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  • Black Swan

    Aussi, s'ils embauchaient des danseuses moins feignasses à l'Opéra de Paris, ils ne seraient pas obligés de les porter tout le temps !

  • Owouimbowé

    « moi Jane, et toi ? »
    « … ? »
    « Toi, comment t'appeler, toi ? »
    « Hou hou, Grrr.... Hu »
    Et ben on n'est pas sorti du sable, se dit Jane. Ça allait être coton d'expliquer au type en slip de léopard qu'il faudrait la ramener chez elle à travers la jungle et si possible la débarrasser du singe lubrique qui s'agrippait à sa jambe.

  • Au bal

    De verre ou de vair, n'empêche que Cendrillon est venue au bal en pantoufles. Bonjour l'élégance !

  • 3 en 1

    Le char d'assaut à chenilles processionnaires était trop lent et n'a pas retenu l'attention de l'état-major.

    Le pilote d'essai rechigne à accompagner sa femme dans la cabine d'essayage, ça lui rappelle le boulot.

    La puce est capable de bonds prodigieux, ce qui avait inspiré le costume de ce champion de trampoline et une vague de fou-rire dans tout le stade.

  • Angle de vue

    Quel étrange oiseau, dans cet arbre là-bas, s'étonne ma douce, vite, apporte les jumelles ! Je regarde : une corneille. Bon. Déçue, ma douce retourne à son jardinage, je passe l'angle de la maison et là : un chevreuil magnifique s'enfuit parmi les chaumes. J'hésite à appeler ma douce pour redoubler sa déconvenue.

  • La vérité

    Le malentendu est de croire qu'un écrivain est intelligent. Mais un écrivain ne comprend rien au monde ! Sinon, pourquoi écrirait-il ?

  • Avantage à l'amour.

    Ce qui m'émerveille depuis disons une bonne vingtaine d'années (je lance ce chiffre, il a ses raisons, mais trop longues ici à détailler), c'est la bienveillance des gens que j'ai rencontrés. Leur gentillesse à mon égard, leur générosité et leur faculté à pardonner mes petitesses et mes duretés. Tout cet amour m'a rendu meilleur, je l'espère, je le crois. En cela, il y a un peu de moi dans l'Ernest de mon dernier roman. On s'évertue aussi par la grâce de la douceur versée par les autres, sur nos têtes bénies. Élevés par une telle offrande, le moins que l'on puisse faire, c'est d'en redistribuer à son tour. Dans « Tree of Life », Malick montre un dinosaure qui renonce à dévorer sa proie et s'éloigne. Peut-être esquisse-t-il cette idée, que la douceur des caresses est née loin dans des temps immémoriaux, mais que son héritage se transmet depuis et se poursuit, jusqu'à la fin des temps. Comme des milliards d'autres, me voici un passeur de cette compassion héréditaire. Elle équilibre la cruauté du monde. Il ne faut pas négliger la force de notre bienveillance.

  • A ce titre...

    Discussion avec Daniel Arsand, l'autre jour, sur une terrasse ensoleillée. J'évoque ma difficulté à trouver un titre pour ma dernière production. Ma douce et moi étions arrivés à « Le Musée des âmes vides ». Daniel fait la moue, le titre ne l'emballe pas. Démodé, dit-il. Depuis le début de ce chantier, en 2009, les options se sont succédé sans rien apporter de probant. A chaque fois, je sais, foncièrement que ce n'est pas tout-à-fait ça. Trop long, trop compliqué, pas assez poétique, trop évident, dissonant... Un vrai cauchemar. Encore aujourd'hui, il me semble avoir trouvé enfin le bon titre, mais le doute déjà s'immisce. Daniel me raconte une expérience similaire, où le titre de son roman fut décidé la veille de la rencontre avec les commerciaux de la maison d'édition, en deux minutes. Je veux bien d'une telle grâce. En fait, nous relevons tous deux un effet maintes fois constaté : soit le titre apparaît comme une évidence immédiatement, avant même que la première ligne soit écrite, soit on ne l'a pas tout de suite, et c'est parti pour des mois de galère. Des années en l'occurrence, pour ce roman que j'apprivoise maintenant pleinement, dont je connais les tenants et aboutissants, dont je saisis toute l'architecture et les détails. Là, il serait temps de le trouver, ce titre. Nom de nom.

  • Le chevalier Bayard

    Un courrier nombreux m'est parvenu pour me reprocher la récurrence un peu forcée de la figure de la taupe dans mes billets. On y voit une facilité, le signe d'une panne d'inspiration ou je ne sais quoi. On s'insurge notamment contre un article où il devait être question de gnou et où, semble-t-il, je me serais encore laissé aller à parler de taupe. Ces critiques me surprennent. Est-ce ma faute si la taupe est un point nodal dans la grande machine biologique ? On la rencontre partout : parasite du cachalot, prédateur de la limace et de la mouche tsé-tsé, base alimentaire du tigre et du lapon, ses intestins servent à la fabrication de balles de jokari, sa peau est utilisée sous les chaussures des cosmonautes, mixée avec des poireaux elle donne à la soupe un goût de gingembre et on la dressa en nombre, au XIXè siècle, pour creuser les tunnels du métro parisien. Tant de domaines lui sont associés qu'il semble très délicat de ne pas évoquer cette souriante créature, au détour de n'importe quel billet. J'espérais par exemple, aujourd'hui, parler du chevalier Bayard, mais comment évoquer ce personnage sans dire que son écusson était orné d'une taupe armée d'une lance ? Que dire de l'histoire du socialisme si on ne relève pas l'étonnante ressemblance de Marceau Pivert avec l'arrière du petit mammifère ? Dès que je veux écrire sur un sujet quelconque, le piège se referme : une taupe apparaît. Marcel Proust n'échappe pas à cette règle étrange, qui fut incommodé toute sa vie par des visions de taupes masquées jouant du piano. Je ne peux donc qu'adresser mes regrets à tous ceux qui espèrent ne plus trouver de taupes sur ce blog. Espoir que je partage d'ailleurs, mais voyez comme c'est difficile. Franchement, je ne sais pas comment font les autres.

  • Au fond

    L'artiste et son acheteur sont face à une oeuvre. L'acheteur dit plein de choses gentilles et bien senties, il n'est pas un parvenu sans culture, il apprécie la belle peinture, il va sortir son porte-feuilles. Pitié, pense cependant le peintre, dis-moi seulement que tu m'aimes.

  • Mutant

    Notre chat devient inquiétant. Hier soir, je ne le vois pas tout de suite, je demande à ma douce : « Il est où, le chat ? » elle baisse le regard, gênée. Alors j'entends le bruit de la chasse d'eau et je vois le chat marcher vers la salle de bains en sifflotant.

  • En réunion

    Je me souviens d'une réunion que j'avais mal préparée (pas du tout préparée, exactement) et je ne pigeais à peu près rien de ce qui se racontait autour de la table. Je suis donc resté muet aussi longtemps que possible, avec l'air le plus pénétré possible. L'ennui, c'est que le truc a marché et que, du coup, tout le monde me prenait pour le type le plus compétent de l'assemblée. On se tournait systématiquement vers moi et on n'arrêtait pas de me poser des questions auxquelles j'étais bien incapable de répondre. Là, j'engageai diverses stratégies : la moue dubitative (9 fois sur 10, le questionneur tente alors une nouvelle formulation de sa question, et aussi souvent, une autre personne prend la parole pour proposer une réponse. Si elle est bonne, vous faites « Voilà » sur le ton de l'évidence) ; variante : répondre par "qu'entendez-vous par là ?", le temps que l'autre se demande en effet, ce qu'il peut bien entendre par là, on est passé à autre chose. Autre forme : fixer le questionneur d'un regard indéfinissable. Là, tout le monde se tait, et le questionneur remballe sa question, persuadé d'avoir balancé une grosse connerie, et tous les autres le plaignent silencieusement d'avoir osé prendre la parole pour dire un truc aussi nul. Autre chose : Parfois, tout de même, noter la question en disant « je ne sais pas ; je regarde et vous dis ça » ; ça fait toujours humble, le mec sérieux qui n'a pas toutes les réponses, mais sait où les trouver. De temps en temps, balancer un truc marrant, en douce, au voisin ou à la voisine pour le ou la faire rire, genre : « P'tain, lui, il est trop à l'aise dans cette réunion ». En fin de réunion, aviser un type au hasard et lui dire : « Il faudra qu'on se voit, sur certains points ». C'est pour achever le tableau. Sinon, l'autre truc, c'est d'arriver tout essoufflé, dire : « On m'a envoyé ici, il s'agit de quoi ? ». Mais vous êtes pris pour un veau. Efficace (personne ne vous demande rien), mais un peu pathétique. Ou encore, si :  préparer sa réunion. Ça peut marcher aussi.

  • Hâlé

    On ne peut incarner une créature inconcevable. Ainsi, ce vampire incompris, mis à l'écart par ses congénères, dans cette soirée costumée où il est entré, déguisé en surfeur bronzé.