Son incessante reptation sur le ventre donne au faciès de la taupe mâle cet air renfrogné caractéristique.
(au point que j'ai créé une catégorie "Taupologie" -pour les fans)
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Son incessante reptation sur le ventre donne au faciès de la taupe mâle cet air renfrogné caractéristique.
(au point que j'ai créé une catégorie "Taupologie" -pour les fans)
- Et là, l'un d'eux se dresse et dit : non ! Plus jamais cet esclavage !
- Oui, c’est pas mal. C'est pas déjà le scénario de Planète des singes, origine ?
- Non
- De Spartacus, alors ?
- Non
- Django, Amistad ?
- No
- Quilombo ?
- Je ne crois pas
- I, Robot ?
- Non voyons
- Les Misérables ?
- Mais non enfin : c’est le scénario des Dix Commandements.
- Ah oui, je savais que ça me disait quelque chose...
Toujours aussi dépourvu de mots et d'arguments quand il s'agit de chroniquer de la poésie. Tant pis, mais je voudrais au moins faire savoir à mon peu de lecteurs : voici un livre que j'ai aimé et que je vous conseille de lire. Je viens de refermer le dernier recueil de Christian Degoutte, « des oranges sentimentales », édité chez Gros Textes. Et j'en sors bougé, ébranlé, déplacé de mon axe. Ce que je cherche dans la littérature, essentiellement. Si j'ai bien compris la post-face, nous sommes en présence de textes écrits à plusieurs dizaines d'années d'intervalle parfois (le premier date de 1983), publiés sous des formes diverses dans plusieurs revues, au fil du temps. Un ensemble cohérent malgré cette échelle distendue. Une suite de textes qui aurait eu sa place dans la récente exposition « Corps » du Labo de la Livatte, à Roanne.
Je ne sais pas parler de poésie, pas plus que je ne sais en écrire, et je ne suis pas bien sûr de savoir la lire. Que vous dire ? Il faudrait d'abord présenter l'auteur en quelques mots, mais sa discrétion décourage les biographes. C'est pourtant un auteur majeur, un écrivain exemplaire. Vous pourrez peut-être vous faire une idée du personnage dans la relation que je fis en son temps, d'une rencontre avec Christian Degoutte organisée par l'écritoire d'Estieugues, à Cours-la-Ville. Oui, commencez par là, puis revenez sur ces lignes.
(...)
Les oranges sentimentales sont les fruits ronds et juteux d'une écriture qui ne triche pas. Christian Degoutte nous l'a dit un jour : il n'a rien contre la mièvrerie, contre le pathos, le sentiment. Il n'a pas à s'en défier ou à travailler contre. Quand le sentiment est sincère, d'une source sincère, il prend une forme sincère. Et cela produit chez lui une écriture pleine de noblesse, et bienveillante, comme je les aime. Érotique, oui, gaie, émouvante. Le sexe, sans tourment, comme un dialogue solaire. Estivale, colorée, à peine traversée d'ombres, entre sueur et salive, souffles, haleines, entre les cuisses nombreuses, répétitives, et « la chair lunaire des bras », entre « la bouche sombre des aisselles » et les seins « jaspés de veines » entre pupilles et mains, et « sa bouche sur tes lèvres est un ocarina de glaise fraîche », tout l'inventaire des sources du plaisir des sens, des corps d'hommes et de femmes, accueillants, aimants, doux. Et la vitalité, le bonheur de l'amour, « comme on libère les fauves du souffle », « comme on croque tout le long du corps les petits bulbes des chagrins », « comme on pèse de toute sa chair sur l'impatience d'en venir aux lèvres », « comme on se jette de toute sa bouche de tout son sac de membres sur les récifs poivrés les paupières pétillantes d'une dormeuse ».
Les couleurs aussi, percent les visions. La couleur d'une pyramide d'oranges dans sa panière bleue, qui éclabousse « l'eau sale des vitres », dans une cabane de chantier. Les voix. Des souvenirs, des paroles, des questions, des échanges. Des conversations. Des répliques italiques dont on devine parfois celle qui les prononce, une voix qui séduit, qui pique, éclaire, s'amuse, relance. Des conversations entre trois générations de femmes, sous la fraîcheur d'un arbre. Et la mort, jamais bien loin, qui cueille au passage le lecteur, lui dit combien c'est précieux et grand, le spectacle d'une conversation de femmes dans un jardin, ou ramasser le linge avant l'orage.
Les fruits, l'eau, le sexe, boire à cette source, boire, boire. Les oranges, les poires, les coings, les pêches, les mangues, les cerises qui promènent leurs couleurs dans la lumière ou dans la nuit, le jardin qui « grésille d'insectes », l'herbe « embuée d'argent », les insectes, papiers ou aluminiums qui s'éparpillent sous les pas. Le fruit et la bouche, l'air qui sépare ces deux complémentaires destinées à se rejoindre. C'est là que Christian Degoutte fabrique sa poésie, dans cet espace infime entre la soif et la consommation de la soif, cet interstice que ses mots s'emploient à élargir pour qu'il devienne paysage, chambre, jardin, marche longue. c’est là que le lecteur est accueilli et jouit.
Quatre quartiers d'orange sont alignés sur la table devant elle. Elle, qui est une « eau désirante ». Ces morceaux de fruits posés là deviennent les babouches laissées au seuil de la mosquée, dans un tableau de Delacroix. Elles sont « abandonnées au soleil pour entrer pieds nus dans la fraîcheur comme on dirait : J'ai choisi la voie de la joie ». Et l'auteur conclut, comme nous : « de le dire ça se pourrait / aller pieds nus sur la voie de la joie ». Ça se pourrait bien oui. C'est en effet le sentiment que procure son livre.
Des oranges sentimentales. Christian Degoutte. Éditions Gros Textes, 2013. 9 euros.
Sur l'autoroute, tu as faim, et voici qu'une aire de repos avec restaurant est signalée. L'effet du hasard ? Non. J'ai beaucoup d'admiration pour ces types qui ont construit, testé, démoli et reconstruit, déplacé à nouveau, essayé encore, rebâti plus loin, un ou deux kilomètres, se sont acharnés, jusqu'à ce que leur établissement se situe pile à l'endroit où des types comme moi sentiront un petit creux.
Vous avez remarqué ? Le nombre de fous ? Sur la route, oui, mais pas seulement. Sur un damier d'échecs aussi.
Je ne te supporte plus, écran ! Ecarte-toi de là. Voilà. Oh, un mur ? Il y avait un mur derrière cet écran... Chérie, viens voir ! On a un mur, là. Regarde. Il est bien ce mur. On a beau dire, rien ne vaut un beau mur, bien droit. C'est beau. Je vais rester là. Aha, un écran, laisse-moi rire, maintenant que j'ai goûté à la saveur d'un bon vieux mur en briques recouvert de plâtre et d'une peau de papier peint. Franchement, on se perd un peu vite dans la technologie alors qu'on a là, sous les yeux, un mur authentique, fabriqué par un artisan. Ah là là... Bon. Hmm. Par contre, c’est toujours le même programme ?
Le requin le plus dangereux, ce n'est pas le requin tigre, c’est le requin déséquilibré.
Et celle-là ? : Tamtam tadam toutoutoutoutoutoutou Tamtam tadam... Non ?
Une autre : Tatalala lala lalalam patadaladalam, padalala pam paaaam palalalala palalalala tadalalala palalalala lammm... Alors ?
Rien à faire, les génériques de séries, c’est quand même plus facile avec le son.
La tendance n’est pas celle qu'on croit. Nos vies seront de plus en plus courtes. De façon à ne pas percevoir les blessures infligées à notre planète. Vivre longtemps nous obligerait à en avoir une conscience, une appréciation. Ce serait insupportable.
(Oui, je suis d'humeur guillerette en ce moment).
Raquel Welch se faisait enlever par un ptérodactyle. A l'inverse de mes camarades, je voulais bien croire au ptérodactyle, mais pas qu'une femme puisse être aussi belle.
Un plaisir dont je jouirais au dépend d'autrui me le rendrait immédiatement décevant, et en quelque sorte l'annulerait. Ainsi, je ne pratique pas le quad et je ne fais pas frire de poisson.
A gauche, à droite, plus à gauche. Là, tu y es. La lune est à sa place.