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  • Déjà paru 1*

    L'exaltation que procure la musique, sa capacité à désinhiber tout sens du ridicule, est particulièrement lisible dans le sourire des majorettes.

     

     

    * Kronix est en vacances. Il va y en avoir un certain nombre comme ça. Ce sont des billets des années précédentes. Mais, hein, pour les nouveaux lecteurs...

  • A demain

    Et aujourd'hui, on va dire que Kronix n'a rien à dire.

  • Le peu qui reste

    Comment dit-on adieu au monde ? Quelle place lui donne-t-on les derniers jours ? Est-on entièrement concentré sur soi ? Ce que l'on voit et qu'on entend, le peu qui nous parvient, est-ce cela que l'on emporte ? Et, quand la maladie nous presse, quand le corps achève son lent épuisement, que chaque pas est une épreuve, ne sommes-nous plus riches que de nous-mêmes, démunis de l'histoire qui nous a conduits jusque là ? Les derniers moments nous dépouillent de tout, mémoire et sang, jusqu'à la lisière de l'os. Jusqu'à la cavité, le manque ; jusqu'à l'absence qui finalement, nous ensevelit.
    C’est dans ce creux que le chagrin est versé. Dans cette place également, faite aux vivants, que l'amour orphelin se blottit et rêve. Plus profonde est la blessure, plus vaste est la place où se reconstruire.

  • Ecran noir

    Je reviens demain ou dans quelques jours mais là, je garde ma douce contre moi. Et vous me pardonnerez de ne pas en dire plus.

  • Taupe set

    La taupe déteste être utilisée comme balle de jokari. Le chinchilla se prête plus volontiers au jeu, mais son coût rebute le vacancier. Le monde est mal fait.

  • L'air de rien

    Dans le bus, je m'amollis tranquille, un peu dans le brouillard, après une grosse journée de travail. Et puis je me mets à sourire, je me sens même radieux, inexplicablement joyeux. Etat que rien ne laissait présager. Enfin je réalise que depuis quelques minutes, passe en sourdine dans les haut-parleurs du car, Bohemian Rapsody de Queen. Je n'y avais pas pris garde, mais inconsciemment la musique avait fait son travail et généré la jubilation qu'elle me procure aussi dans l'écoute attentive.

  • Premier lecteur

    Ce moucheron qui revient sans cesse sur mes phrases, se colle à l'écran, reprend la lecture plus haut, s'arrête sur un mot. Et là, que fait-il ? Il descend plus bas dans l'espace encore vierge. Je sens qu'il m'invite, me dit : « Dépêche-toi, écris la suite, vite, allez ! » Que c’est exigent un fan !

  • Spathul se confie

     Ce que les gens sont décevants ! La tricherie, la duperie, tout ça ne leur fait ni chaud ni froid s'ils sont persuadés que la situation l'exige, s'ils pensent qu'il vaut mieux un tyran que la délicatesse de la démocratie. Toujours ce fantasme de l'homme providentiel. Je crois que les peuples se fatiguent, qu'à un moment de leur histoire, ils en ont assez qu'on les sollicite pour concevoir leur propre futur, exercice éminemment complexe, angoissant. Alors ils délèguent cette peine à ceux qui en feront quelque chose de compréhensible, d'évident. Cela ressemble à l'attitude des soldats dans la guerre. Plutôt charger, attaquer, foncer, plutôt risquer la mort que d'attendre la fusillade, l'inconnu, l'ennemi embusqué. Tout plutôt que l'angoisse. Et puis la tyrannie donne la sensation d'une certaine égalité pour les plus humbles. Ils se disent que, à partir de là, tout le monde est dans la merde, comme eux. Voilà, les dictatures naissent de prurits insupportables, quand on préfère se gratter au sang plutôt que de subir l'agacement de la démangeaison. Qu'importe ce qui arrivera : ça soulage. C'est assez romantique, en fait, ce désir d'assouvissement d'un besoin, comme la consommation d'une passion, trop puissante pour être retardée.

     

    Extrait d'un scénar de BD en cours. "Renzo et le tyran"

    (et c'est la 1800 ème note)

  • Ambitieux

    Son projet était d'aménager les rives de la Seine sous la forme d'une réplique de grand canyon du Colorado. Mais tout de suite : les grincheux, les râleurs, les pisse-froids ! Ah on est bien en France, va ! grogna l'urbaniste.

     

    (C'est les vacances, ne vous attendez pas à des merveilles)

  • Un drame

    Le cauchemar, cette nuit : au travail, en préparant une exposition, je retourne la Joconde et... je déchire la toile (je sais, elle est peinte sur bois, mais j'y reviendrai). Le chef d’œuvre est irrémédiablement coupé en deux dans le sens de la longueur. Je suis atterré, effondré, inconsolable. Mes collègues, ma chef, sont aussi horrifiés que moi. Tout le monde est tellement accablé qu'aucun mot n'est échangé. Je tombe à genoux, la tête entre les mains, je me dis « C'est pas vrai, c’est un cauchemar ». Et puis je rentre chez moi à midi, toujours complètement désespéré. Il se trouve que je fais alors un stage d'escalade (!). L'exercice, avec des passages vertigineux et dangereux, me fait oublier un temps la catastrophe, mais dès que je retrouve le sol, ma maladresse me revient et je pense à toutes les implications qu'elle aura, dès que le monde saura. Je me réveille enfin, et avec quel soulagement !

    Dans mon rêve, détail amusant : à un moment, je réalise que la Joconde est peinte sur bois et qu'il est donc impossible que j'ai pu la déchirer ainsi. Et bien, c'est comme si la réalité construite du songe avait fait l'impasse là-dessus ; Ma réflexion au sein du rêve a été écartée pour que celui-ci se poursuive. Sinon, si j'avais insisté sur ce point, je crois que je me serais réveillé.

  • Dans la bibliothèque d'Alexandre Cot

    La bibliothèque d'Alexandre formait entre ses parois compactes un vaste quadrilatère et élevait ses registres de reliures multicolores sans interruption jusqu'au sommet, à quatre mètres de hauteur. Au milieu de la salle, plusieurs tables de travail fichées en leur centre de lampes à monture de cuivre et globes de verre et dans les angles, des lutrins supportant des ouvrages énormes, lourds comme des pierres. Il y régnait une odeur fanée un peu sucrée dont Syrrha se souviendrait toute sa vie. Le vieil homme entra en chantonnant, déposa ses livres et fit déposer à Syrrha ceux qu'elle avait portés, sur la longue table centrale. « Tout ce savoir mort, hein ? » dit-il. Syrrha ne sut que répondre, voulut dénier, ou sourire comme si Alexandre avait glissé une plaisanterie, mais elle ne put que rester inerte, traversée par l'idée qu'il disait vrai. Elle devina qu'il acceptait ce deuil, n'y trouvait pas matière à tristesse et n'aurait pas conçu qu'un tiers puisse s'en affliger plus que lui.

     

    Extrait d'un roman en cours.

  • Un coup d'oeil dans le rétro

    La fin du monde du 12 décembre 2012 est une des moins meurtrières de l'histoire de notre planète. Si l'on rapporte le nombre de décès ce jour-là, à celui de la moyenne des morts sur 24 heures, la différence - qui devrait exprimer la quantité de victimes de la catastrophe – est extraordinairement faible. Quasiment nulle, même. Ce constat a amené certains esprits forts à conclure que la fin du monde n'avait peut-être même pas eu lieu.

  • X Men

    - Ah, professeur Xavier, j'étais sûr...
     
    - ... qu'on se retrouverait. Evidemment.
     
    - Vous savez que je prépare...
     
    - ... un attentat contre la NASA, oui.
     
    - Finalement, la téléptahie, ça ne vous sert qu'à...
     
    - ... finir les phrases des autres. C'est énervant, hein ?

  • A force, on se demande...

    Mais qu'est-ce qu'on leur veut aux femmes ? Pourquoi on s'acharne comme ça ? A les voiler, les cacher, les abrutir, les violer, les humilier, les encager, les enfermer, les menacer, les tuer à la naissance, les exciser, les réduire au silence, les découper, les harceler ? Mais qu'est-ce qu'elles nous ont fait, enfin ? Ah oui, crime impardonnable : elles nous ont faits. Voilà. Et on leur fait payer.

  • Bonté du moment

    C'est un endroit paisible, sous un saule, sur l'herbe tendre, en bord de Loire, avec parfois des cigognes et des hérons et, plus rarement, un couple de cygnes qui parade. Et ma petite famille sourit sous la bonne lumière qui inonde les heures. C'est fait, c'est vécu, c'est arraché aux malfaisants et aux pisse-froids. C'est de la paix indestructible.

  • Un chat qui miaule *

    Jouer aux échecs contre l'ordinateur n'est qu'une étape. On se souviendra de cette constante humiliation quand il s'agira de répondre à l'interrogatoire de fonctionnaires robotisés.

     

    * Rien à voir, mais un chat miaule obsessionnellement à deux mètres de moi en ce moment, et je suis incapable de me concentrer sur un titre pendant ce temps. Tu vas te taire, oui ?

  • Au temps de la pelloche

    (Note écrite en 2007, apparemment disparue de Kronix, et retrouvée pendant une période d'oisiveté)

     

    J'apprends avec une grande déception que l'excellent cinéma national du Tadjikistan, qui nous a fait découvrir entre autres l'univers du cinéaste Radjila Vorliadek (auteur notamment du célèbre "Jiihla tvldrskovist miahilioskorsk", sorti en France -après un problème de traduction- sous le titre "le retour des palombes avec un sourire peint sur la tête"), non content d'envahir nos écrans, est aussi une industrie qui spolie les plus démunis.
    En effet, la fabrication des pellicules, et particulièrement l'opération de densification des flocules, est confiée à de petits lapons sous-alimentés.
    Des enfants de moins de 6 ans travaillent dans des conditions indignes, pendant plus de douze heures, sans interruptions. Leur "rémunération", si on peut la nommer ainsi, est de moins de 1 dollar pour cent mètres de pellicule. Un petit lapon en fabrique en moyenne 60 à 70 mètres par jour. A ce rythme un jeune garçon ne pourra se payer son premier renne qu'au bout de 220 ans !
    Quand on sait que le renne, animal emblématique de ce pays, participe au rituel nuptial des lapons, car il est la monture avec laquelle le jeune lapon va enlever sa jeune lapone pour convoler en justes noces, on mesure l'ampleur de la catastrophe culturelle et identitaire que peut causer cette pratique.
    Ne permettons pas qu'un tel esclavagisme perdure ! Luttons contre l'exploitation des petits lapons !
    Envoyez vos protestations à l'ambassade du Tadjikistan, dès que vous en aurez trouvé l'adresse !

  • After schock

    « Je ne veux plus que tu me serves de viandes grillées, c'est compris ? »
    « Toi alors, ce que tu as changé depuis Hiroshima... »

  • Passe la seconde

    « Y'a que le piston qui marche ! » répétait cet esprit mécanique.