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kronix - Page 136

  • Héros

    Il s'élève, s'élève, les passants rapetissent. Sa tête déjà tutoie le ciel. L'aventure commence ! et puis l'électricien stoppe l'engin pour réparer les fils.

  • Repartis comme en 40

    Et avec l'entrée de l'extrême droite dans le gouvernement grec, ils sont contents les marchés ? Ils préfèrent ça à un référendum, à une élection anticipée, les marchés ? Le monde est tombé dans la folie il y a quelques années déjà, avec la complicité de nos édiles et maintenant, pas moyen de se dépétrer du merdier. Les marchés nous disent qui il faut mettre en place, pour qui il faut voter (un tel est acceptable, un tel a un programme qui rassure les places financières, une telle fait peur aux banques...). Bon soir de bois, qu'est-ce qu'on est devenu ? Qu'est-ce qu'on a fait de notre démocratie ?

    Réveil ! réveil !

  • Mille pattes

    Mais franchement, le nombre de pattes des insectes est invraisemblable, non ? On voit bien ces pauvres bêtes, maudites par leur Créateur, ne savoir que faire de tous ces appendices !

  • Bien dit

    « Il n'est pas difficile d'écrire, il suffit d'y consacrer sa vie ». Et dire que cette belle maxime est celle d'un romancier aux phrases molles et aux récits inconsistants. Mais aimé de ses lectrices, le pauvre veinard.

  • Réflexion des flaques

    Nos rues, nos places, que notre distraction nous fait croire planes comme des marbres, mais dont la pluie dénonce soudain les enfoncements, les dépressions, l'âge, par l'accumulation de grandes flaques sombres dans la nuit. Ces larges taches agitées de néons où se peut lire l'annonce de la défaite inéluctable des goudrons et des pavés. Le naufrage de nos illusions.

  • So british

    Ce pub, si impeccablement british : bois patinés, objets victoriens distribués intelligemment, lampes magnifiquement old fashion, fauteuils club... On peut y croire, tant le décor est soigné. Mais il y a le manque de rigueur de la figuration. Client qui entre en lançant un « bonsoir » clairement roannais, secrétaire heureuse d'avoir fini sa semaine, commerçant qui drague sa vendeuse et serveurs du cru, fatigués d'avance de demander : « Qu'est-ce que je vous sers ? » pour s'entendre répondre : « Les couilles, mais pas trop fort », ce qui ne leur arrache plus qu'une moue blessée.

  • La routine

    « Des images d'une rare violence » s'émeut le commentateur. Mais ce mois-ci, nous avons déjà eu droit à un attentat à la bombe, une décapitation et un incendie meurtrier. La rareté devient discutable.

  • Où en sont les librairies ?

    Un article intéressant, à lire sur le site de Télérama.

  • à carreaux

    Les petits carreaux sur les cahiers, n'ont jamais vraiment servi à autre chose qu'à élaborer des abstractions géométriques peintes au stylo quatre couleurs. Si : on pouvait faire des morpions aussi.

  • Ce matin

    Ma douce va expédier vite fait ses soins à toute la maisonnée, je vais déposer un manuscrit chez un (peut-être) nouvel éditeur, et puis nous partons retrouver ce matin -seulement ce matin, attention, ça passe vite- Laurent Cachard à la librairie Elizeo à Tarare pour une séance de dédicaces de son dernier roman "Le Poignet d'Alain Larrouquis". Qu'on se le dise !

  • Trop d'amis

    Quel paradoxe, tout de même ! La multiplication des amis sur Facebook, tandis que l'expérience de la vie nous apprend à en restreindre le nombre à quelques uns, à peine de quoi nommer les doigts de la main. Les vrais. On sait bien que le terme sur le réseau social est galvaudé, mais il reste cet espoir peut-être que, finalement, un véritable ami pourrait s'ajouter, issu de cette masse indifférenciée de connaissances qu'on se plaît à étoffer, jour après jour. Sur Facebook, les « amis » ont une fonction qui reste accessoire chez les amis véritables que la vie nous a donnés : On veut qu'ils parlent de nous, au moins qu'ils aient connaissance de nos petites vies, de nos bobos et de nos joies. Les véritables amis, par contre, n'ont pas de fonction particulière. D'ailleurs, en général, on les écoute.

  • Prochaine sortie

    Je viens de retourner à la maison d'édition La petite Fabrique, les colophons signés des « chants plaintifs », ce livre d'artiste illustré des gravures de Anne-Laure Héritier-Blanc. Jeune peintre et graveuse délicieuse et sympathique en plus d'être talentueuse et exigeante. Anne-laure a aussi prévu, Ô joie, une édition courante de ce texte qui me tient à cœur (l'édition d'art limitée est à 450 euros). Dès que les livres seront visibles en ligne sur le site de la maison d'édition, je donnerai quelques clés à ce sujet. Je redirai alors ma fierté d'avoir bénéficié de tant d'attention de la part d'une éditrice-artiste aussi subtile et scrupuleuse.

  • Rencontre du premier type

    Un choc contre sa cuirasse de calcaire et surgit une liqueur gluante et translucide mêlée à un germe épais, informe, qui s'aplatit au sol en une lentille jaune brillante. L'oeuf, première ébauche d'alien pour l'enfant imaginatif.

  • Distraction

    On allait clore le conseil des ministres lorsque le président revint sur une phrase que quelqu'un avait prononcée mais sur laquelle personne ne s'était arrêté. « Au fait, c'est quoi cette histoire de centrale qui vient d'exploser ? »

  • Injuste

    Mais personne ne prend donc la peine de guider les chiens aveugles ?

  • L'ultime complot

    Au cours de son enquête, il avait vu s'étendre le complot qui visait à lui pourrir la vie, à l'ensemble de l'humanité. Bientôt 7 milliards d'emmerdeurs. Il s'arma de courage.

  • La complainte de Noé

    Je picole
    Je picole
    Bien sûr
    Vous en feriez autant

    Je picole parce que
    Les enfants emportés
    Les voisins noyés
    Les filles que je croisais le matin
    A l’heure des champs
    Mortes, disparues, gonflées bleues au fond des eaux

    Et moi,
    Vieillard sans mérite
    Sans autre mérite que la peur de Lui déplaire,
    Moi,
    Vieille racine,
    Je suis encore là
    Inutile.

    Alors, oui
    Je picole.

  • "Petit"

    Le conservateur d'un musée de province fait l'acquisition d'un tableau du méconnu Bernard Lépicié (1735 - 1784). L'œuvre est de taille très modeste (environ 30X45 cm.) mais complète judicieusement le fonds muséographique. Atout supplémentaire, il eut la chance d'être apprécié de Diderot lui-même qui écrivit à son propos : "Ce petit tableau ne manque pas d'allure (…), etc.". Un carton d'invitation, qui fait évidemment mention de la phrase de Diderot, est proposé à l'avis du maire de la ville.
    Et le maire biffe le mot "petit".
    "Ce tableau ne manque pas d'allure…" etc.

  • Lucide

    L'autre jour, un titre de magazine accroche mon regard : "12 000 lucides par an".
    Surpris, je relis : "12 000 suicides par an." Quelle manipulation a commis mon cerveau pour interpréter ainsi le mot "suicide" ?  Je continue ma promenade en mâchouillant les deux mots, leurs possibles connexions. Je sais que l'expression "se suicider" est un pléonasme étymologique, que le mot lucide vient de lux, la lumière, que Lucifer est le "porteur de lumière" (je revois Prométhée – sûrement le modèle de Lucifer – sur son rocher), je questionne sans arrêt le paradoxe de la lumière du lucide et des ténèbres du suicide. Un bref éclair de conscience vous projette dans la nuit. Je repense à la phrase de Beckett dans "en attendant Godot"  (de mémoire) : Les femmes accouchent à cheval au-dessus des tombes, il y a un bref éclat de lumière et puis ce sont les ténèbres *…
    Je me dis que les lucides passent par le suicide pour retrouver leur pote Lucifer, le premier lucide. Cela me donne de quoi ruminer pendant deux bonnes heures de marche ininterrompue.
    Penser, c'est faire du sport.

    * Vérification faite : " Elles accouchent à cheval sur une tombe, le jour brille un instant, puis c'est la nuit à  nouveau."

  • Ne nous fâchons pas

    Las de ces querelles permanentes, il prit sur lui pour inviter un soir un collègue particulièrement antipathique et tenter, par un repas visiblement opulent, d'établir enfin un début de relations correctes. Le soir dit, son collègue sonna, tout sourire. Il avait même apporté une bouteille. De vinaigre.