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  • C'est pour quand ?

    Les aléas de l'édition donnent une image opposée de celle que nos lecteurs se font. Des auteurs de mon niveau (je veux dire : confidentiels), s'entendent souvent demander : « Alors, le prochain est pour quand ? » Mais c'est que cela ne dépend pas de nous, mon brave monsieur, ma bonne dame ! Nous ne faisons que produire des textes, les plus travaillés, les mieux construits, les plus pertinents possibles. Mais au-delà de cette limite, tout nous échappe. Il faut qu'un éditeur veuille bien publier les manifestations de notre égocentrisme, et prenne le risque financier qui va avec (même si, pour les auteurs auxquels je pense, et que je rejoints par la pensée, le risque n'est pas grand). Et là, aujourd'hui, rien n'est gagné. La preuve : En septembre, après treize mois de travail, je rendais le manuscrit de « J'habitais Roanne », à l'éditeur à qui je le destinais et qui le voualis. L'éditeur en question dut se désengager, pour cause de contentieux avec un autre éditeur chez qui il est aussi directeur de collection, tout cela est assez complexe. En tout cas je me retrouvais avec ma bizarre étude autobiographico-littérairo-géographico-érudite de ma ville sur les bras. J'en étais à me dire que, finalement, c'était peut-être aussi bien ainsi. Après tout, personne n'attend ou ne désire un travail de cette nature. Et puis, c'est un livre qui renferme un peu de ma honte, aussi. Cette dimension si nécessaire à la qualité de l'écriture. Alors, conserver les souvenirs, les failles, les faiblesses et les élans dans un tiroir, après tout... Et puis, j'ai osé le proposer tout de même à un éditeur qui fait depuis des années un beau travail au niveau local, et dont la réputation dépasse le petit royaume où nous sommes confinés. J'étais convaincu que ce texte était trop hors-norme, trop singulier pour trouver si vite un nouvel éditeur. Ce qui semblait l'évidence pour ma douce s'est réalisé la semaine dernière.
    Je peux annoncer aujourd'hui que ce livre sortira en mai-juin 2012. Je vais en profiter pour enrichir le propos, nourrir l'un des chapitres qui me pose problème depuis le début. Tel que je vous adresse cette nouvelle, là, vous me verriez heureux mais aussi stupéfait. Enfin, c'est ainsi. Maintenant, beaucoup parmi ceux qui savent me confient que c'est mieux ainsi. Je réalise que c'est vrai. « J'habitais Roanne » aura une vraie chance auprès du public, avec ce nouvel éditeur (j'en dirai plus l'an prochain). Il y a quelques jours, j'ai rencontré celui à qui ce livre était initialement destiné. Il ne m'a pas demandé si j'avais pu trouver une solution. Aucun regret, donc.

  • Retraite

    Entendu Serge Rezvani déclarer que, vu la politique vomitive qui salissait la vie, il préférait se retirer dans sa campagne (avec Marie-José) et se tenir à l'écart de tout ça. Attitude d'écrivain ou de lâche ? Ou de sage...

  • Leurre

    La sardine crut d'abord à une algue nouvelle, puis à un étrange nuage qui éparpillait les reflets du soleil. Intriguée, elle approcha du vaste filet jeté au dessus de son monde.

  • Skylab

    L'astronaute éternua ; la station fit un tonneau.

  • Pas de nouvelles

    L'éditeur sentit la fin du monde se préciser quand il ne reçut plus aucun manuscrit.

  • Aa-Hou Houhouhouhou azim-bawé

    Dans la jungle, terrible jungle, pas un lion, mort ou vif. Cette bête ne fréquente que la brousse, faut-il le rappeler ?

  • Face à face

    Deux heures passées, et les philosophes se demandaient toujours de quoi ils pouvaient bien être en train de parler.

  • Allez, viens

    On peut comprendre les bienfaits de la compagnie des chiens sur le mental de leurs maîtres. Regardez quelle fête fait ce dogue quand on l'emmène pisser. Maintenant, essayez de faire la même chose avec un banquier. Par exemple.

  • Bête à Bon Dieu

    La coccinelle se fout complètement que vous lui caressiez la carapace.

  • Microbe N°68+1

    Microbe_68etUn.jpgMicrobe existe sans subside institutionnel depuis plus de dix ans grâce à ses créateurs : Eric Dejaeger et Paul Guiot. Vaillant amibe sur papier que le corps assimile sans autre effet secondaire qu'un surcroît de vitalité et d'enthousiasme. Le dernier numéro de la minuscule revue belge a été concoctée par Marc Bonetto. Le garçon a exercé sa curiosité sur la planète web pour glaner les textes courts et percutants qui font la réputation de la revue. Il m'a fait le bonheur de choisir plusieurs phrases venues de Kronix, et je suis en bonne compagnie, lisez plutôt le sommaire de cet « opus névrotique » :


    « Pas de filouxeras, d'escroquants nazillards, de traficoteurs d'âmes, d'orfèvres en matières fécales, d'oncles désincarnés d'Amérique au sommaire de ca numéro 68 (+1), mais vous découvrirez les textes de Pierre Anselmet, Armand le Poête, Fernand Chocapic, Eric Dejaeger, Patrick Frégonara, Cathy Garcia, Carmelo Marchetta, Virignie Holaind, Hervé Merlot, Véra Mund, Emmanuel Régniez, Maria Semarre, Marlène Tissot & Thomas Vinau, Jac-Zap(?). » Ainsi que des photos de Corine Leridon.

    Tout ça dans ce format 10X15, avouez...

    L'abonnement pour 10 microbes est de 10 euros ; pour 15 : 17 euros.
    Renseignements : http://courttoujours.hautetfort.com

  • Garoth

    Après avoir dévoré « L'intranquille » de Gérard Garouste, je plonge dans « Le rabaissement » de Philip Roth. Quelques heures plus tard, en attendant le car, je reprends la lecture. Sans doute distrait, je lis le premier paragraphe qui se présente sans rien comprendre. Les lignes suivantes augmentent mon désarroi. Et je réalise soudain que je confondais les intrigues des deux livres. Quelques rapprochements rendaient la chose possible (le milieu artistique, les séjours en hôpital psychiatrique), mais enfin tout de même, rien à voir. J'ai vécu pendant quelques secondes une expérience assez étrange : la fabrication d'une histoire hybride, fusion de personnages et d'univers, de genres littéraires même. Si je parvenais à donner cette sensation dans l'écriture...

  • Lunatique

    Ses insomnies étaient dues selon lui, à l'influence de la pleine lune. Cela se vérifia quand il se trouva dans la station spatiale. Sous une lune éternellement pleine et ronde, géante lumineuse sur l'étendue des astres, il ne lui fut plus possible de dormir jusqu'à son retour.

  • A-peu-près

    Le pilote Delhi, fervent musulman du Caire, se convertit au christianisme. Mais son ancienne communauté l'entoure de sa colère et le rejette. Le pauvre en est malade. Et pâle, Delhi, copte, erre.

  • Martyr

    Je retrouve ce type que je connais (une sorte de cube de muscles sur pattes, très macho, fanfaron et leste, absolument inculte),  à un vernissage au musée, à un concert de viole de gambe, à une conférence sur l'avenir du livre. La cause de ce soudain appétit pour les choses de l'esprit ? Le pauvre fait la cour à une charmante secrétaire qui se pique de culture. De le voir débarquer au milieu d'un cercle de lettrés ou s'espérant tels, agrippé à sa conquête comme à une bouée, ça me fait de la peine. Je m'imagine draguant une pom-pom girl et contraint, à cause de cet égarement, de fréquenter les troisièmes mi-temps et les gradins en béton en hurlant des insultes et je mesure mieux vers quel sacrifice l'amour a entraîné l'infortuné. Je crois que je n'en serai pas capable. Il n'y a qu'un macho pur et dur pour être aussi soumis à sa chérie.

  • Trop injuste

    Il se plaignait des pleurs continuels de son fils de 4 ans, auxquels s'ajoutaient les cris de sa femme pour qu'il rende  au petit les jouets qu'il avait piqués.

  • Yes man

    Incapable de dire non, le voici témoin de Jéhovah, scientologue et musulman, abonné à Courrier international, Télérama et Hot vidéo, encombré d'éplucheurs de concombre et de cuiller à peser, membre d'une amicale de boulistes, d'un club de curling, d'un cercle de tastevins, bénévole à la Croix-rouge et au comité des fêtes de son quartier, astronome amateur, marié trois fois et père d'une cinquantaine d'enfants.

  • Labour à deux

    Tant que l'homme s'acharna à remuer la terre sans la traction animale, ses sillons s'arrondissaient, partaient en épi ou en courbes qui évoquaient pour lui la douce épouse qui l'attendait le soir. C'est le boeuf, excellent géomètre, qui lui apprit la ligne droite et la rigueur des labours bien ordonnés. L'homme admit que c'était plus pratique, mais au fond de lui, il en conçut une amertume sourde que la bête continue de payer.

  • Privée des sens

    Quand la jeune intervenante entrait dans la pièce où se réunissaient les détenues, elles l'entouraient d'abord quelques minutes, pour s'enivrer de l'odeur des parfums auxquelles elles n'avaient pas droit.

  • Héros

    Il s'élève, s'élève, les passants rapetissent. Sa tête déjà tutoie le ciel. L'aventure commence ! et puis l'électricien stoppe l'engin pour réparer les fils.

  • Repartis comme en 40

    Et avec l'entrée de l'extrême droite dans le gouvernement grec, ils sont contents les marchés ? Ils préfèrent ça à un référendum, à une élection anticipée, les marchés ? Le monde est tombé dans la folie il y a quelques années déjà, avec la complicité de nos édiles et maintenant, pas moyen de se dépétrer du merdier. Les marchés nous disent qui il faut mettre en place, pour qui il faut voter (un tel est acceptable, un tel a un programme qui rassure les places financières, une telle fait peur aux banques...). Bon soir de bois, qu'est-ce qu'on est devenu ? Qu'est-ce qu'on a fait de notre démocratie ?

    Réveil ! réveil !