Même motif, même punition :
Matières à penser - Page 34
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Bienvenue dans l'ère de l'info sarkoziste 2
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Et pendant ce temps-là, la censure....
http://www.rue89.com/2007/06/17/vous-regardez-peut-etre-la-derniere-d-arret-sur-images
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On mérite de devenir celui que nous voulons être
(extrait d'une lettre à un copain)
"On a de ces passages, hein ? Vide total. Ah le malheur d’être conscient ! Lucidité trompeuse. On se voit plus sombre et médiocre qu’en vérité, mais on est certain que c’est la vérité. Autour, les autres partageraient une illusion dont on serait seul à percer l’artifice, persuadé qu’on est d’en être l’artisan, le seul artisan.
T’ai-je déjà (oui, je t’ai déjà…) parlé de ma théorie de l’identité fabriquée, élaborée, et qui devient plus qu’une tentative d’apparence, mais l’identité que nous méritons ?
De temps en temps, la créature vile et fade que nous avons laissée sur le bord de la route essaie de remonter à bord. Sauf qu’il n’y a plus de place pour elle. Elle rue, se braque, regimbe et tonne, n’empêche… Il est trop tard. Notre création a pris sa place. Il me semble que nous sommes souvent partagés entre cette mue abandonnée qui réclame son retour et la créature d’excellence qui est le schéma vers lequel nous tendons. Ca engendre de furieuses périodes de doutes, ce combat. Sauf que, merde, on mérite de devenir la personnalité que nous avons forgée, toute artificielle qu’elle soit.
Bon, théorie, théorie… Je n’ai pas mon Brevet d’Etudes BHéLiennes, donc ça vole lourd, mais hmm, je me demande tout de même s’il n’y a pas du vrai dans mon petit bidouillage philosphico-provincial."
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Vaticination
Lu dans un livre de 1973, qui fait le point sur les développements de l'histoire du monde depuis 1946, cette phrase péremptoire, écrite en capitales pour marquer l'assurance de l'auteur :
LA CHINE N'EST PAS ET NE SERA JAMAIS UNE SUPERPUISSANCE.
On parie ?
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La beauté et le cri du cochon
Dans toute beauté, il y a du tragique (extrait de notes de préparation d'un apéro-philo)
Anecdote des paysans au salon de l’agriculture assistant à un concours de cris de cochon. Reportage radio sur France Inter en 2007.
Un type s’est entraîné toute l’année pour imiter au mieux les cris du cochon. Les paysans apprécient, applaudissent, critiquent en connaisseurs. Vient l’heure du cri du cochon mourant, l’épreuve la plus difficile et la plus spectaculaire. S’élèvent des cris terribles, déchirants, qui saturent les micros. Un des paysans s’adresse à son tout jeune fils, qu’on imagine pâlissant : « Eh oui, c’est dur, mais c’est ça, c’est la vie. » La prestation est jugée exceptionnelle à l’unanimité. Une expression vient, reprise plusieurs fois tandis que l’interprète vocifère dans les haut-parleurs : « C’est beau. ». C’est dit avec sérieux, avec l’assurance de personnes qui savent la difficulté, qui apprécient le défi et la qualité de l’interprétation. Qu’est-ce qui était beau dans ce spectacle ? Je crois qu’il s’agissait de la dimension tragique de la mort du cochon, et dont l’imitateur avait su rendre les nuances avec réalisme, qui élevait l’exercice au niveau de la beauté.
Il m’est venu à l’esprit que dans toute beauté, il y avait une part de tragique. Un sentiment de fatalité devant la fragilité de la vie. C’est peut-être ce qui distingue la sensation esthétique du « joli » de l’expérience plus profonde de la beauté.
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Après l'éclipse
Le jour de l’éclipse, j’étais face à la mer.
Le vent frais s’était levé, l’air avait brusquement changé de timbre. La terre a basculé dans l’or, l’ambre et le brun. Puis dans la nuit. Une main divine a jeté des étoiles dans le ciel éteint.
Fasciné, j’étais ailleurs, j’étais autrement, j’étais autre. Au bout de mes doigts, mes enfants, ma femme ; plus loin, des touristes, des inconnus, tous soulevés par la même énergie inédite. Une harmonie incompréhensible nous unissait, tous humains enveloppés d’une nuit extraterrestre.
Aussitôt, chancelant encore, je m’interrogeai. Il m’avait semblé retrouver dans l’émotion qui m’avait emporté une minute auparavant, une sensation connue. Je cherchai. Quand avais-je ressenti pareil éblouissement, pareil abandon de la raison à une émotion qui me submergeait ? Il me fallut longtemps pour trouver, je crois, et ce ne fut pas ce jour-là en tout cas. L’éclipse était achevée, la fête finie, les touristes et notre famille rejoignaient à regret les voitures. La lune s’était séparée du soleil, la terre avait recouvré ses couleurs.
Pendant le trajet qui nous ramenait au camping, pendant le temps de l'endormissement ce soir-là, pendant les jours qui suivirent, je remuais le souvenir de cette sensation extraordinaire, mais que j'étais convaincu d'avoir éprouvée déjà. Cela ressemblait à l'émotion ressentie devant la beauté d'un paysage, mais d'une manière plus élevée, c'est-à-dire moins première (pas la sensation de petitesse face à l'infini, par exemple). Cela avait à voir avec le dépassement, la sensation d'assister à un spectacle mystique, plus élevé que la compréhension humaine. Et soudain, cela me revint.
C'était au Louvre, que je visitai dix ans plus tôt, sans parcours établi. Au détour d'un couloir, la cloison d'une salle s'escamota et je me plantai devant un nouveau tableau. Il s'agissait du Saint-Jean Baptiste de Leonardo da Vinci. Les larmes aux yeux, le souffle coupé, je tentai de comprendre ce que mon corps et mon âme tentaient d'organiser, sous le choc, et sans ma volonté. Voilà : c'était cela, cette sensation. Cette impression d'être confronté à une oeuvre surhumaine, de jouir d'une beauté qui dépasse la pensée commune, de contempler un objet pourvu des forces incontrôlables et indifférentes de la nature. Le même élan, le même soulèvement de l'esprit, la même paralysie face à cette évidence. La beauté indépassable, qui rend muet le commentateur. Une expérience de Dieu sans Dieu. La révélation que de l'homme, naît ce qui peut l'élever hors de lui-même. Le faire donc exister.
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2006
Il y a eu cette rupture consentie, cette errance morose ; il y a eu ce nouveau travail, cet oxygène, ce regain ; il y a eu ces rencontres, ces amitiés nouvelles, ces découvertes d’intelligences et de complicités ; il y a eu pour mon fils des moments difficiles, pour ma fille des heures triomphantes, il y a le doute qui s’immisce à présent ; il y a eu ces projets , ce travail acharné, il y a cette attente ; il y a eu cette réussite inattendue ; et il y a… Il y a peut-être… Quelque chose, une révélation qui fera de 2007 l’égale de 2006. Mais chut…
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En aparté
Eh, l'autre ! T'as vu ? C'est pas du Thalium qu'ils ont utilisé, mais du Polonium. Une forme d'humour typiquement KGB, peut-être ? En tout cas, tu peux plus la faire "la loi du Thalium". Dommage, hein ?
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PSG - Pathétique Sport de Ganaches!
Quoi, comment qu'est-ce ? On découvre soudain que le foot stigmatise les différences, stimule un patriotisme de bazar, emballe joliment la pire xénophobie, engendre la haine et exalte la connerie ? Ben merde, quelle surprise !
Moi qui croyais que les : "Lyonnais je te hais", "Paris on t'encule", "Va crever Saint-é" étaient de simples formules d'affection !
Moi qui croyais qu'on sifflait l'hymne des autres juste pour rigoler, que les morts du Heisel n'étaient qu'un paroxysme sans lendemain, que le fait de distinguer "trop de noirs dans l'équipe" était une saillie désinvolte, merde, ce serait donc sérieux ? Il s'y jouerait donc davantage qu'un simple score ?
Aidez-moi à comprendre, tous, supporters de milliardaires qui courent, journalistes gueulant leur passion pour un T-Shirt bleu, spectateurs enthousiastes de petits trucs ronds qui rentrent dans de grands trucs rectangulaires, foules hurlantes en choeur, aidez-moi à comprendre comment vous ne voyez pas que vous cautionnez une guerre constante faite aux autres, à tous les autres pourvu qu'ils soient d'ailleurs : d'un autre pays, d'un autre continent, d'un autre patelin, d'un autre quartier.
Mais vous ne serez donc jamais dégoûtés de ces tribunes en sueur, de ces beuglements avinés, de ces harangues martiales, de ces victoires et de ces défaites qui n'ont aucun sens ?
Je vous mets tous dans le même sac ? Non, je sais, il y a parmi vous des êtres solaires. N'empêche : Tout amoureux que je sois de l'architecture, de la photo ou de la littérature, je n'applaudis pas aux architectures de Speer, je ne m'enthousiasme pas aux clichés de Rifenstahl et la prose de Céline me révulse.
Au moins, au moins, boycottez un sport quand il devient dégueulasse !
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Cybermanif, le principe...
Grâce à Leil, enfin, le lien pour manifester contre les atteintes à la liberté d'expression. En effet, un certain nombre de pays -avec le consentement (et parfois l'aide objective) de Yahoo et de Google- censurent, et surveillent à des fins policières, l'utilisation d'internet.
Regardez la carte, choisissez votre lieu de protestation et cliquez. C'est encore possible jusqu'à 11 heures demain matin.
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Tous à la cybermanif !
Chacun est invité à se connecter sur entre aujourd'hui 11h et le mercredi 8 à la même heure.
"Plus de 60 cyberdissidents sont actuellement emprisonnés dans le monde pour avoir tenté de s’exprimer sur Internet. Ce qui semble simple à tout un chacun dans la plupart des pays du monde est interdit dans 13 Etats. En Chine, en Tunisie, en Egypte, donner son avis sur un blog ou sur un site peut conduire en prison. Pour refuser la censure et sensibiliser le plus grand nombre à cette situation, Reporters sans frontières lance, pour la première fois, une grande opération : 24 heures contre la censure sur Internet. Le grand public, les Internautes, les blogueurs, les journalistes, les étudiants sont invités à dénoncer la censure d’un simple clic."
Extrait du site de Reporter sans frontière.
Enthousiaste, j'y suis allé, mais je n'ai pas compris le mode d'emploi (apparemment très simple). Mais où cliquer ? Ami, si t'as compris, dis-moi y !
Au passage, sur le site, une carte attribue un classement de la liberté de la presse dans le monde. La France, en 35è position, n'a pas de quoi pavoiser.
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Vous voulez avoir peur ?
Réfléchissez bien, le 22 avril...
http://www.dailymotion.com/swf/4UrTuY67yh3y31nL2
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Toujours bon à prendre
De ces nouvelles qui vous réconcilient avec l'époque
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-829194@51-829195,0.html
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absolument
Il faut absolument que je tombe amoureux. C’est le meilleur moyen. Le seul sans doute, à part rejoindre un centre de soins pour lépreux ou me lancer dans la course clandestine sur le périph’ (en plus, y’a pas de périph’ dans mon patelin). Il faut ab-so-lu-ment que je parvienne à tourner la page.
Mais les femmes sont tellement revêches. Ce devrait être simple. Je suis pas un cynique, pas méchant, pas dragueur. Je suis sincère. Il devrait être possible d’aborder une femme, de lui dire : « Je vous ai vue à l’instant, je vous trouve très élégante, très belle. Si vous êtes seule, accepteriez-vous une invitation au restaurant un de ces soirs ? Juste ça et rien d’autre. Je vous laisserai me parler de vous toute la soirée si vous voulez. Je voudrais juste, un soir dans ma vie affreusement vide, pouvoir m’habiller bien avec la perspective d’un rendez-vous en tête à tête avec une femme. Je n’en demande pas plus. »
Bon, bien entendu, il faudrait qu’elle me laisse placer plus de trois mots après «…très belle. » mais qui sait ?
De toutes façons, j’oserais jamais. Il n’y a que les salauds qui parviennent à faire ça, ceux qui ont assez de mépris pour les femmes. Ou bien ça peut marcher… Ou bien non : si j’aborde une femme exactement de cette façon, et que, par hasard, elle ait lu ce blog la veille, elle va croire que je suis un nul qui a besoin d’un autre pour trouver l’inspiration.
Faudra que je trouve autre chose.