Pour ce qui est de l'interdiction du nikab, les choses vont être compliquées pour les femmes ninja voilées, très difficiles à repérer.
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Vu
Le nain a beau se faire petit, tout le monde le regarde.
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Année Rousseau
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Homme de paille
Le chasseur montre sa galerie de trophées à un ami. Le visiteur s'étonne : là, entre le phacochère et le buffle, ne serait-ce pas ce bon vieux Romuald, philatéliste à ses heures et sympathique amateur de whisky avec qui il était tellement agréable de converser ? Le chasseur s'approche, regarde mieux. Ah mais oui bon sang, que fait-il là ? Et le voici hélant sa femme. Marie-Edmonde, Marie-Edmonde ! Vous avez encore mélangé vos trophées avec les miens !
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Moby la maudite
La baleine blanche ne sait plus où se mettre. Dans la pénombre des fonds, son corps phosphore et on la moque ; à la surface, entre deux ciels ultramarins, elle est vite repérée par les harponneurs. Alors elle se jette contre les falaises, dans l'espoir de se fondre aux salves de l'écume.
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Incipit
Je travaille sur mon prochain roman. Trop tôt évidemment pour vous en dire quoi que ce soit (à part vous révéler que le personnage principal est une héroïne, pour que vous ne soyez pas surpris à la lecture ci-dessous), mais je peux au moins vous faire partager certaines difficultés d'écrire. Le début, en ce qui me concerne, est souvent une évidence, les complications se font jour plutôt à partir de la deuxième moitié d'un livre, et encore. Pour celui-ci, exceptionnellement, j'ai du mal à trouver le bon angle pour débuter l'histoire. J'ai fait plusieurs tentatives. La dernière me convient, mais si ça vous amuse, je vous livre les tentatives précédentes. Donc, ça pourrait commencer comme ça :
Je suis aujourd'hui dans le mitan de mon dernier roman. C'est la phase qui fait de vous une exilée. Plus rien ni personne ne compte. L'heure du repas, les drames sur le globe, les rendez-vous.
Sauf celui-ci.
La résidence dans l'abbaye de Richeterre, près de Touranges, est acceptée. Trois semaines d'écriture dans un cadre recueilli, magnifique au coeur de la campagne, loin de tout. Et en plus, payée pour vivre cet exil. La résidence m'est donc accordée enfin et je suis ennuyée. Trois semaines loin de mon bureau, de la routine organisée autour de mon écran, cela tombe mal. La routine est vitale à ce stade d'écriture. Elle garantit le rythme. Partir signifie abandonner mon roman. Je ne peux pas non plus refuser cette offre. J'ai peiné sur mon dossier, poussé pas mal de portes. Beaucoup de gens ont cru en moi. Je ne veux pas les décevoir. Si je loupe ce coche, on ne m'en proposera pas d'autres avant longtemps. J'ai besoin de sous, aussi, c'est la vérité. Les écrivains qui ne font pas d'ateliers d'écriture ou de biographies people ont besoin d'argent pour continuer d'écrire.
Pas vraiment le choix.
J'accepte.
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J'accepte et me voici dans le train, direction Touranges.Reprenons, ça ne me va pas. Nouvelle version :
Syrrha découvrit une nouvelle pièce. C'était une salle de bains étroite et sonore. La troisième. Et comme les deux précédentes, celle-ci n'avait pas été utilisée depuis des années. Il trainait une odeur fade. Entre salpêtre et poussière. Tout était recouvert d'une crasse noire. Sous les écailles d'une vieille peinture jaune, des lamelles de violet apparaissaient. Les débris de pellicule jaune étaient tombés dans la baignoire. Elle voulut tirer le plastique du rideau de douche mais il était cassant et il se brisa au niveau des attaches. Une lucarne donnait un peu de jour. Elle était couverte d'une pellicule grasse, à ce qu'elle put en juger car la lucarne était trop haute. Un ancien système avait permis de l'ouvrir mais le câble était rompu à l'amorce de la mécanique, hors de portée. Elle sortit de la pièce et referma. Elle saisit le crayon qu'elle gardait sur l'oreille et fit une petite croix sur la porte pour se souvenir qu'elle l'avait déjà explorée. Ensuite, elle renonça à aller plus loin dans le couloir et rebroussa chemin.
Elle retrouva le grand escalier qui distribue les étages sur toute la hauteur de la maison. Passa sur chacun des quatre paliers devant une verrière à décor religieux en camaïeu verdâtre. Au pied de l'escalier, elle s'engagea dans le couloir qui s'ouvrait dans l'axe et le fit résonner sur toute sa longueur avant de pénétrer dans le vestibule, où frémissait une quantité de plantes vertes. Là, elle poussa la porte du salon qu'elle traversa pour atteindre la salle à manger, de l'autre côté d'un nouveau petit vestibule. On l'attendait.
Toujours pas bon. Reprenons :
Cela ne s'est pas passé comme prévu. Arrivée à la gare, la responsable devait venir me chercher. Elle a appelé pour me prévenir de son retard ; prenez un café à la brasserie de la gare, j'arrive. Un quart d'heure après, elle m'envoyait un texto. Il y avait un problème pour la résidence où je devais être accueillie, elle cherchait un endroit pour ce soir et surtout, pour le mois suivant. Enfin, je la vis débarquer dans la brasserie, échevelée, essoufflée (un peu trop ostensiblement), étole défaite, secouant la tête. Elle s'assura que j'étais bien la bonne personne (plutôt une façon de se présenter : elle connaissait parfaitement mon visage) et vint s’asseoir face à moi. « Syrrha, je suis désolée, il y a eu un incendie dans l'Abbaye de Crest où vous deviez être reçue. » Heureusement, rien de grave, des dégâts matériels. J'étais ennuyée : le lieu était superbe et je me faisais une joie de cette résidence d'artiste, la première de ma carrière d'écrivain. « Je pense avoir trouvé une solution pour vous héberger un mois. J'ai mis du temps, parce que je voulais vous recevoir dans un cadre au moins aussi beau que celui qu'on vous destinait. Tout sera prêt demain, je pense. » J'étais désolée de tous ces tracas et la remerciai de s'être ainsi démenée pour résoudre ce problème. Et ce soir ? « Si ça ne vous ennuie pas, vous dormirez chez moi. »
De pire en pire. Ne nous démotivons pas. Reprenons :
Par les vitres du train de nuit, Syrrha regardait l'incendie lointain et vaste, couché sur l'horizon. Sur les quais des gares traversées, le train stoppait plus longtemps que prévu. On avait d'abord accepté d'accueillir les fugitifs venus des régions les plus touchées et puis, le danger s'éloignant, on repoussait à présent les foules paniquées qui tentaient de se sauver du désastre. Un service d'ordre faisait barrage, des officiers hurlaient des consignes, les populations bâtées et sales s'agglutinaient en rugissant contre des barrières montées à la hâte. Depuis l'abri des voitures bondées, on voyait cette crue monter et refluer. Dans les gares suivantes le train ne s'arrêta plus, les vitres crasseuses filaient devant des visages gommés par la vitesse.Voilà qui est mieux. Et la suite ne m'ennuie pas (c'est ce qu'on recherche, finalement : un livre dont l'écriture tient en haleine). Pour le reste, et bien, rendez-vous dans quelques années, si jamais ce roman est édité.
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Aquabon
L'eau qui arrive chez nous depuis quelques semaines a une odeur de pétrole. Quand on se lave les mains, on a l'impression d'ouvrir un vieux bidon de fioul. Aucun danger, nous rassure le monsieur de chez Véolia, votre eau reste potable et propre à la consommation. Et je me souviens de cette charmante fontaine de pierre au milieu des fleurs, dans un hameau d'Auvergne, où nous n'avions pas osé nous ravitailler parce qu'un panneau disait « non potable ». Elle ruisselait d'une eau claire et musicale et avait un goût de printemps. Un endroit où le service public, vigilant, s'inquiétait excessivement de la vie du contribuable. Ici, quel intérêt a la vie d'un client ?
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La vérité
« Je n'ai pas pour habitude de... » commença-t-il, avant de trahir un de ses défauts les plus courants.
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Ebranlés
Si vous voulez être débarrassés des témoins de Jéhovah, faites comme moi : accueillez-les avec bonne humeur puis, quand ils sont fermés dans votre bureau, ne les lâchez pas tant que vous n'en avez pas fait des athées ou, au moins, que vous n’êtes pas sûr qu'une faille s'est produite dans leur foi minérale.
J'ai imposé cette pénible expérience à quatre de leurs émissaires depuis que j'habite chez ma douce.
Je dois dire à mon grand regret que nous avons hier aperçu deux nouveaux disciples visiter les maisons du coin en évitant soigneusement la nôtre. L'info a donc été transmise de ne pas me rencontrer, de peur de perdre des adeptes sans doute. Hommes de peu de foi !Allez, revenez, quoi.
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Les survivants
Hier, j'étais donc accueilli par la médiathèque de Roanne devant une trentaine de personnes. Merci à tous d'être venus, merci à Nathalie pour sa présentation excellente et ses questions (et sa patience quand je dérviais, loin très loin). Merci au passage à Laurent Cachard d'avoir eu la gentillesse de faire un joli rappel depuis son blog.
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A froid ou à sec
L'infirmier nécrophile qui abuse des jeunes défuntes, regarde l'archéologue qui se tape des momies antiques avec dégoût et incompréhension.
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A Roanne, ce soir
Ce soir, l'équipe de la Médiathèque de Roanne me fait le grand honneur (et ne croyez pas que je galvaude ces mots) de me recevoir pour évoquer ensemble mon dernier livre : « J'habitais Roanne ». C'est à 19 heures et je vous attends le plus nombreux possible. Ceux qui ne pourraient pas se déplacer pourront toujours regarder la restransmission de la rencontre, en léger différé, sur LCI, CNN, BFM TV, al Jazhira et arte.
Mais enfin, il vaut mieux venir, c’est plus sûr.
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A la clinique
- Manuel, Manuel Vals, oui, pas mal, ça sonne bien... Et pourquoi Manuel ?
- On a pensé que « Intellectuel » ne collerait pas -
In memoriam
Elle se laisse moquer, ridiculiser, parodier, insulter même. Rien ne la vexe, rien ne l'agace. Et puis, un jour, elle te ferme le clapet. La mort n'est pas foncièrement méchante ; mais cette façon d'avoir toujours le dernier mot, ce que c'est soûlant.
Encore avant-hier, tenez...Salut, tonton.
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Défectueux
Je veux bien que Dieu ait créé l'Homme à son image mais si l'on considère Brad Pitt ou moi, on voit bien que le moule est assez élastique.
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H auteur
Tout un symbole : mon écran posé sur un dictionnaire pour écrire plus confortablement.
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Promenade sonore
Si vous souhaitez vivre une expérience extraordinaire, rendez-vous place de lattre de tassigny à Roanne. L'association MICRO vous entraîne pour une promenade individuelle et sonore. Vous fermez les yeux, on vous guide, perception de l'espace et du monde incroyable. Chaque balade dure un quart d'heure. Inoubliable. J'officie ce matin de 10h à midi, mais le stand est ouvert toute la journée. C'est gratuit, bien entendu.
Parallèlement, on vous donne une carte sonore de Roanne. Une vingtaine de lieux, recensés par MICRO, où vous vous rendrez quand bon vous semblera, pour découvrir la ville sous un aspect indédit. Quelle chance nous avons d'avoir de tels talents sur le territoire !
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Il suffira d'un signe
Devant moi, un aveugle entrave sa canne dans la roue d'un chariot de handicapé. L'aveugle croit avoir à faire à un cycliste imprudent et se met à gueuler. Et là, qu'est-ce que je vois : le type dans son fauteuil se met à faire des gestes étranges. Je comprends alors qu'il s'exprime en langue des signes. L'aveugle n'y pige évidemment que dalle et gueule de plus belle, mais comme l'autre est sourd et trop bas pour lire sur les lèvres, il fait des gestes de plus en plus amples pour « signer plus fort ». Ah, quelle belle planète, quand même !
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Cible émouvante
Oui, le métier de harponneur était héroïque. Mais entre nous, pour louper une baleine...
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Le style Dédé
Dédé trouvait marrant de casser une banque pour voler une imprimante ou une pendule. Les copains râlaient, mais il parvenait toujours à les convaincre que c'était un style. Inimitable, c'est vrai.