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  • Les oreilles rouges

    Enfant, du coup de règle sur les doigts, je n'ai retenu que le coup de règle, et aucune leçon.

  • C'est gâché

    Hopper à Sion. Hacker ouvert. Et K tombe. Tous ces bons jeux de mots, et pas moyen d'en faire quoi que ce soit !

  • Monsieur Lefaure

    Mon petit Rachid, je ne sais pas si tu t'appelles Rachid et tu ne liras sans doute jamais ce billet, mais c’est plus facile quand on s'adresse à quelqu'un de lui donner un nom, et puis tout de même, je voudrais t'expliquer. Tu viens de m'appeler au nom de la société « Ouverture 3D » ou un nom original de ce genre, pour me conseiller (je suppose) de faire changer les fenêtres de la maison. Très bien. Quand tu t'es présenté comme « Monsieur Lefaure » avec un accent à couper au couteau, j'admets que j'ai pouffé. Je ne voulais pas te vexer. Je suis désolé. Je ne sais pas comment convaincre tes patrons de ne pas tenter de cacher ton identité, sous prétexte que le Français moyen ne s'intéressera pas à des fenêtres vendues par un nord-africain, mais bon. J'ai pouffé, donc, mais pas contre toi : j'ai pouffé de la bête grossièreté du procédé, et tu t'es vexé, tu m'as dit : « Pourquoi vous rigolez, monsieur, vous vous foutez de ma gueule ? » avec le timbre excédé de qui s'est fait remballer systématiquement pendant les quatre heures de son boulot de merde. Dans ta colère, tu as raccroché sans que je puisse m'excuser. Je suis désolé. D'autant plus que, les appels étant enregistrés, tu vas sûrement avoir droit à une remontée de bretelles (non, ça doit s'appeler un debriefing) et que ta colère envers moi va alors enfler jusqu'à la haine. Je t'en prie, mon petit Rachid, c'est pas moi qu'il faut haïr. C'est pas moi le salaud dans l'histoire. Moi, j'étais un gros père fatigué de sa journée qui a ricané devant une démonstration supplémentaire de l'absurdité de ce monde. Un monde où on dit à un type, pour vendre une fenêtre : « Rachid, tu t'appelleras monsieur Lefaure. » Ça, ça devrait vraiment te mettre en colère.

  • Total Western

    L'indien et le cow boy s'affrontèrent. Pendant ce temps, leurs chevaux se regardaient, ennuyés de participer à ces jeux puérils. En tout cas, dans ce vacarme, impossible d'échanger un avis sur la fraîcheur de l'herbe ou le charme du vent sur la prairie. Ces choses essentielles.

  • Patience

    Tellement attentiste que ses opinions prenaient de la mousse, côté nord.

  • La suite dans les idées

    La première idée née du premier cerveau artificiel fut, comme on pouvait le prévoir, tout à fait conforme aux idées du cerveau qui l'avait conçu.

  • L'apparition

    Et puis, se voyant ridicules avec leurs crevettes autour du cou, ils décidèrent d'inventer la lettre a.

  • Les dits du Labo

    Cadeau : le texte déclamé en pédalant, vendredi soir, au Labo de la Livatte. Texte inspiré par les photos de marc Bonnetin, visages et dos, nuques et faces. Tout cela mis en son et en musique par Jérôme Bodon-Clair.

     

    Pile ; Assez d'énergie pour tenir la Face en miroir.
    Reste dans l'ombre, expose son revers au soleil
    Face ; Assez de clarté pour en donner à Pile
    Pile ; Tout le corps est Pile, tout supporte Face, tout est déterminé par Face
    Face ; Reçoit le monde, conduit le jour jusqu'aux plantes des pieds
    Pile ; Qui est discret, par force
    Face ; Qui s'exhibe, par nature
    Pile ; Le Soi qui se dérobe
    Face ; Que l'on veut enrober,
    Face ; Que tant de tranchants veulent faire rejoindre Pile.

    Pile. Face.

    Pile. Ce qui s'appelle Pile. L'un des pôles de la personne. Pile au nord, Pile des perdants qui plient sous l'épée. Dos pâle, col sans hâle. Sur le revers, pile-poil épilées, ancre d'échine des vertèbres empilées de la tête aux épaules qu'on hausse. Toute la nuque est énucléée, rasée, hérissée, dressée, stressée, méprisée, la risée du matin, fait la gueule dès qu'on l'engueule, tournée, boude, courbe, dégage, de dos, fin du dos, sommet du dos mais sans ailes hélas, se faufile et file.
    Laissons là Pile d'ascètes. Mettons un terme à Pile et passons en Face.
    Car en face, de l'autre côté, sur l'autre rive, passé le seuil des oreilles et des tifs, sur l'avers à voir, à boire, la face, à poil et pelure, à découvert, moitié velue et moitié nue, moitié voulue et moitié niée, la face sans peur s'épanche et rit, sape les sagesses trop sûres et se régale de sa farce, peaufine ses phrases féroces, fait de franches fatrasies, fait face fière, s'affirme, affiche sa frimousse féline, fait la fête, farandole, festoie, se fiche de soi et se fend la fiole, fait des figures affriolantes de faunes frémissants, fait volte-face et finalement fascine. C'est fou mais ça, ça fout les foies à des fêlés de la foi. Forcément, car c'est trop de face, trop de femme, trop de chair femelle et d'humaine fêlure, trop de présence, trop de vie, face obscène, face offerte que des fondus foudroient et fouettent, que ces frères fervents se figurent convoitée par d'autres, convoitée comme un con ouaté, comme une fesse, une foufoune, alors sous de telles foudres les forces défaillent, la face affolée effarée s'efface et se voile et se cache se scelle et s'éclipse, se fait face de lune. Ou bien, c'est aussi effrayant : soumise à la fièvre des fenestrons et des foules, à la folie des fascismes fashion, la face enfin se farde et se floute, s'effeuille en photos sulfureuses, se vautre dans les frasques que financent des trafiquants, s'enfonce sous le factice des faux-cils et les fastes foutrement falsifiés.
    Il faut sauver la face ! Il faut sauver la Face !
    Sauvons la face fauve des sagesses éphémères. Songeons pour ce faire aux faces défaites des défunts, aux reliefs flasques des aïeux, affligés d'infortune, tous gisant sous le fardeau froid des cénotaphes, sans fanfreluches, sans frayeurs, sans fantaisies, inflexibles et blafards. Faisons aux fades et aux peaux hâves des fêtes de fadas, foutons le feu aux fatwas des faussaires. Il faut faire flancher la fébrile farce des fidèles forcenés autant que la frénésie des people frivoles et des riches tête d'affiche. Vlan, dans leur face à tous, gifle les furieux et claque les futiles ! Fonce fissa et fends les faux-semblants des salafistes ; fous les fards félons au fond funèbre des flacons, défends les fondations des formes sans fantasmes, fais saillir les faces enfin sans effets, fais front. Exhibe ton faciès et luis des feux des astres. Resplendis ! Splendides visions de visages, de vies vraies, de rire de fous-rires et de sourires. Dévoilés, les lèvres veloutées, la ride véloce à venir ou venue et le vague des veines qu'on voit sous le vernis du derme. Et puis merde, et qui daigne damner l'épiderme, donne des mots aux émois maniaques de Mars, les machos soumettent les masques et les muqueuses aux sangles et aux cilices, sinon les vouent au sang et au supplice, les moustaches font des taches aux frimousses, font souche aux Femen, font touche-touche aux hymens, attachent les charmes, s'alarment des désirs des dames, déclenchent les larmes des drames, s'agacent, crament carrément la grâce des gazelles, clament à leur guise les gammes des crimes que les calames déguisent, aiguisent leur glaive à la gorge glabre de prétendues aguicheuses.
    Mais les regards toujours vers eux tournés triomphent, les images de faces surgies de sous le tissu ou lavées de leur grimage, faces insurgées éplorées ou sèches levées devant les sabres, les visages clairs débarrassés de maquillage, les yeux ouverts, les têtes dénudées, les joues sans fard, les cils sans khôl, les fossettes, les pommettes, les mentons, les fronts, les nez et les creux, les tempes venues au jour, les temps venus, les dents montrées, les faces dévoilées et crues, sans apprêt sans artifices, à peine nées vous disent : foutez-nous la paix.

  • Notre labo

    Inaug_Labo-Livatte.jpgCe soir, à partir de 18h30, à Roanne, 17 rue Camille benoît, au deuxième étage de l'ancienne école primaire de la Livatte, les compagnies Dynamo, Micro et Nu inaugurent ensemble un lieu de création, ouvert par la mairie, et qu'elles partagent. Appelons-le Le Labo de la Livatte. On lui trouvera un nom plus tard, mais enfin, Labo, ça définit bien ce que l'on a envie d'y faire. Tenter, chercher, croiser, mélanger, touiller, détonner. A cette occasion, sur une musique de Jérôme Bodon-Clair, devant un montage photographique de Marc Bonnetin, j'aurais l'angoisse de débiter en pédalant et en public, un texte écrit pour l'occasion : « Pile/Face ». Aussi, Dynamo et Micro, nos partenaires et amis, s'adonneront à de courtes prestations. Il s'agit de permettre de faire entrevoir quel type de travail nous faisons et les pistes que nous explorons.
    On espère vous voir nombreux.

     

    (le visuel est signé Marc Bonnetin.)