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  • Compte à rebours

    C'était une belle journée, hein ? T'as aimé, c'était bien ? Ehé oui, une belle journée... Mais une de moins. 24 heures à déduire de ton compte, mon petit gars. Et tu sais, t'as déjà commencé le décompte de la suivante. Profite, profite...

  • Terraformation

    On prolonge le monde et l'humanité telle qu'elle se découvre aujourd'hui : assez puissante pour transformer le monde. On pousse les curseurs de l'artifice au bout. Que voit-on ? Une sorte de terraformation négative. La planète n'est peut-être pas une forme aboutie et acceptable en l'état. On peut en finir avec toute la vie, hors les bactéries décidément trop résistantes. Ne garder que nous, entre nous, supportables à condition d'être rares. Une aristocratie de survivants. Sauf qu'on va s'emmerder, mais s'emmerder !

  • Yoyo

    On déplore qu'Hillary, vainqueur de l'Everest, ait si peu rendu hommage à ses compagnons, aussi méritants que lui. Certes, mais il faut se souvenir que le sherpa Tersing avait malicieusement remplacé le drapeau néo-zélandais par celui du Tibet et que, furieux, Hillary a été obligé de descendre pour remonter avec sa bannière, sous les regards hilares et peu charitables des autochtones.

  • Déjà paru 8

    Aujourd'hui amusons-nous à sourire à toutes les personnes que nous croisons, et essayons de ne pas nous faire tabasser par la police, pour provocation

  • Déjà paru 7

    Sur le calendrier, des jours biffés, des semaines barrées, grillagées de feutre. Rendez-vous effectués, anniversaires fêtés, voyages dont nous sommes revenus. Des souvenirs enfoncés sous les ratures, comme des vestiges sous les pelletées de terre. Et puis, là-bas, dans la prochaine colonne, les espaces surlignés de bleu ou d'orange, les vacances à venir, les gens à rencontrer, les fêtes, les repas, les cinoches, les dédicaces des copains, les petits bonheurs en prévision.

  • Phrases de schiste

    Sous ces fortes chaleurs, les taupes s'enfoncent instinctivement dans la terre. De plus en plus profondément. Ce faisant, elles tracent la voie aux futurs forages de gaz de schiste, inconscientes complices d'un drame écologique majeur. Parfois, la nature joue contre elle-même.

    Et je n'imaginais pas sortir une vanne pareille quand j'ai commencé cette phrase. Sous ces fortes chaleurs, le blogueur s'enfonce instinctivement. De plus en plus profondément.

  • Lectures

    Puisque c'est l'été. Les après-midis sont consacrés à la lecture. Enfin. Ce qui donne :

    Les trois volumes de carnets de Simenon : Quand j'étais vieux. Indispensable. Je découvre l'homme après l'écrivain. Et je me réjouis de constater qu'il est à la hauteur. Que c'est un type que j'aime.

    Lydia Jorge : La couverture du soldat. Du mal à entrer dans le roman de cette auteure lusitanienne (vous me connaissez, dès que je suspecte le gnangnan, la soupe épicée pour dames, le schéma convenu : destin d'une fillette devenue femme, lourd passé familial tagada, je m'irrite) mais très vite le charme de l'écriture arrache l'adhésion, les personnages sont de toute beauté, notamment celui de l'héroïne. Dispensable, contrairement au Simenon, mais vraiment très bien.

    La maison du retour, de Jean-Paul Kaufmann. Presque un journal du regain, quand l'ex otage qui ne peut être que cela aux yeux des autres (il rentre juste de ses années de séquestration), décide de s'installer avec sa famille dans une maison isolée des landes, dont on dit qu'elle abrita un lupanar pour officiers allemands. Tendresse, étonnements, descriptions saisissantes, un peu trop de moraline. Je crois que le journaliste n'était pas encore un écrivain à cette époque-là. Il semble que ses derniers récits de voyage sont plus pertinents et forts.

    De la dernière sélection Lettres frontière :


    Fée d'hiver, d'André Bucher. La découverte d'une maison d'édition, Le mot et le reste, dont la collection Attitudes tourne autour du « nature writing », expression que j'ignorais mais qu'on peut comprendre comme une littérature imprégnée du sentiment de la nature. C'est le cas de ce beau récit où les personnages (Daniel, Richard, Alice, Louis, Pierre et Robert) et qui constituent un microcosme déjà assez perturbé, vont s'allier, se révéler ou s'affronter quand survient un beau bûcheron venu de Serbie. Images poétiques et fortes, et descriptions émouvantes et sensuelles de la nature. A chaque page, j'avais envie de souligner un passage, une expression. L'auteur est  né en 1946, vit depuis trente ans dans la Drôme sauvage qui sert de cadre à l'histoire. Je suis sûr qu'il décrit les saisons et les ciels depuis sa fenêtre. Je devine même que certains paysages ont déterminé des scènes, venues dans l'élan d'un coup de vent, d'une migration d'oiseaux. Grands espaces, caractères forts, il y a du western là-dedans. On craint la tragédie, elle approche dangereusement, mais pour une fois, nom de nom, dans ce monde de brutes, c'est l'amour qui l'emporte. Roman écrit par l'un des pionniers de l'agriculture bio, ce qui me le rend immédiatement sympathique. Ma seule réserve concerne la maquette de ce livre, désastreuse. La typo est absurdement petite, peut-être pour des raisons de coût, une réduction du nombre de pages, faire tenir 300 pages dans la moitié. Ou alors, c’est un souci écologique, dans ce cas je m'incline. Mais merde, on souffre. Allez lire ça dans le car, vous.

    Dans ma tête, je m'appelle Alice. Portrait de femme. De gamine et de femme. D'auteure qui raconte surtout une autre femme : sa mère. Récit poétique à la première personne. Sauf que c'est un homme qui donne sa voix à la narratrice. En tant qu'homme, je trouve ça très bien fait. En réalité, pour avoir fait l'exercice maintes fois, je peux jurer qu'il n'est pas difficile d'écrire les sentiments d'une femme. Et quoi : on est tous fait de la même chair et traversé des mêmes sentiments. Donc, pas d'exploit, mais une vibration juste, un beau portrait en creux. En creux parce que, sous les yeux de la narratrice, et même si on croise un frère, un père, des petits copains, c’est surtout de la mère dont il s'agit. La fille observe la Reine surgir. La Reine, c’est le surnom de la mère terrible, honteuse, de la mère alcoolique. La Reine qui va bousiller la famille, démolir la vie, mais aussi la construire, que voulez-vous, on est fait de cela aussi, pas le choix. C'est un premier roman, oui mesdames, d'un petit gars de 25 ans. C'est parfois plus précieux que vivant, mais c'est toujours fichtrement bien écrit. Entre les chapitres, des parenthèses rapides, foisonnantes, criblées de noms qui font écho dans la mémoire. On comprend vite, on est en terrain connu. La seconde vie de la narratrice, c'est la lecture. Dans ces courts impromptus, les références se télescopent, s'enchaînent dans un sabbat de héros et de phrases. Refuge, monde dans le monde, de quoi permettre à la fille de se blottir quand la Reine monte sur son trône. C’est un livre fort, élégant, habile. De Julien Dufresne-Lamy. 25 ans, je disais. Il y en a qui exagèrent.

  • Déjà paru 6

    Si j'en suis arrivé là où j'en suis aujourd'hui, c'est grâce à toi, dit-il à sa femme. Elle considéra autour d'eux la vieille caravane et le terrain vague où ils habitaient et se demanda s'il n'y avait pas dans les propos de son mari un reproche voilé.

  • Déjà paru 5

    Au pied de l'escabeau où elle était grimpée, l'homme était selon elle, en très bonne position pour regarder sous ses jupes. Et même, elle avait remarqué le léger déplacement de son collègue pour mieux voir. Amusée, elle ne protesta pas. Mais elle se trompait : l'homme s'était un peu décalé de façon à ne pas risquer de voir. C'est ce mouvement qu'elle avait perçu et mal interprété. Dans la journée et dans les jours qui suivirent, ils ne pouvaient s'empêcher d'échanger un sourire complice quand ils se croisaient. Lui, persuadé qu'elle lui savait gré de son tact ; elle, délicieusement troublée par l'idée qu'elle avait pu, sans s'humilier, montrer son entrejambe à un homme qui désormais, vivrait dans le feu de la tentation.

  • Déjà paru 4

    Le machisme doit commencer quand on laisse sa douce repeindre une fenêtre pendant qu'on écrit, et qu'elle-même vous y encourage. Le machisme n'existerait pas sans l'amour des femmes.

  • Déjà paru 3

    Il est petit, frêle, bête, méchant. mais personne ne cherche querelle au cornac.

  • Déjà paru 2

    Une vision ouverte du monde ? Mais voyez nos écrans, désespérément rectangulaires.

  • Sport méconnu

    L'haltérophilathéliste soulève des timbres par paquet de mille.