiler par strates de voix, la basse et l'accompagnement de la chanson, dans une scène décalée de cirque. Quand je suis parti, les deux compères cherchaient un "grain", un effet, pour les différentes couches. C'était déjà une bonne base, déjà riche. Je sais que ça va être extraordinaire.

    Autrement, cette fin de journée, je rappelle aux lyonnais (Ouhou, y'a des lyonnais, ici ?), que je signe "le baiser de la Nourrice" dans la librairie "le bal des ardents", 17, rue Neuve, en plein centre, à partir de 17 heures (officiellement 18 h 30, mais j'y serai avant) et jusqu'à 21 heures.

  • Ascèse

    Ma douce a eu la gentillesse de m'acheter un livre que j'avais lu il y a longtemps et que je n'avais pas, étant donné qu'on me l'avait prêté à l'époque. Il s'agit de "les hommes ivres de Dieu" de Jacques Lacarrière. Une merveille, qui explore la période d'incroyable démonstration de piété des premiers temps du christianisme, pendant laquelle des fous de Dieu s'allèrent enterrer dans le désert egyptien, au sud de Thèbes, dans la désormais fameuse "thébaïde".  C'était une lecture frappante, qui m'a même inspiré un texte, l'an dernier, intitulé sobrement "l'ermite". Là, je suis présentement en train de me dire in petto, ce matin, devant mon bol de café, "de quoi pourrais-je me passer ?" que pourrais-je "laisser aux ronses" ?

    D'abord, je n'ai pas de gros besoins, mais j'admets apprécier de temps en temps, une petite sortie au restaurant avec ma douce. Si j'étais seul, je crois que, oui, je saurais m'en passer (oui, de toute façon, aller au resto tout seul...).

    Les films ? Les DVD ? Je crois que je pourrais m'en passer. Difficilement, tout de même, et seulement dans l'hypothèse où je m'isolerais, tel un ermite justement, loin des autres et des discussions des autres, où il est vital d'avoir vu ou lu ce dont tout le monde parle. Vital ? Non, bien sûr, pas vraiment. Alors, pas de films, pas de DVD, pas de télé (ça, c'est déjà fait).

    Les livres... Hmmm. Non, pas possible. Mais alors peut-être pas de nouveaux livres. Il me suffirait d'embarquer dans ma grotte ma bibliothèque actuelle, presque deux mille livres (on a compté, dimanche, par curiosité, avec ma douce), et si on ajoute ceux de ma chérie, alors nous devons dépasser les six mille, sûrement. Donc, je n'ai pas besoin de racheter, mais j'admets que c'est un peu tricher, si j'emporte ceux que j'ai. Parce que, non, je crois que j'aurais vraiment du mal à me passer de bouquins.

    La musique ? Là, oui, je peux m'en passer, je m'en passe déjà pratiquement, même si j'aime beaucoup m'écouter un morceau de classique ou une chanson de temps à autre, je n'ai déjà plus guère l'occasion de m'adonner à ce loisir. Pas de musique. OK. Pas de télé, pas de musique... Pas d'internet ? Difficile, là aussi. J'en ai besoin.  Gardons le net (mais du coup, c'est carrément tricher : il y a tout dessus : télé, musique, cinoche, nouvelles lectures). Bon, j'abandonne internet. C'est dur, mais faut ce qu'il faut.

    La voiture. Hmmm. Je m'en suis passé pendant plus d'un an, malgré mes enfants à la maison. Mais il faut dire que maman me prêtait souvent la sienne, aussi. Cependant, si je peux aller au travail à pieds, comme aujourd'hui, alors, oui, je crois que je peux vraiment et totalement me passer de voiture.

    Les sorties, les expos ? Facile, mais je sais que, du même coup, je me coupe de la fréquentation d'amis artistes précieux. Un véritable sacrifice. Le cinéma ? Je n'y vais déjà presque plus.

    Pour la bouffe, plus de viennoiseries, de saloperies sucrées, de gentils desserts. Si j'y parvenais, quel bonheur ! Une décision qui m'éviterait la honte de croiser des connaissances dans la rue, tandis que je plante mes mâchoires dans une énorme part de tarte aux pralines. Et plus de whisky, tiens, tant que j'y suis. Pas trop dur, dommage, mais pas trop dur. Jusque là, je me débrouille pas mal.

    La fréquentation des amis ? Euh... (la voix au fond de moi : "Un véritable ermite s'exile du reste du monde"). Alors ? Euh... ("et ta douce ?"), attendez... ("et tes proches, tes enfants ?") bon écoutez, on va arrêter là ! Je ne parlais que du matériel, n'est-ce pas ? ("Hin hin. Petit joueur")Je ne serai jamais un ermite, et puis merde.

  • Le clavier qui fume

    Thib ne m'en voudra probablement pas de parodier la phrase d'appel de son blog pour évoquer ce qui mobilise mon temps en ce moment.

    J'ai d'abord eu le grand plaisir d'achever deux versions d'un texte pour la plasticienne Catherine Chanteloube, pour son futur catalogue. Ses sculptures végétales, sa démarche simple et sincère, ont été une belle source d'inspiration. Je sis très fier de cette collaboration, et elle a accepté mes textes. La parution est prévue en cours d'année. Probablement d'ici le mois de juin.

    L'autre jour, Shingo, dessinateur intégré au studio des éditions Soleil, m'a demandé en urgence des scénarii de BD courts (4 ou 5 planches maxi), pour Lanfeust Mag'. Cédric est un jeune dessinateur mais un vieux complice. Nous avons planché ensemble (sans résultat tangible, malheureusement), sur au moins trois séries d'albums. J'ai dû écrire pour lui près de 300 planches scénarisées, plus des synopsis. L'écriture de BD est un exercice bien particulier, et celle de la BD courte, davantage encore. En quatre planches, raconter une histoire, avec de l'action, dans un monde vite ébauché, est très compliqué. L'action surtout, très gourmande en terme de place, dans une BD, laisse peu d'espace au contenu. Et puis, j'aime bien que mes histoires aient un peu de sens. J'ai pondu cinq ou six scénarii dans le week end. Pas de réponse pour l'instant.

    Question BD, heureusement que l'ami Thib' a de quoi travailler (j'ai scénarisé 18 planches d'un album assez jouissif, je crois), et que cela me laisse encore un peu de marge avant d'entreprendre la suite, déjà découpée d'ailleurs.

    Marc Bonnetin, photographe et interprète d'un des rôles de Lucifer dans "Le Rire du Limule", m'a demandé aussi un nouveau texte sur une nouvelle série, réalisée récemment en Pologne. J'ai tergiversé longtemps, écrit finalement quelque chose, dont ni lui ni moi ne sommes satisfaits. Ca arrive... Je m'y remets.

    Cependant, j'ai commencé l'écriture d'un nouveau roman. Qu'est-ce qu'il m'a pris ? J'ai décidé de situer l'histoire au XIXème siècle, et sur deux générations. Je suis donc dans une phase de documentation. J'en bave un peu. L'élégance de ce travail préparatoire est évidemment qu'il doit être indiscernable à la lecture, et que tout le bagage accumulé disparaisse, pour laisser place aux personnages. Parfois, je me demande un peu...

     

  • Le coup de la Rolex

    Et bien, Jacques-le-hâlé a donc dit une connerie. Est-ce surprenant ? Rappelons, que cet ancien ami de Mitterrand (enfin, il est ami des puissants, quels qu'ils soient), est une légende dans le milieu de la pub. Ce qui permet de mieux mesurer la profondeur de l'individu.

    Le voilà donc pris en flagrant délit de superficialité. C'est logique, inévitable. La bêtise crasse, le regard limité à la surface des choses sont inhérents à la nature du personnage, et les moteurs de sa carrière exemplaire. Dans son propos ("celui qui ne peut pas se payer de Rolex à cinquante ans a raté sa vie"), le mépris du public qui lui a permis de gagner sa croûte, (enfin sa ou ses rolex), s'est ajouté à son goût pour le vain. Nous sommes toujours dans cette logique : le superficiel n'est qu'une des formes que prend le mépris. La même logique que Johnny, par exemple.

    Ce qui est aussi amusant, c'est que, tout près de Séguéla -dont la phrase restera un symbole de l'ambiance des années que nous vivons- certains doivent penser que celui qui ne peut pas se payer cinq Rolex et un top modèle, a raté sa vie. On va les laisser entre rateurs-de-vie, et on va tranquillement s'occuper de la nôtre, pour laquelle je me réjouis d'employer un poncif exactement opposé, en affirmant qu'elle est mille fois plus riche que la leur. Qu'on me détrompe !