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  • 2816

    Ludivine présenta, hier soir, ce modèle étonnant, dont l'avant présente une sorte de flanc qu'on peut aussi bien prendre pour l'arrière qu'on ne distingue d'ailleurs que difficilement du dessous. Outre la compréhension du fonctionnement de l'engin, sa manipulation est rendue plus délicate par son poids de cent-vingt kilos et son envergure de treize mètres, son absence de anses, de prises, de moteur et de roues. L'objet sent très mauvais si on ne le lave pas deux fois par jour. Il est aussi dangereux de ne pas replier chaque soir les tubes qui en sortent aléatoirement, et il ne faut pas le laisser dehors car il se déforme et fonctionne moins longtemps. Cependant, cinq adhérentes sont reparties avec un modèle (le vert à diodes vertes a été choisi par toutes, au détriment de l'orange à diodes bleues), dans le but de faire un essai, et convaincre leur époux de vendre la maison pour l'acquisition définitive de l'objet. Rappelons que le gouvernement angolais, les égyptologues du CNRS et les grands sites de forage de la mer du Nord ont été les premiers à disposer de l'appareil et l'ont définitivement adopté. Le fabricant rappelle toutefois qu'il n'a effectué aucun test de son produit dans aucun domaine et prévient donc toute attaque en justice qui voudrait le rendre responsable d'une quelconque insatisfaction dans le résultat escompté.

  • 2815

    Il avait pourtant une mémoire exceptionnelle, qui faisait sa réputation. Mais impossible de se souvenir de sa naissance, malgré tous ses efforts. Il dut se rendre à l'évidence : on lui avait menti. Il ne lui était jamais arrivé de naître.

  • 2814

    1965944082.jpgDix-sept mètres sous les voûtes, l'architecture d'une abbaye livre des secrets inaccessibles à ceux qui se croient grands. Quand on n'a que cinq millimètres de taille, tout est différend. La fourmi de Laurent Cachard déambule au ras du sol et s'éleve malgré cela au dessus des prétentions humaines, en tout cas à hauteur du sacré que l'humain investit de ses angoisses. L'insecte est crypto-sagace. Elle échappe à sa colonie et traverse tout le paysage, le long d'une trajectoire suggérée par Jean Frémiot. Autre paradoxe : la courte profondeur de champ n'empêche pas la profondeur des réflexions, en plus de la hauteur de vue. L'insecte et le Sacré est une jolie promenade où s'égrènent les pensées d'un promeneur qui a délégué sa parole à la modestie de l'infime, au niveau de l'interstice, une agréable mélodie au rythme des pattes et au hasard des sensilles. On y trouvera les rives d'un noir lac, des psychopompes, des entomologistes lancés sous les arcades géminées dans une partie de cache-cache, un souvenir d'apostasie, la nostalgie d'une pureté cistercienne, la menace de la blastogénétique et un peu de Hugo, sorte de "Père immédiat", qui clame l'évidence de l'existence en fin de parcours. Si vous n'avez pas tout compris des lignes qui précèdent, et bien, lisez ce petit bijou. C'est, mine de rien, un condensé érudit et plein de tendresse pour l'humanité et ses dérisoires élans spirituels.

    L'Insecte et le Sacré, Photos de Jean Frémiot, texte de Laurent Cachard, éditions Le Réalgar.

  • 2813

    Hier, je griffonne sur mon calepin, ma douce regarde et me demande : "Dessine-moi un Odalim". Alors voilà :

    Odalim-by-C-Chavassieux.jpg(bon, le scanner de l'imprimante n'est pas terrible, et les détails passent à l'as...)

  • 2812

    Ses copains l'avaient enivré, costumé en gorille, et balancé dans un zoo avec d'autres singes, riant d'avance de la façon dont le nouveau-venu allait être reçu. Ils en furent pour leurs frais : leur pote fut immédiatement considéré comme chef du clan et depuis, il vit aux frais de la princesse, dans l'été permanent d'une vaste jungle recréée, entouré de femelles disponibles, absolument dégagé de toute contrainte économique. Quand ses potes viennent le voir, on le reconnait facilement : c'est le gorille qui fait un doigt d'honneur.

  • 2811

    Je ne vois pas quelle vertu et quel extraordinaire il y a à écouter son cœur plutôt que la raison. Le cœur fait un tel ramdam, s'impose avec une telle autorité, tandis que la raison souvent, s'immisce, susurre, prie qu'on lui prête attention.

  • 2810

    Tellement exaspérée de son insignifiance qu'elle se mit à aboyer dans le bureau ; on ferma la porte. Elle courut dans le couloir nue en hurlant une tyrolienne ; on observa la météo, dehors. Enfin, elle imita en rampant une énorme araignée. On l'écrasa.

  • Les Nefs de Pangée - Nouvelle critique

    C'est toujours un plaisir d'être repéré par une jeune librairie. Les Nefs, coup de cœur de la Librairie Fantastique. Tant mieux !

  • 2808

    Qui vois-je, sur une branche de mon arbre généalogique ? Richard Gere ! Mais tu vas descendre de là, oui ?

  • 2807

    Et cette nuit, soudain, une révélation : si Venise inévitablement s'enfonce, c'est à cause de l'obésité croissante des touristes.

  • 2806

    Louison : Un des surnoms de la Guillotine, du nom du chirurgien Louis qui mit au point la fameuse machine avec l'aide d'un délicat fabricant de harpes Allemand. Rappelons que la décapitation était sous l'ancien régime l'apanage des nobles. Les roturiers, eux, allaient se faire pendre, ce qui est moins net, sinon plus disgracieux. Le docteur Guillotin fit adopter par la Constituante une égalité de traitement pour « les délits du même genre » et il chargea Louis d'imaginer un appareil efficace, capable d'éviter les maladresses toujours pénibles de l'exécution à la hache.

     

    Extrait des Notes sur le vocabulaire de La Grande Sauvage.

  • 2805

    La première sélection du Prix Rosny-Aîné résulte d'un vote de lecteurs. C'est assez rare pour être souligné. Les Nefs de Pangée est dans la liste des romans éligibles. Tous les détails ici.

  • 2804

    Sauf à revenir à des temps de foi primitive, aucun chrétien n'a réellement cru au paradis qu'on lui promettait, il me semble. A contrario, la menace de l'enfer lui a toujours paru plus certaine. Les corps sublimés et les décors vaporeux gonflés de musique angélique sont à ce point éloignés de toute expérience ici-bas, que le croyant a bien été contraint de considérer l'enfer comme une alternative plus crédible. D'ailleurs, on la lui présentait comme une destination très probable, le moindre plaisir étant une occasion de péché. La présence d'un pandémonium, accessible directement dans nos contrées, se manifeste dans l'onomastique des lieux-dits, par d'innombrables « gouffres du diable », « trou de l'enfer » ou autres précipices inquiétants. Notre ancrage sur le sol nous rend l'enfer plus proche que les lueurs d'astres, il est d'une nature tout-à-fait concevable, puisque voisine de la nôtre. L'inhumation en fut longtemps le prélude, et la crémation n'éloigne guère mieux des peines qui attendaient le chrétien, puisqu'elle s'apparente à leur état ultime, quand les flammes infernales en sont venues à bout. Le pauvre vivant comprend l'expérience de la chair jetée au brasier et criblée de coups de fourches, il en connaît des imitations dans les blessures de la vie ou le spectacle de la guerre. De même, les tertres qu'on remue pour ouvrir une tombe et l'y confiner sont on ne peut plus tangibles. Le vivant a humé l'odeur de la cuisson, il a déjà entendu des cris outragés, des pleurs, des lamentations. Son existence est une traversée d'enfers miniatures qui le préparent à la géhenne – sans l'endurcir assez pour ne plus la craindre.

     

    Le Promeneur quantique. Extrait. Écriture en cours.

  • 2803

    Je l'annonçais il y a peu, c'est confirmé : mon prochain roman à paraître chez Mnémos permettra de mieux connaître ce qui a amené à la situation géopolitique décrite dans Mausolées et, en même temps, m'offrira l'occasion de clamer haut et fort, malgré les nuages qui s'accumulent sur nos têtes en ce moment, que nous allons nous en sortir. L'humanité relèvera les défis qui lui sont posés. Mausolées était situé dans une période intermédiaire, disons une sorte de Moyen-Âge du futur ; Cénotaphes (nom de code pour cet opus, le titre ne sera pas celui-là), racontera une période de Renaissance. Par contre, en arriver à ce regain prendra un peu de temps, n'est-ce pas, le lecteur ne devra donc pas s'étonner de se voir projeté quatre siècles après la fin de Mausolées.

  • Les Nefs de Pangée - chronique vidéo

    Grâce à un ami internaute, je découvre ce Youtubeur : KILKE (La brigade du livre), et sa chaîne consacrée à la littérature. Dans son numéro 9, le blogueur évoque la piraterie, histoire, mythe, prolongements actuels, et conclut pas une sélection de coups de cœur sur le thème. Les Nefs de Pangée sont, de son propre aveu, un peu hors-catégorie, mais il a trouvé dans la poursuite épique de l'Odalim, des échos suffisants pour raccrocher mon roman à son sujet. C'est le dernier titre proposé en fin de vidéo, vers 8 minutes. C'est très bien fait, et je vous conseille de tout regarder, évidemment.

  • 2801

    L'enfance connaît peut-être sa première blessure devant le spectacle de l'espace infini, et davantage : c'est une menace qu'elle devine, un danger, sa nature adulte de mortel vient de paraître, elle a laissé percer le questionnement et l'inquiétude à travers l'innocence. C'en est fini du petit qui ne concevait le monde que délimité par son regard et la portée de ses mains. Un basculement vient de s'opérer dans sa conscience. Ses grandes frayeurs d'adultes, les blessures narcissiques ou la peur de mourir ne seront désormais que les répliques de cet uppercut initial, ce vertige éprouvé à tenter d'embrasser la notion d'infini sans y parvenir.

     

    Le Promeneur quantique. Extrait. Écriture en cours.

  • Les Nefs de Pangée - Nouvelle critique

    Un auteur est évidemment particulièrement sensible à l'attention d'un libraire qui défend son travail. Ici, Le Carnet à Spirales (Charlieu, dans la Loire), a lu et aimé Les Nefs de Pangée, et en parle avec des mots qui me comblent. Merci à lui.

  • 2799

    Amis Parisiens, vous pouvez dores et déjà réserver vos places pour Pasiphaé sur billetreduc.com. Notre pièce est jouée  Du 07/04/2016 au 15/04/2016, Jeudi et vendredi à 20h, au Théâtre du Point du Jour, Centre d'animation 1 à 9 rue du général Malleterre 75016 Paris (métro : Porte de saint Cloud ; accès : Metro porte de saint Cloud Bus: 22;62;72 ou T3 pont de Garigliano).

    Le rôle titre est interprété par Fanny Laudicina.

    Fanny_Laudicina.jpeg

    Dédale : François Frapier ; Minos : François Podetti. Mise en scène de François Podetti.

    Un rendez-vous important pour la compagnie NU. Nous vous espérons nombreux.

     

  • 2798

    Au moins, on ne l'entendait plus dire qu'il était totally overbooked, depuis que le directeur l'avait surpris en train de se photocopier les trous de nez.

  • 2797

    Que fut la vie de Set-Zubaï, la légendaire compagne de Pavel Adenito Khan ? Qu'est devenue la mémoire du savoir des civilisations passées, comment l'humanité a-t-elle survécu aux bouleversements climatiques, à la stérilité, aux maladies, aux tensions entre des Cités-Etats appauvries et belliqueuses ? Comment la situation a-t-elle évolué depuis le monde décrit dans Mausolées ? Vous le saurez en lisant Ordalies, à la fois suite et prequel du précédent, à paraître en 2018, chez Mnémos ! (et là je m'avance beaucoup, mon éditeur n'est même pas au courant. Ce doit être pour forcer le destin.)