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  • Phrase en vacances

    Seul dans son labyrinthe, le minotaure se prend la tête. Sexuellement attiré par la zoophilie, il se demande comment il pourrait bien la pratiquer sans s'adonner à la masturbation, qu'il abhorre.

  • Phrases en vacances

    Des noisettes, du riz soufflé, des noix de pécan, des raisins... Mais il tombe vraiment un paquet de trucs dans le chocolat ! Quand vont-ils virer tous ces maladroits, chez Lindt ?

  • Phrases en vacances

    Le journal de Marylin Monroe nous apprend qu'elle était intelligente et sensible, et qu'elle cherchait à se cultiver, tandis qu'Arthur Miller passait des heures à se maquiller et à se coiffer, et aurait aimé être Miss Monde. La vie est mal foutue.

  • La partie de Cache-cache, un livre de Laurent Cachard

    Partie de Cache-Cachard

    Laurent Cachard a encore affiné la sobriété du style qui avait fait de son premier roman publié, Tébessa, l'émouvante parole d'un jeune appelé en Algérie qui, de souvenir en souvenir, achevait de fermer la parenthèse du présent. Dans  La partie de cache-cache, l'auteur mêle (dans une semblable « fenêtre » de temps que celle de l'embuscade où était tombé Gérard, son héros précédent), trois voix en contre-point. Trois monologues secs et ciselés qui se cherchent, se touchent, se percutent ou se confondent. Trois vies d'enfants, déjà lourdes de secrets, qui finiront par se trouver.


    C'est sur la terre du Berry où subsistent les sorcières et les traces de sang des aviateurs tombés, que Laurent Cachard réveille les fantômes de toutes les enfances, les souvenirs de la secrète tension qui nous tordait les tripes quand nous jouions à cache-cache, souffle retenu, poitrine frappée par le tambour du cœur, redoutant  le terrible « Vu » ! qui nous ferait sortir et inverserait les rôles (celui qui se cachait devenait celui qui cherche les autres). Dans la partie donnée ici, les rôles ne seront pas distribués comme il convient : pour le onzième anniversaire de Jean, ses parents ont invité ses camarades, qu'il méprise pour la plupart. Quand une partie de cache-cache est lancée, Jean, maître sur son terrain, propose d'être seul à se cacher. Tous le cherchent ; il devient invisible.
    Jean observe les autres, le temps qui s'écoule, la lassitude des enfants, il s'amuse de leur peur de se salir, de s'aventurer trop loin ou dans des endroits trop dangereux. Le jeu (mais on n'est plus dans l'enfance : « ces jeux de gamins ne sont plus pour moi » dit Jean), se prolonge par sa seule volonté. Seuls Grégoire et Émilie n'abandonnent pas et s'obstinent, pour des raisons différentes. Grégoire veut en découdre, il « n'aime pas que les choses résistent », flaire l'opportunité du règlement de comptes, du sang versé peut-être, il est tout en puissance, convaincu que son entêtement, forcément, dénouera les situations ; Émilie, seule, « a l'attitude », « elle ne cherche pas pour chercher, elle essaie de se mettre dans [sa] tête ». Voici que s'affrontent ou se complètent les souvenirs et les pensées de trois orgueils, trois fiertés, trois solitudes. Voici que le jeu devient enjeu.
    Le monde des trois enfants est une combinaison de secrets qu'ils éprouvent au quotidien « la véritable partie de cache-cache, c'est celle qui se joue tous les jours, pour cacher ce qui ne va pas, ce qu'il faudrait changer ». Les cachettes de toute sorte, l'efficacité des non-dits et des regards détournés, ils connaissent. Jean, fils d'un artiste exilé sur les terres du Berry, et qui est un point de tension entre ses parents ; Émilie, allergique, asthmatique, adorée par son père mais détestée par sa mère ; Grégoire, plus mûr encore que les autres parce qu'il doit être assez fort pour s'occuper de sa mère, désorientée et fragile. Tous trois sacrément solides, sacrément subtils. Fins analystes des rapports humains, aussi. C'est qu'ils ont été depuis longtemps débusqués de leur bulle d'enfance par la faiblesse de leurs parents et ils savent bien qu'« On ne commence jamais suffisamment tôt les bassesses de la vie d'adulte ».
    Les trois personnages principaux du roman le savent : ils sont à la croisée des toutes les tensions, de tous les regards, de tous les secrets. Ils sont le produit des regrets et des deuils, des accidents de la vie, des rêves inaboutis. Ils sont ce sur quoi les grands projettent leur médisance et leur amertume. Toutes les innocences adultes se concentrent dans leurs pensées précoces. Dès lors, comment leur jeu pourrait-il n'être qu'un amusement ? Se cacher et se chercher ne peut être qu'une manière de nouer et dénouer les drames.
    Au bout du compte, et qu'on me pardonne cette facilité, mais peut-être que celui qui se cache le mieux ici est l'auteur lui-même (on aura noté la finesse de la paronomase du titre de ce modeste article, qui souligne la possible fusion de ce livre avec la personnalité de l'écrivain), parce que « ce qui se joue [là] », dit Jean, c'est « une partie de ce que je vais pouvoir être plus tard, quelqu'un qui sait regarder et qui restitue ce qu'il a vu, à sa manière. » C'est-à-dire que, si l'on veut, se joue ici l'essence de ce qui fait un auteur. Pour Laurent Cachard, tous les romans sont des parties de cache-cache et leurs personnages, les enfants déflorés qui s'y adonnent.

    La partie de cache-cache, Laurent Cachard. 151 pages. 14 euros. Editions Raison et Passions.

  • Pris, Le Point dans le sac

    Magnifique, tout de même, ce qui vient d'arriver à ce journaliste du Point qui souhaitait, dans un article fracassant, dévoiler enfin la vérité taboue de la polygamie et dénoncer ses effets dévastateurs, notamment en terme de délinquance. Magnifique, parce que, piégé, remuant dans ses contradictions, Jean-Michel Décugis révèle en se défendant, comment il a travaillé et dévoile un autre tabou, en réalité : la gabegie, la paresse intellectuelle d'une certaine presse qui se nourrit de ses propres fantasmes et les inocule dans la société. J'explique : Décugis qui, dit-il, travaille depuis vingt ans sur la banlieue, n'a pas réussi, malgré cette fine connaissance, à trouver une seule famille polygame. Il n'en connaît pas. Il va bien falloir, bon sang de bois, en citer une, dénicher un témoignage pour son magazine ; son magazine qui DOIT prouver que nous avons là un grand danger pour la France, zut, quoi. Il prend contact avec une personne qui « fait autorité » dans ce domaine, l'auteure « d’un rapport sur la polygamie pour l’Institut Montaigne », Sonia Imloul. Très bien, la responsable y admettait d'ailleurs ne pas avoir de données certaines sur le nombre de familles polygames, mais qu'à cela ne tienne, elle déterminait des impacts, des nuances, des démonstrations... Ces deux-là sont faits pour s'entendre : Sonia Imloul est une chercheuse « de terrain », comme Jean-Michel Décurgis est un reporter « de terrain ». En fait, Sonia Imloul a un « fixeur », c''est-à-dire, comme dans les pays en guerre, une personne du cru, qui connaît langue et pratiques, et permet au reporter de rencontrer les personnes souhaitées. C'est un nommé Abdel. Un internaute. Il s'amuse, Abdel. Déjà, il a donné du grain à moudre aux réflexions « de terrain » de Sonia. Il va carrément bidonner une interview pour Le Point. Vous voulez du cliché ? On va vous en donner, se dit-il, ravi de pouvoir prendre un de ces journalistes qui stigmatisent la banlieue à longueur d'articles, sans nuances, sans contrepoint. Le coup de la famille polygame est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Imitant pourtant très mal une nommée Bintou, prétendument troisième épouse d’un Malien de Montfermeil naturalisé français, il fournit au journaliste avide tous les clichés dont il a besoin, qui vont dans le sens de l'idée qu'il se fait de la chose. Pour prouver le bidonnage, Abdel filme l'interview, réalisée par téléphone. J'ai bien dit : par téléphone, ce qui n'empêche pas notre journaliste d'évoquer « la jeune femme au joli visage légèrement scarifié de chaque côté des yeux ». Nous avons là un enchainement de compétences parfaitement virtuelles (chercheuse et journaliste qui se contentent de noter les dires d'une tierce personne, sans vérification) qui produit tout de même de l'information, validée par un hebdomadaire reconnu, diffusée et débattue comme telle. Magnifique, je vous dis. Voir pour plus de précisions l'article de Mediapart.

  • Chronique d'une mort dénoncée

    Un précieux ami me citait récemment la réponse de Philipp Roth à cette remarque d'un interviewer : « Vous êtes très pessimiste sur l'avenir des livres et de la littérature... »
    Roth : « Je suis pessimiste et je suis sûr d'avoir raison. C'est en premier lieu une question de temps. De combien de temps libre les gens disposent-ils quand ils rentrent chez eux? Deux heures, trois heures? et là ils sont en face de la dictature de l'écran. L'écran de la télévision, l'écran de l'ordinateur, l'écran de l'Ipad... ces écrans sont plus important que les livres. Même les livres numériques, je ne suis pas sûr qu'il en restera dans dix ans... Ils ont perdu la faculté de se concentrer sur un livre. Les gens qui lisent vont devenir une secte très réduite... »
    A l'analyse, on pourrait tout de même répliquer que le temps de travail s'est réduit à travers les siècles (même si une droite conservatrice veut, pour la première fois dans l'histoire humaine, inverser le mouvement), et que jamais jusque là, les hommes n'avaient bénéficié d'autant de temps pour lire. Cependant, il faut admettre la concurrence, sur cette période heureusement libérée, de toutes les autres formes d'expression, souvent plus faciles et souples (à commencer par la littérature elle-même : textes plus rapides, efficaces, vocabulaire et intrigues simplifiées), qui menacent l'exigence de concentration nécessaire pour s'adonner à la lecture de textes difficiles et ambitieux.
    Je suis aussi pessimiste que l'auteur du complot contre l'Amérique et je proposais sur Kronix il y a quelques mois, d'interroger la notion du roman comme support pertinent pour dire notre société. L'écrit lui-même sera-t-il un vecteur adapté à la connaissance de ce monde fluctuant, nébuleux, virtuel ? J'ai conscience d'être un dinosaure et ne cherche pas à changer ma nature. J'espère seulement quelques années de répit pour la forme d'expression que je privilégie aujourd'hui. Mais après tout, je ne sais pas si le livre, numérique ou papier, est la forme définitive par laquelle je saurais le mieux décrire mon univers. Le spectacle vivant, la vidéo, la BD, la peinture, la musique et la danse ne sont pas des inconnus pour moi, je suis au contact permanent de ces formes. Le livre se meurt ? Nous inventerons d'autres langages, nous passerons par d'autres procédés, nous trouverons d'autres financements. La seule chose qui pourrait m'arrêter (qui m'arrête déjà, parfois), c'est le sentiment de n'avoir rien à dire. La littérature n'est pas si essentielle. Elle peut disparaître, comme le reste. Mon pessimisme est semblable à celui de Roth :  je parie qu'on peut s'en accommoder.

  • Le sens des choses

    Dans le petit village où elle vivait, V. et son mari faisaient partie de ceux qui animaient la vie. Ils étaient des piliers de l'animation culturelle (au sens noble) du lieu. Il y a quelques mois, nous avons débarrassé les bénévoles qui s'occupent de la petite bibliothèque de ce village, de quelque deux-cents ouvrages que personne n'empruntait. Ce matin, en feuilletant l'un d'eux - le récit du séjour de Chopin et George Sand dans l'île de Majorque - nous tombons sur la carte de la bibliothèque, encore en place. Le livre n'avait été emprunté qu'une fois, par la seule personne qu'un tel sujet pouvait intéresser. V. Nous sommes à six mois de sa disparition et il arrive que nous pensions moins à elle, même quand nous discutons l'organisation des petits événements avec son mari ou sa fille, et là, sa brusque irruption dans notre bibliothèque, dans le repli tellement silencieux et doux d'un livre, je dois dire que ça nous a un peu cueillis. Je ne sais pas trop quel sens ça peut avoir, mais nous allons garder cette carte, à sa place, dans le livre.

  • Phrases en vacances - 5


    L'étrange apparition s'approcha et se pencha sur moi. Après un geste amical, elle me tendit un présent que je saisis maladroitement. « Soufflez dans l'alcootest », me dit-elle.

    Il vendait des camions tombés du train

     

     

    Bon, feignant, tu vas t'y remettre, oui ?

  • Lecture au Cognac

    Rendez-vous le 16 octobre chez Jean Mathieu, à Saint-Haon-le-Châtel, à partir de 15 heures et jusqu'à 17h30. Lecture d'extraits du Psychopompe par bibi. Lecture de la préface par Jean-Marc Dublé. Dans l'ambiance de la plus vieille maison du village. Entrée et sortie libres.

  • Phrases en vacances - 4

    La sauterelle, ses efforts incessants pour enjamber le soleil.

    Nous réclamons le chaos de la révolution, mais incapables d'aller sur un coup de tête nous promener une après-midi en négligeant les patrons qui nous attendent.

    Objets de haine absolue : ceux qui expectorent dans un mouchoir avec bruit et auscultent leur glaviot comme s'ils y cherchaient une pépite.

    Cette fois c'en est trop : j'ordonne à ce vieillard de s'écarter de mon reflet pour qu'enfin je retrouve le beau garçon que je devrais voir dans la glace.

  • Phrases en vacances - 3

    Désolé pour les lecteurs de mes statuts facebook : je recycle, pour cause de vacances.

     

    Ils se croisent dans la rue. Elle, regard cloîtré par le niqab ; lui, vision resserrée par des œillères.

    La plage en été, couverte de soleil en poudre.

    Je commençais à me dire que le foot c'était pas si mal, quand on m'annonça que je regardais un concours de nage synchronisée.

  • Phrases en vacances -2

    Désolé pour les lecteurs de mes statuts facebook : je recycle, pour cause de vacances.

     

    Arrêtons de nous ébahir au spectacle de la voie lactée, ça fait des millions d'années qu'elle est comme ça. Maintenant, c'est bon.

    Les enfants du petit Poucet étaient d'une taille normale. C'est-à-dire que quand ils disaient "mon père, je lui chie dessus", ce n'était pas qu'une façon de parler.


    L'animal le plus malheureux de la terre : un castor hydrophobe allergique au bois.