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Loisirs

  • 3739

    D'accord, je ferais mieux d'écrire, mais si je passe pas mal de temps sur Youtube, c'est au contact de chaînes que j'estime d'utilité publique, ou sinon, au moins, passionnantes. J'ai décidé de vous faire un petit florilège.

    D'abord, il y a les youtubeurs zététiciens qui s'évertuent à nous offrir les outils critiques pour trier le bon grain de l'ivraie au milieu du déferlement d'informations auquel nous sommes confrontés quotidiennement. Toutes ces chaînes sont soigneusement réalisées, elles suivent une déontologie claire (liens vers les articles et les sources en description, prises en compte des critiques...)

    Le premier de tous, reconnu par ses pairs : Hygiène mentale. Dissection des biais de confirmation, des mille-feuilles argumentatifs, explications sur la charge de la preuve, les graphes bayésiens, l'argument d'autorité, etc. Une véritable leçon d'éveil pour tout citoyen.

    Défékator (on défèque sur les fakes), n'est pas le plus élégant, il utilise parfois un humour pénible, mais son auteur s'empare de fakes, de vidéos, de rumeurs, de légendes urbaines, et surtout décrit les techniques qui lui permettent point par point, de remonter aux sources,  de situer, de dater, et démonte ainsi les mèmes les plus sophistiqués. Au passage, on apprend toutes les possibilités d'utilisation de la puissance de Google. Si ces techniques étaient apprises dès le collège, le complotisme n'aurait pas la même capacité de nuisance.

    La Tronche en biais. Vled Tapas et Acermandax coopèrent pour déconstruire les propos pseudo-scientifiques qui polluent la toile. Leurs émissions sont parfois très longues, densité et sérieux du travail obligent. On peut prolonger le plaisir de se sentir moins bêtes en lisant leurs ouvrages, nombreux.

    Il y a pas mal de Belges intéressants, sur Youtube comme ailleurs. A l'écouter, Mr Sam. est l'un d'eux. Ses "Points d'interrogation" sont toujours bien écrits, rigoureux, comme tous ceux que j'évoque ici.

    Max est là aborde des rivages de Youtube qui, sans lui, me seraient restés inconnus : des enfants jetés en pâture par leurs parents, des crétins incultes qui donnent des leçons de magouille, des arnaqueurs, des influenceurs inconséquents, vantant les vertus de contrefaçons, etc. Le travail de ce type-là devrait être suivi par les pouvoirs publics, je vous le dis.

    Toute cette communauté qui a pour but de ne pas s'en laisser compter et de décortiquer les méthodes des charlatans et profiteurs de la crédulité des autres, viennent parfois au secours d'un de ces vaillants combattants de la bêtise. En l'occurrence, récemment, Clément Freze, mentaliste de métier, avait piégé un médium célèbre : Bruno (qu'il ne se permet jamais de traiter de tricheur, mais la démonstration est éclatante). Le médium a fait "striker" sa vidéo, aussitôt reprise et relayée par les zététiciens du web, dans une magnifique illustration de l'effet Streisand.

    Les émissions scientifiques de qualité se font rare sur les chaînes de la TNT (il y en a encore, mais on peut s'estimer trop peu nourri). Je vous livre ici quelques unes de mes adresses favorites. Vous pouvez y aller, c'est vraiment du tout bon.

    Dirty Biology qui vous amène parfois à nous interroger sur les limites de notre identité (jusqu'à quel point, biologiquement, sommes-nous nous-mêmes ?), Le Vortex (plusieurs Youtubeurs, dont certains cités plus haut, cohabitent et combinent leur savoir pour compléter, enrichir, argumenter, préciser un sujet. C'est drôle, c'est vif, c'est passionnant), Micmaths (de Mickaël Launay, c'est assez pointu, pour de la vulgarsiation, mais ça reste accessible, même pour un incapable comme moi), e-penser, Science étonnante (bon, je ne suis pas souvent au niveau, mais pendant quelques minutes, j'ai l'impression de comprendre et je me dis qu'il en reste toujours quelque chose...) Nota Bene (célèbre chaîne d'histoire aujourd'hui, mais que je suis depuis ses débuts). Axolot explore l'étrange mais refuse le sensationnalisme, il voyage parfois et ses "escales" sont de véritables guides des chemins de traverse. Astronogeek est un dur à cuire et un fort en gueule, il peut facilement s'énerver contre les journalistes approximatifs aux articles putassiers, et il choisit souvent les titres de ses vidéos pour piéger les complotistes (la terre est plate, on n'est jamais allé sur la lune, etc.), pour démontrer exactement l'inverse de ce que les visiteurs ont cru trouver chez lui. Mais démonstrations rigoureuses, sourcées, réalisation sans effets. Comme tous les zététiciens évoqués ici : du beau travail.

    Il y en a beaucoup d'autres, tout aussi riches et passionnants, mais ils sont en général en lien avec ceux qui précèdent. Une véritable communauté de la pensée critique, vitale en ce moment.

    Je finis avec deux chaînes littéraires des plus pertinentes, l'une est orientée vers le public enseignant et les élèves : Mediaclasse. Les livres des différents programmes, leur résumé, des méthodes pour les analyser, même la voix de l'auteur et l'iconographie pour accompagner le propos...  la perfection est de ce monde. On pourra aussi se régaler avec L'alchimie d'un roman, chaîne d'un certain JP Depotte, qui décortique les œuvres, classiques surtout mais pas que, en s'appuyant sur une théorie des quatre éléments. Ça fonctionne, c'est vivant, pertinent, intelligent, une excellente initiation à l'analyse littéraire.

    Voilà, c'était un post un peu particulier aujourd'hui. Depuis le temps que je suis ces auteurs, je trouvais dommage de ne pas faire partager mon plaisir. Partout, décidément, il y a des gens qui œuvrent pour le bien commun.

  • 3361

    Ces jours-ci, ma douce classe et répertorie de vieilles publications trouvées dans la maison. Un régal car l'opération met au jour des raretés, comme un exemplaire des fables de Fong Siue-Fong illustrées de superbes gravures sur bois, des livres pour enfants d'après guerre et des revues pour la jeunesse du même tonneau. En 1954, l'hebdomadaire Mireille aidait les parents de jeunes filles à les préparer à la vie future. C'était chaque semaine des patrons de couture ou de tricots, des conseils culinaires, des jeux, des concours de photos de bébés, des petites chroniques historiques, des récits édifiants, comme Mademoiselle ci-devant, qui racontait en bandes-dessinées (de bonne qualité) les mésaventures de la fille du vendéen Henri de La Rochejaquelein, aux prises avec les barbares révolutionnaires. Chaque semaine, Les conseils de Tante Chiffon, toujours en bandes-dessinées, apportaient leurs bienfaits à leurs jeunes lectrices : se tenir bien, être ponctuelles, propres, etc. Je note, dans le numéro 41 du 11 novembre 1954, un épisode donnant l'attitude à avoir avec son institutrice « tout à fait digne d'intérêt ». On y trouve ce conseil savoureux : « Vous devez veiller à ce que les domestiques considèrent votre institutrice comme une amie, voire un membre de votre famille. » Ce qui donne une idée du public concerné par la publication (sauf qu'en l'occurrence, la revue était reçue dans une maison d'ouvriers, même pas chrétiens, donc assez laxistes sur les lectures de leur fille unique – la maman de ma douce – ou bien s'agissait-il seulement d'acheter un joli patron de robe). Dans ce même numéro, une rubrique « cinéma », fait connaître l'avis d'un(e) certain(e) Marijac sur le film Les Temps modernes de Chaplin. Je ne résiste pas à l'envie de la reproduire in extenso :
    « Charlot nous revient, mais je crois que ses films sont maintenant un peu dépassés. Tant que le mime reste l'amuseur bon enfant, le film est drôle ; lorsqu'il veut être philosophe, le film devient puéril. Le fait de représenter le directeur de l'usine sous les traits d'un monsieur qui ne sait dire que « plus vite » en se contentant de lire les dernières aventures de Tarzan, est d'une vérité et d'un goût un peu simplistes. Le mystère du génie de Charlot est un peu comme celui de Picasso. Il faut d'abord y croire. »

  • 2538

    Se référer à la figure d'Ulysse pour vanter l'idée du voyage, c'est oublier un peu vite que, d'abord, Ulysse aurait beaucoup donné pour rester chez lui, pépère, et que, en plus, son périple est un modèle d'accumulation de calamités et de mauvais coups, qui ferait fermer boutique à n'importe quelle agence de voyages. 

  • Parité

    On a réalisé à l'usage, qu'inviter les noirs à partager la place était plus efficace et plus pratique. Je veux parler des cases de l'échiquier.

     

    (à la relecture, je réalise que ce billet peut être mal compris. Tant pis, ceux qui me connaissent auront fait le tri)

    (à la lecture du commentaire ci-dessus, je me dis qu'on pourrait aussi mal l'interpréter et qu'il me faut peut-être être plus explicite)

    (en relisant la parenthèse qui précède, je crains que la succession de parenthèses n'améliore pas la compréhension des mal-comprenants)

    (et ça suffit comme ça)

  • Frédéric Weil, interviewé par Rue89-Lyon

    Mon éditeur (en tout cas, celui de mon dernier roman, Mausolées), interviewé récemment, c'est à lire ICI. Frédéric Weil, je l'ai enfin rencontré à Ambierle, il y a quelques semaines. Les impressions des contacts précédents, par téléphone ou mail, ont été confirmées alors. Amical, chaleureux, enthousiaste. Le portrait de Rue89 lui rend tout à fait justice, je trouve.

  • Début de soirée

    D'abord, il s'est agi de franchir un rempart de foule agglomérée. Dans les remugles de la promiscuité, le visiteur égaré pouvait soudain saisir la raison de cet encombrement. Une vieille tête connue. Michel Drucker, je crois, dédicaçait un livre, son livre dit-on sans rire, un objet de papier avec des signes imprimés dessus, tout à fait convenable je suppose pour toute personne qui ne lit pas mais veut serrer la paluche d'une icône de la télé, ou seulement la voir. Mon objectif étant de retrouver Laurent Cachard, je hurlai au dessus du public compacté : « Je ne veux pas voir Michel Drucker, laissez-moi passer. Je ne veux pas voir Michel Drucker, je veux voir Laurent Cachard, laissez-moi passer. » etc. Petit à petit, l'étau se desserra et je pus enfin approcher Laurent. Il était à la foire aux bestiaux du livre de Saint-Etienne, sur le stand de la librairie Quartier Latin, à la même table que Leny Escudero.
    On se salue. Je suis ravi de le retrouver. La foule est moins dense ici mais tout de même, nos fronts luisent, nos barbes (Laurent laisse pousser, ce qui ne lui va pas mal) transpirent. Il dédicace sa Partie de Cache-cache à une de ses anciennes élèves, pas fâchée du souvenir de son prof de français, voire plutôt reconnaissante, venue avec sa maman (j'affirme qu'il existe un lectorat féminin de Cachard, je commence à accumuler des preuves.) Une dame venue voir Leny Escudero demande où il est, nous désignons le vieillard souriant, à quelques places de là mais elle ne comprend pas, elle répète après un moment d'hésitation « Il est là, Leny Escudero ? » Il faudra que je le désigne comme « celui qui ressemble à une vieille dame, là-bas » pour que le regard de la visiteuse s'éclaire et qu'elle émette une sorte d'exclamation désolée, exprimant ainsi un mélange de plaisir (voir enfin son idole) et de déception (Mon Dieu, tu ne nous épargnes donc rien). Laurent a beau expliquer à la dame que lui est plus jeune et qu'il fera de l'usage plus longtemps, ce que je confirme, la visiteuse ne quitte pas son objectif et nous abandonne. Je renonce à tenter d'approcher Delphine Betholon ou Thomas Sandoz, découvre à côté de Laurent l'écrivain Valère Staraselski, auteur d'une biographie d'Aragon. Le placer à côté d'un nizanien était de l'inconscience, mais les deux hommes sont courtois et intelligents et tout de passe très bien.
    Dans la foule, une famille anonyme passe. Les enfants sont fatigués, ils réclament de l'espace, à boire, enfin qu'on arrête de piétiner comme ça au milieu d'une foule absurde.
    J'ai quitté Laurent pour repérer la galerie Le Réalgar où dans quelques heures, ses amis et lui se donneront en spectacle. En reprenant et en déplaçant ma voiture pour la rapprocher, je revois des lieux de ma vie étudiante. C’est émouvant. Aucune nostalgie, pas de paradis perdu, d'âge d'or, rien de tout ça, mais le constat que les lieux sont là et nous, qui les regardons, également. Des survivants. Un effet de boucle aussi (était-il nécessaire que tu pérégrines ainsi pendant des années pour revenir ici, à cette place ? Qu'as-tu fait de tout ce temps ?) et un autre constat : les lieux ont peu changé. Et nous ? Finalement, en présence de son passé, on mesure le chemin parcouru et on réalise qu'on est le même, à peu de choses près. Fatigué, renouvelé, mais foncièrement identique. Bref.
    Le Réalgar (nom étrange emprunté au vocabulaire de l'alchimie) est une galerie d'art dirigée par Daniel Damart qui l'a fondée en 2007, après un parcours professionnel sans rapport avec le monde artistique. L'homme s'est seulement senti un jour, las de travailler comme une brute pour des projets certes enthousiasmant, mais vides de sens. Ses goûts le portaient vers la peinture et la littérature. Il a tout arrêté pour se consacrer à sa galerie stéphanoise et depuis peu, Daniel Damart édite des nouvelles illustrées par les artistes qu'il défend. La première nouvelle publiée est le « Valse, Claudel » de Laurent Cachard, illustrée par un des nombreux complices de l'auteur, Jean-Louis Pujol. Ce dernier est exposé dans une salle attenante, tandis que Laurent, ce soir-là, s'exposait, assis derrière un micro, entouré de ses amis musiciens, devant une assemblée aussi exigeante que bienveillante.
    Là, il commença par offrir un cadeau exceptionnel à l'assistance...

    La suite demain.

  • La rentrée à La Livatte

    affiche-expo-sept.jpgNU - LABORATOIRE COMPAGNIE

    OUVRE LES PORTES DU LABO DE LA LIVATTE à partir de ce We et jusqu'au 13 octobre. Du vendredi au dimanche de 15h à 20 h.

    Avec :

    MOIRES par Nadège Duffy - art plastique et projections -
    une plongée dans l'intimité des tisseuses de vie

    LES PASSANTES par Marc Bonnetin - photographie participative -
    une expérience visuelle et sonore immergée


    Entrée : PRIX LIBRE

    LE LABO, C'EST A ROANNE
    17 BVD CAMILLE BENOIT

    TEL : 06 15 98 87 43 Marc BONNETIN

  • Bonté du moment

    C'est un endroit paisible, sous un saule, sur l'herbe tendre, en bord de Loire, avec parfois des cigognes et des hérons et, plus rarement, un couple de cygnes qui parade. Et ma petite famille sourit sous la bonne lumière qui inonde les heures. C'est fait, c'est vécu, c'est arraché aux malfaisants et aux pisse-froids. C'est de la paix indestructible.

  • Tadadam tadaiinn

    Et celle-là ? : Tamtam tadam toutoutoutoutoutoutou Tamtam tadam... Non ?
    Une autre : Tatalala lala lalalam patadaladalam, padalala pam paaaam palalalala palalalala tadalalala palalalala lammm...  Alors ?

    Rien à faire, les génériques de séries, c’est quand même plus facile avec le son.

  • Recours aux forêts

    N'en a pas fini avec la tentation de s'abstenir de lire de nouveaux auteurs, s'abstenir d'écouter de la musique actuelle, d'aller voir des artistes contemporains et des films récents et de rester connecté à l'actualité. Parce que, à un certain moment, le cerveau se fatigue de n'être que médiocrement stimulé, ou découvre que toute cette soif de culture contribue, paradoxalement, à l'engourdir. Alors, reprendre les livres et les musiques, reconsidérer les œuvres qui nous ont déjà émerveillés, et celles-là seulement. Quant à l'actualité, son triste bégaiement rabâché par les échotiers assoupis, quelle nécessité ?

    Et puis, soudain, une invention hallucinante, un livre remarquable, une musique inouïe, un tableau bouleversant... C'est désespérant, ce déferlement incessant de merveilles.

  • Le sport contre la migraine

    Le fameux Jeu de Front se pratiquait à l'origine avec des carreaux d'arbalète que les joueurs tentaient d'arrêter avec la tête. Cette pratique n'eut qu'un temps. On s'avisa qu'on pourrait remplacer les flèches par des ballons. Le jeu perdit en intensité ce qu'il gagna en nombre de survivants à la fin d'une partie. Mais un certain ennui se fit jour et le jeu tomba rapidement en désuétude. Glorieuse histoire du sport.

  • Côté lectures

    Je n'oublie pas que je suis le parrain du club de lecture de la Médiathèque de Gilly-sur-Isère. J'ai ressorti mes notes et je vous propose ici ce que je retiens de mes lectures en 2012 : Sida mental de Lionel Tran, L'art français de la guerre d'Alexis Jenni, L'idée fixe de Paul Valéry, L'Exilé de René Pons, Un certain mois d'avril à Adana de Daniel Arsand, De si jolis chevaux de Mac Carthy, des nouvelles de Borges, Degrés de Michel Butor, Sept façons de tuer un chat de Matias Nespolo, Engeances de Frédérick Houdaer, Marius Beyle de Laurent Cachard, L'interrogatoire de Jacques Chessex, Ce qui stimule ma racontouze entretien avec Georges Pérec, L'auteur et moi d'Eric Chevillard, un inédit de Christian Degoutte, deux inédits de Daniel Arsand, Dans ma maison sous terre et Le cri du sablier de Chloé Delaume, Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan, Passion simple et La place d'Annie Ernaux, Les Nuits d'Hitachi de Sylvie Gracia, Dans la lumière des saisons de Charles Juliet, Hurraman Scriptu de Jean-Luc Lavrille, Explication des oiseaux de Lobo Antunes, Voyage avec mes ânes en côte roannaise de Jean-Yves Loude, Loin d'eux de Laurent Mauvignier, Amère indienne, Pierres de folie et Un homme à la mer d'Emmanuel Merle, L'odeur de l'Inde de Pasolini, Les choses, Un homme qui dort, Quel vélo à guidon chromé au fond de la cour et La vie mode d'emploi de Georges Pérec, Errata de Georges Steiner, Hangars de José-Flor Tappy, L'urgence et la patience de Jean-Philippe Toussaint, La journée vide de Joël Vernet, Dr Haricot de Fabrice Vigne.

    Moins aimé : la trilogie new-yorkaise de Paul Auster (Cité de verre, Les revenants, La chambre dérobée), L'été du chien de Sylvie Gracia, La traversée de l'été de Truman Capote, Cour Nord d'Antoine Choplin, La horde du Contrevent de Damasio, Suites impériales de Easton Ellis, Excursion nocturne de Simon Narvaez, Les Revenentes de Georges Pérec, Le bagne de Jean Genet, Le grand homme de Philippe Soupault, pour ne parler que des plus intéressants (car je vous engage à les découvrir, c’est de la très bonne littérature tout cela, évidemment).

    Belles découvertes aussi : les revues Décapage, Le Tigre, Cabaret et Le Believer.

    Voilà. Bonnes lectures.

  • Signature aujourd'hui

    Cet après-midi, signature de « J'habitais Roanne », le livre boycotté par le premier hebdomadaire de ma région (phrase absconse, j'y reviendrai), à l'espace culturel Leclerc, à partir de 16 heures. Merci à tous ceux qui sont venus me témoigner leur soutien, à tous ceux qui ont déjà lu et aimé ce livre, à tous ceux qui viendront pour montrer qu'on peut respirer encore à travers le bâillon.

  • La mauvaise réputation

    Je suis cloué au lit, fiévreux, assommé, emmitouflé dans les couvertures, assoupi en regardant la cassette que ma fille m'a prêté, avec sur la table de chevet des livres achetés récemment par souci d'objectivité. Mais je sursaute : imaginons que je meure là, soudain. Et on me retrouverait, tout habillé dans mon lit, calanché devant Kung-Fu Panda 2, avec un Musso et un Lévy à portée de main !

  • Carrément Trop pas !

    Laurent Cachard aime la chanson depuis toujours. Et il aime aussi la comédie musicale. Goût que je partage, d'ailleurs. C'est toute une équipe qui a rejoint l'auteur du Poignet d'Alain Larrouquis pour mener à bien un projet hors-normes : la création ex nihilo, avec ses propres moyens de producteur, d'une vraie comédie musicale. La comédie musicale est, pour l'auteur de langue française « le » genre casse-gueule par excellence. Laurent Cachard s'en sort en articulant intelligemment les chansons entre elles, tout simplement. Sur le blog consacré à la genèse de l'expérience, on peut en écouter quelques unes, dont la musique est signée de son éternel complice en la matière : Eric Hostettler (les compères ont déjà produit un album  : L'éclaircie).

    Dans ce nouvel opus, ma chanson préférée est « l'inversion des choix ». Cependant, je dois admettre que « Trop pas », chanson d'ouverture qui donne le titre à la pièce, se retient facilement, s'incruste longuement et a accompagné une de mes insomnies, récemment.
    En tout cas, vous qui, contrairement à moi, serez mobiles ce soir à partir de 20 heures, vous seriez bien inspirés de vous rendre à la Casa Musicale, pour le premier show case de ce musical auquel je souhaite évidemment succès et postérité. Tél : 04 78 83 40 82.

  • Comme en flânant

    Revenir sous cet arbre, dans cet été où tu me souriais, ou bien, sans plus de nostalgie, attendre le suivant.

    Ma vie présente est une patience entre deux périodes heureuses. Et dans ce laps de temps, dans ce creux, je réfléchis à ce que je vais écrire. On annonce de sombres perspectives, notamment économiques (censées conditionner l'essence de nos vies), et finalement, si je suis inquiet pour mes enfants, je dois dire qu'en ce qui me concerne -puisque la vie m'est bonne entre la tendresse de ma douce et un peu de papier, un stylo, les milliers de bouquins qui nous entourent et qui n'intéressent personne- et bien on ne pourra pas me prendre grand chose. Alors...

    A la maison, les plus intolérants, les plus égoïstes et malpolis sont les oiseaux, le poney, les chats et la chienne. Au milieu de cette famille à poils et à plumes, les humains font ce qu'ils peuvent pour satisfaire les uns et les autres. Ma douce notamment, qui court, achète, nourrit, s'empresse, panse et abreuve, n'omet pas de caresser et de flatter, de discuter un peu même. Quand je vois l'air blasé de nos chats, repus sur la banquette que nous désirions mais qu'ils ont investie, quand j'écoute dehors le hennissement du poney et son sabot qui frappe le sol dans l'impatience d'être servi et que je tente de manipuler la énième télécommande que la chienne a mordue, je me demande tout de même si nous méritons une telle expiation divine, ainsi donnée par l'entremise familière des bêtes qui voient les humains s'activer pour leur complaire. C'est en cela qu'on peut croire en un pacte secret conclu depuis les temps immémoriaux entre les animaux pour venger l'un des leurs : le serpent.

  • 24 heures chrono

    A partir de 17h 40 ce soir, et jusqu'au lendemain même heure, nuit comprise, les 88 lecteurs enrôlés par l'association "Demain dès l'aube" se succéderont pour donner à entendre cinq œuvres d'Albert Camus :
    L’EtrangerNocesLa ChuteL’Exil et le RoyaumeLe Premier Homme

    Personnellement, ma douce et moi, nous entonnons le chant de l'indifférence et de l'engourdissement de l'Etranger à partir de 20 heures. Je vous invite néanmoins à venir soutenir les braves qui oeuvrent pendant la nuit, vers 1 ou 2 heures du matin.

    L'événement se déroulera dans le jardin de l’ancienne Maison Maret-Cazamian, près de l’Eglise à SAINT-HAON-LE-CHÂTEL.

    Chaque année depuis plus de dix ans, cette folie rassemble un public nombreux, émerveillé, discret, amoureux de la littérature.

    Si vous voulez passer un moment hors du temps, hors des imbécillités du monde, c'est là que ça se passe.

  • Un effort

    Aujourd'hui amusons-nous à sourire à toutes les personnes que nous croisons, et essayons de ne pas nous faire tabasser par la police, pour provocation

  • Salon de l'aigri

    Vous pouvez me retrouver encore cet après-midi au salon de l'écrit de Commelle-Vernay, dont l'organisation est partagée avec plusieurs communes limitrophes. L'originalité de ce salon est qu'il est accueilli chaque année dans une commune différente de la région. Lectures, dictées, débats, et surtout stands avec auteurs (c'est une rafle : il y en a une cinquantaine, presque tous édités à compte d'auteur). L'an dernier, c'était charmant : nous étions alignés comme des boeufs au salon de l'agriculture, et les promeneurs du dimanche, venus par curiosité avec leur poussette et leur grand'mère, passaient devant nous en nous observant. Tout juste si on ne nous flattait pas la croupe.

    Autrement, les écrivains se jaugent et médisent de l'un ou l'autre, observent combien untel a vendu. On y retrouve aussi des auteurs amis, car il y en a. De ceux dont les exigences sont parentes.

  • Kubrick, image fixe

    (News d'après Arthebdo)

    "Stanley Kubrick a commencé sa carrière comme photographe. Muni d’un appareil offert par son père, il débute à l’adolescence puis se fait engager au magazine Look au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, alors qu’il n’a que 17 ans. Il y fait ses premières armes de scénariste, construisant ses reportages comme des récits complets, qu’il s’agisse de la vie des étudiants de l’université Columbia, de la journée d’un jeune cireur de chaussures de Brooklyn, ou encore de la traque des petites frappes et de leur transport en Paddy Wagon, le « panier à salade » de l’époque. Plus de deux cents images sont présentées, parmi les 20 000 que conservent le Museum of the City à New York et la Bibliothèque du Congrès à Washington, un patrimoine encore très peu étudié."


    • Kubrick fotografo à l’Istituto Veneto di Scienze, Lettere ed Arti jusqu’au 14 novembre 2010.

     

    Pour en savoir plus (et surtout admirer quelques clichés du jeune génie) :  Cliquer ICI.