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  • Voyou, voyelle et OGM

    Sur Kronix, je n'ai pas évoqué les dernières saillies de notre incroyable président, ces temps-ci. C'est que le dégoût est trop grand. L'horreur de ses glissements actuels, paralyse par leur ampleur, leur abjection. Pour quelle raison mystérieuse (garder sa femme ?), cet être fruste a-t-il entrepris de tout oser pour conserver le pouvoir ? Dire que tous ces gens vieilliront, se détesteront et mourront dans l'indifférence, et qu'ils auront causé tant de mal. C'est vertigineux. En attendant, le phytoplancton disparaît et le colza génétiquement modifié, comme prévu par les écologistes qui s'usaient à sonner l'alerte, a transmis ses gènes modifiés à d'autres herbes désormais parées contre les herbicides et a même muté en couplant des gènes résistants. je dis ça en passant.

  • De diverses choses

    Mais enfin ? offrir un stylo quatre-couleurs à un type miné par le doute !?

    Il retrouva ses carnets de notes et cahiers de correspondance pour découvrir qu'il avait été un crétin doublé d'un fouille-merde. Sa femme le rassura : il n'avait pas changé.

    La vie brève des chiens a une fonction finale : ne pas laisser le dernier chien survivre au dernier homme.

  • Hollywoodien

    Un ami nous avait avertis de l'événement original d'un concert de musiques de films dans des carrières encore en activité, près de chez nous. Après des jours et plusieurs soirées difficiles pour cause de diverses invalidités familiales, nous nous sommes octroyés cet intermède. Le cadre était surprenant, tout à fait propice à un moment original. Beaucoup de monde. A cet endroit, la carrière de granite rouge forme un cirque rocheux. Lunaire, étonnant dans le soir qui monte. Nous nous installons, saluons les huiles habituelles (un conseiller général, nous écoutant râler contre ce reliquat des monarchies que sont les premiers rangs étiquetés « réservé », erre un temps, regard perdu, entre les chaises dédiées puis, mine de rien, va s'assoir plus loin en laissant échapper assez fort pour qu'on l'entende « ces places réservées, ce que ça m'agace »). Je m'inquiète cependant de l'exiguïté du tertre aménagé devant nous, où va manifestement se placer l'orchestre. Je dénombre cinq pupitres. Déjà, je sens poindre le fou-rire. Et en effet, interpréter les ronflantes envolées de Star Wars -qui réclament habituellement une cinquantaine d'exécutants- avec quatre flûtiaux et une batterie, relève de l'optimisme qui conduisait Roger Corman à réaliser des péplums avec six figurants. Je me tords de rire pendant toute cette première partie consacrée aux musiques de John Williams. C'est injuste, cruel et mesquin, mais je n'avais pas ri d'aussi bon coeur depuis longtemps. Merci, les organisateurs. Le public, huiles comprises, était conquis.

  • Plus fin que l'arbre

    On écoute le cheveu qui tombe mais on n'entend pas la toison qui pousse

  • Demain, le Moyen-Âge

    Demain, à partir de 15h30, j'aurai le plaisir de partager avec Jean Mahtieu, la lecture d'extraits de textes de Rutebeuf. Jean lira le vieux français (avec l'accent et le timbre) et moi la traduction contemporaine.

    Cela se passera sur les remparts dans le "jardin d'Emilie". D'autres lectures (comme "la farce de Maître Pathelin") nées dans la vaste période du "Moyen-Âge" auront également les honneurs du collectif "demain dès l'aube", lecteurs intrépides.

    Prochain rendez-vous du collectif, après "Au bonheur des dames" de Zola  : "Les mythologies" de Barthes, au musée Alice taverne d'Ambierle, le dimanche 15 août.

  • Pensées en vacances

    Je commençais à me dire que le foot c'était pas si mal, quand on m'annonça que je regardais un concours de nage synchronisée.

    La sauterelle, ses efforts incessants pour enjamber le soleil.

    Nous réclamons le chaos de la révolution, mais incapables d'aller sur un coup de tête nous promener une après-midi en négligeant les patrons qui nous attendent.

  • Dans la nuit

    Combien de génies ont fait une découverte extraordinaire, ont eu la flemme de la mettre par écrit, et se sont retournés pour dormir un peu plus longtemps ? Au matin, plus rien. Et une grosse déprime.

  • Misère

    C'était un pays si pauvre que, incapable de se payer un hymne national, il choisit parmi les chansons tombées dans le domaine public et opta finalement pour "Il pleut bergère". Mais le roi en avait tellement honte qu'il ne demandait jamais à son flûtiste (seul musicien de l'orchestre national) de l'interpréter.

     

    (Pas terrible ? Oui, mais c'est les vacances).

  • Nous

    Combien de visages croisés dans une vie ? Quelle foule, quand on y pense ! Et chacun de nous, pareillement, mêlé à la foule de ceux que d'autres ont croisé.

  • une bille ou des touches

    Pour mon prochain livre -une sorte d'essai mêlant de façon très imbriquée littérature, souvenirs, géographie, histoire, sentiments- j'ai repris le papier et le stylo. Je suis convaincu que cela ne change rien au résultat, à la qualité de l'écriture, mais la sensation est plaisante. Brève jouissance cependant, gagnée au détriment du temps qu'il faudra pour reprendre mes notes, les retranscrire sur la machine. Je dois avouer aussi que, esthétiquement, voir bleuir les pages du carnet sous les traits de ma graphie, est une sensation que n'offre pas l'écran. Pourtant, ce ne peut être qu'une étape. Quand les choses deviendront sérieuses, c'est-à-dire quand j'aurai trouvé le rythme, le bon phrasé, la manière d'intégrer ces données par une telle sophistication que le résultat en paraîtra naturel, je reviendrai au clavier de l'ordinateur. De toute façon, quelle que soit la méthode, personne n'en saura rien (sauf vous, passant ou fidèle). Le livre pourrait s'appeler « Pourquoi Roanne ? »

  • 'Sont pas légion, ceux qui la refusent

    Après Richard Borhinger en 2008, les journalistes Françoise Fressoz et Marie-Eve Malouines en 2009, et simultanément avec Jean Guillou, grand organiste et compositeur méprisé par les instances culturelles de son propre pays mais honoré partout ailleurs, c'est au tour du philosophe Jacques Bouveresse de refuser la légion d'honneur, cette distinction que, à présent, tout le monde peut avoir à condition par exemple d'être passé à la télé. Le philosophe s'explique dans cette lettre à Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur.

    Lu sur Mediapart (mais disponible un peu partout sur le net) :

    "Madame la ministre,

    Je viens d’apprendre avec étonnement par la rumeur publique et par la presse une nouvelle que m’a confirmée la lecture du Journal officiel du 14 juillet, à savoir que je figurais dans la liste des promus de la Légion d’honneur, sous la rubrique de votre ministère, avec le grade de chevalier.

    Or non seulement je n’ai jamais sollicité de quelque façon que ce soit une distinction de cette sorte, mais j’ai au contraire fait savoir clairement, la première fois que la question s’est posée, il y a bien des années [1], et à nouveau peu de temps après avoir été élu au Collège de France, en 1995, que je ne souhaitais en aucun cas recevoir de distinctions de ce genre. Si j’avais été informé de vos intentions, j’aurais pu aisément vous préciser que je n’ai pas changé d’attitude sur ce point et que je souhaite plus que jamais que ma volonté soit respectée.

    Il ne peut, dans ces conditions, être question en aucun cas pour moi d’accepter la distinction qui m’est proposée et – vous me pardonnerez, je l’espère, de vous le dire avec franchise – certainement encore moins d’un gouvernement comme celui auquel vous appartenez, dont tout me sépare radicalement et dont la politique adoptée à l’égard de l’Éducation nationale et de la question des services publics en général me semble particulièrement inacceptable.

    J’ose espérer, par conséquent, que vous voudrez bien considérer cette lettre comme l’expression de mon refus ferme et définitif d’accepter l’honneur supposé qui m’est fait en l’occurrence et prendre les mesures nécessaires pour qu’il en soit tenu compte.

    En vous remerciant d’avance, je vous prie, Madame la ministre, d’agréer l’expression de mes sentiments les plus respectueux.
    Jacques Bouveresse

    ——
    Jacques Bouveresse a publié aux éditions Agone neuf livres, dont cinq volume d'Essais et, dernièrement, La Connaissance de l'écrivain.
    Notes

    [1] Il s’agissait alors d’une proposition émanant du ministre socialiste Jack Lang. [ndlr]