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  • Citation

    Puisque me voici peu ou prou incapable d'écrire ici, je ne peux m'empĉher de vous offrir cette merveille, glanée parmi des centaines d'autres sur le blog d'Eric Chevillard :

    "Les chaînes H et M, Gap, Comptoirs des cotonniers, Promod, Pimkie, Caroll, Jennifer, Etam et Princesse tam-tam manifestent une inquiétude grandissante suite aux OPA de la librairie Au plaisir de lire de la littérature pointue qui rachète une à une leurs enseignes et leurs boutiques pour s’y déployer sauvagement."


  • Pause

    Comme il arrive parfois, Kronix va espacer ses rendez-vous. D'autres chantiers d'écriture prennent le pas sur celui-là, pourtant aimé et important (je parle pour moi). De rares billets paraitront donc de temps à autre, comme au hasard, selon l'instant.

    Je laisse aussi quelques mots pour des proches dans l'angoisse en cette fin d'année.

    Sans aucun rapport, mais parce que j'ai promis de vous tenir au courant : Un nouveau refus d'une belle maison d'édition ("La Brune" au Rouergue) me donne paradoxalement de l'espoir : c'est un de ces refus argumenté, complet, agrémenté de vrais regrets, qui ne vous abat pas mais vous enfle d'orgueil.

    Je sais aussi que je reprendrai Kronix à au moins deux occasions prochaines : ma rencontre avec les élèves de Laurent Cachard et la sortie imminente de "Christine Muller, la débarrassée", premier livre important sur cette artiste qui, quel que soit votre état de morosité et de lassitude, vous ensoleille et vous dynamise en quelques minutes de présence.

    Enfin, il est évident que l'actualité politique pourrait alimenter des chroniques quotidiennes mais là, je suis fatigué de m'être égosillé à hurler au loup. Maintenant que le loup est entré et saccage tout, j'ai envie de dire : "démerdez-vous". Je sais, je n'ai pas bon fond.

     

    A bientôt. Courage.

  • Les convoyeurs attendent

    Les chauffeurs de car attendent, agglutinés derrière la banque de renseignements de la gare routière. Par ces frimas, le lieu est un refuge, une bulle de verre, chauffée, salle d'attente pour un public calme, où je vais d'ailleurs bouquiner en attendant l'heure ; Les chauffeurs ne bouquinent pas ; ils rigolent. Surtout, ils s'harmonisent, s'entrainent, se relaient, emploient tous les moyens pour faire rire  l'hôtesse. C'est une petite dame brune, fluette, dont le rire ressemble à celui de madame Mim dans le Merlin l'enchanteur de Disney, en moins sardonique et en beaucoup, beaucoup plus aigu. La petite dame est une bonne cliente de l'humour bite-con-couilles de ses collègues masculins qui, ainsi tenus de surenchérir, dépassent tout ce que « les grosses têtes » peuvent déployer de vulgarité. Et la petite dame de s'esclaffer, d'accélérer le rythme de ses éclats jusqu'à ululer une sorte de cri de sirène continu et dangereux pour les oreilles. Les gars multiplient les jeux de mots, les bourrades, les rires gras, les imitations, pour la consternation des voyageurs innocents, venus se réchauffer dans un abri serein et se retrouvent dans une taverne irlandaise le soir de la saint-Patrick.
    Je ne suis pas bégueule, je n'ai rien contre le fait que les gens s'amusent et rigolent au travail. Mais si on essayait de la faire rire avec, je ne sais pas moi : Desproges ? Non, j'ai rien dit.

  • Oh, Johnny, si tu savais...

    Sur un affichage de presse people, sur le trottoir, je capte au passage un titre hallucinant : « Johnny : terrible arnaque ! » illustré d'un portrait déceptif du plus invraisemblable chanteur de variétés qui soit. Je sursaute en me disant : « Enfin ! La presse a décidé de déciller son public. Noble cause. » Et puis non, une relecture instantanée me décille, moi : "Johnny : terrible attaque !" il s'agit d'une bien commune alerte sur l'état de santé de l'artiste francophone le plus bidon depuis que Cloclo s'est tout seul éliminé de la course. Tant pis, me dis-je.
    J'espère que ce billet va déplaire.

  • Retour de bringue

    A cinq dans la twingo, tous excités par l'effet de groupe (vous savez ce que c'est), mais pas encore éméchés, c'est juré, ils étaient partis pour un samedi soir comme les autres, boîte, musique, danse, etc. trois garçons, deux filles, dont une que je connais, excusez-moi, le genre fine mouche, brillante, drôle et tout. Une futée, et cultivée avec ça, et grande voyageuse, etc. Tous jeunes, bien partis dans le délire. On rigole on vanne, on déconne. 50, vitesse réglementaire, la voiture approche du pont qui enjambe le fleuve. Dans les phares, le panneau qui vante les attraits de la ville (ses commerces, ses villes jumelées, enfin, tous les mêmes, vous connaissez), leur apparaît comme incertain, brouillé ; Un silence épais, aussi soudain que non concerté, plombe l'ambiance hilare dans l'habitacle. Personne ne dit plus rien, personne n'échange un regard ou un geste. Le panneau grandit dans les phares et de la même manière, se dessine plus nettement la chose qui trouble la perception de l'affichage, derrière elle. C'est une forme humaine, c'est quelqu'un. C'est quelqu'un ? S'interrogent les passagers intérieurement. C'est quelqu'un, un homme debout, le visage incertain, mais c'est une silhouette transparente, vaporeuse qui, dans un changement de lumière des phares, s'atténue et disparaît. La voiture dépasse le panneau, elle est sur le pont, le franchit, aborde la ville. A l'intérieur, la tension faiblit. On commence à se parler. Plus du tout envie de rire, mais on ose dire : « Tu as vu ? » On ose répondre : « J'ai cru voir quelqu'un debout, mais le visage était indiscernable » (enfin, personne ne dit « indiscernable » on dit : « je voyais pas le visage, c'était une tache »). Ce qui est sûr, c'est que tout le monde a ressenti le même soudain malaise inexplicable, le même accablement, la même tristesse sans objet. La nuit en boîte emporte pourtant l'étrange apparition. La vie reprend son cours jusqu'au lendemain où les journaux apprennent aux fêtards qu'un homme s'est suicidé en se jetant dans le fleuve depuis le pont. Pas besoin de lire l'article pour savoir à quelle heure de la nuit le triste drame s'est déroulé.

  • Gorille dans la brume

    Ses copains l'avaient enivré, costumé en gorille, et balancé dans un zoo avec d'autres singes, riant d'avance de la façon dont le nouveau-venu allait être reçu. Ils en furent pour leurs frais : leur pote fut immédiatement considéré comme chef du clan et depuis, il vit aux frais de la princesse, dans l'été permanent d'une vaste jungle recréée, entouré de femelles disponibles, absolument dégagé de toute contrainte économique. Quand ses potes viennent le voir, on le reconnait facilement : c'est le gorille qui fait un doigt d'honneur.

  • 2012

    Il semblerait que la traduction qui a servi à décrypter les correspondances du calendrier Maya et du nôtre, soit fausse. La fin du monde ne serait donc pas pour 2012. Ce qui laisse d'heureuses perspectives pour les prochaines élections (il ne s'agirait bien sûr que de notre petit monde hexagonal, mais il faut bien commencer quelque part).

     

  • Irréversible

    "La vie d'un homme peut réellement tenir à un cheveu. Claude Jones, a été condamné à mort aux Etats-Unis en 1990 et exécuté dix ans plus tard au Texas à cause d'un cheveu trouvé sur les lieux d'un crime. A l'époque de sa condamnation, l'analyse au microscope dudit cheveu avait permis d'établir une comparaison satisfaisante avec les siens, et prouver qu'il était présent au moment des faits.

    Mais des tests ADN ont prouvé jeudi 11 novembre que le cheveu sur la base duquel Claude Jones a été exécuté ne lui appartenait pas. Rendus publics par le journal Texas Observer, qui les a en partie financés, les tests ADN "excluent Claude Jones des propriétaires possibles du cheveu étudié", assure le laboratoire Mytotyping Technologies. Selon lui, le cheveu appartenait à la victime, un commerçant tué dans un braquage en 1989."

     

    La suite sur "LeMonde.fr"

  • Une journée particulière

    Pour deux raisons absolument opposées, ce samedi est une journée spéciale. Pour ma douce, dont c'est l'anniversaire ; pour Annie qui pleure son compagnon. Comment célébrer l'un et l'autre sans se médire ? En faisant confiance à l'ordre de la vie, qui est de prendre le dessus.

  • Voyelles

    Il n'y a pourtant qu'une lettre entre les deux, mais combien de millénaires séparent le silex du solex !

  • Encore un adieu

    Une calotte de plus cette année, qui en aura compté beaucoup. Nous nous sentons complètement cernés par les deuils achevés et les deuils à venir. Triste, déprimante perspective. A cet égard, 2010 aura été une année de malédictions.

    C'est une nouvelle qui assomme, malgré l'imminence que nous savions. Quelle illusion nous fait croire à la permanence du jour tandis que le crépuscule s'engage ?

    Nous avions vu B. la dernière fois à la lecture du Psychopompe, il avait fait l'effort de venir, un moment, au bras de sa femme, la noble A. J'appelle involontairement ces images, et par elles, il me semble que je commence à réaliser, et l'angoisse monte.

    Il n'y a pas de justice, personne n'est épargné. On va essayer de survivre, quoi, en attendant notre tour. Bien obligé de considérer les choses comme ça.

  • Pas grave

    Je ne me mets pas en colère, j’ai même un certain attendrissement pour qui se fout ouvertement de moi. Exemple : Mon entreprise commande récemment une série de courts documentaires à une société audiovisuelle. J’écris les commentaires, demande à la société de faire un casting de voix et de m’appeler quand ce sera fait. Il était convenu pour ce faire un délai raisonnable de deux mois. Sept mois plus tard, après un certain nombre de signes d’agacement de notre part, les vidéastes professionnels m’appellent : tout est prêt, ils ont enfin la voix féminine que j’ai demandée, après des mois de recherche et un casting que j’imagine d’une exigence scrupuleuse, radicale, vu le retard pris par le dossier. Je me rends donc sur place. J’entre dans les bureaux, saluent des têtes nouvelles (c’est une boîte que je connais bien, qui m’a porté sur les fonds baptismaux de la vidéo il y a 20 ans). Je découvre une nouvelle secrétaire, une nouvelle comptable. Je salue les techniciens et responsables, toujours là. Le patron me dit : « On ne t’a pas présenté ? Suis-moi ». Nous revenons sur mes pas, P. me présente la comptable que j’ai vue tout-à-l’heure : « Je te présente N. Elle est comptable, mais se destine au spectacle. Elle va devenir intermittente. On a fait beaucoup de recherches mais finalement, la voix qu’il te faut était là, tout près de nous. » L’enfumage est assez scandaleux, mais j’acquiesce, amusé. Après tout, l’histoire hollywoodienne dont je suis nourri est pleine de ce genre de révélations : routiers devenus ténors, serveuses, charpentiers ou mécanos devenus stars, etc. On verra bien. La dame quitte son clavier et rejoint en souriant le studio d’enregistrement, installé précaire dans le bureau de la direction non insonorisé, sur une table. Il faut tenir les micros en main. Pendant que la technique se prépare, nous devisons, je félicite la comptable de son courage, lui demande un peu son parcours. N. fait partie d’un groupe de chanteurs d’opérette local et participe à des spectacles écrit par un ami. Une pointure. Quand tout est prêt, c’est l’heure de vérité. La comptable-commentatrice exécute une première lecture et je suis atterré ; comment décrire ? Le ton que prennent les institutrices les moins subtiles pour raconter une histoire à des CP, sur-jeu insupportable des comédiennes amatrices sur les planches des salles des fêtes. Articulation excellente au demeurant, jolie voix en effet, mais interprétation digne d’une parodie de films pour enfants. J’imagine la rigueur de ces sept mois de casting, en effet. Après un peu de répétitions et quelques aiguillages, nous parvenons à infléchir les intonations irréelles pour obtenir un enregistrement audible. Mais je sais que, de toute façon, nous serons à la fin loin du compte. Mes anciens compagnons d’images et de montage se sont fichus de moi, tranquillement, avec le sourire. Je sais que rien n’est essentiel, que tout cela c’est du vent. Je m’amuse. J’attends aujourd’hui avec impatience de retrouver ces documentaires sur le web, pour la délectation des internautes.

  • Son compte est bon

    Je vois cet homme sortir en souriant de la banque. Derrière la vitre, je vois aussi le banquier lever les bras, sortir le champagne, appeler ses collègues. Je me demande si le client va sourire longtemps.

     

  • Tari

    L'écriture est un puits artésien qui abonde alors qu'on y puise. Si on ne lui retire rien, il s'assèche. Il faut le réamorcer, alors. Combien de temps prend cette opération ? Est-elle rendue plus difficile après une période plus longue de sécheresse ? A cet égard, il est possible que les deux principes diffèrent. Le puits artésien ne dégorge pas sans peine, tandis qu'il suffit d'un déclic pour réenclencher la faconde de l'écriture. A ces lignes, vous aurez compris que le déclic, depuis certain temps, ne s'est pas produit pour moi.

  • Le sens de l'essentiel

    Un grand ménage dans greniers et caves est l'occasion de repenser une époque révolue, pourtant pas si lointaine. Sans parler d'amélioration de nos comportements, on peut juger d'un déplacement dans les objets du désir de consommation. Voici que surgissent des cartons quantité d'appareils imbéciles, utilisés trois fois maximum et remisés dès la fête finie. Vous vous souvenez des ouvre-boîtes, des couteaux, des ramasse-miettes, des moulins à café, des presse-citrons électriques, des chauffe-plats ? Ces machins forcément pratiques qu'on mettait un quart d'heure à mettre en place quand on parvenait à remettre la main dessus, et dont on découvrait à chaque usage qu'un tour de main suffisait. Que d'énergie, que de matière grise, que d'argent, perdus dans cet amoncellement technologique qui tache d'orange et de beige les étals des brocantes miteuses, aujourd'hui !

  • Rencontre à Lyon

    Après l'avant-première aux "3 Gaules", Laurent Cachard, ami et auteur de "Tébessa, 1956" (sélection Lettres-frontière 2009) dédicacera son nouveau roman "la partie de cache-cache" (Editions Raison & Passions)

    le samedi 20 novembre à partir de 18h à la Librairie du Tramway, 92, rue Moncey 69003 Lyon

    L'occasion pour lui de rentrer plus en détail dans la fabrication de ce roman, sans en dévoiler le dénouement pour autant.
    Mini-récital acoustique de Eric Hostettler - Verre de l'amitié - Dédicaces & after.

    Venez nombreux, venez avec des amis, faites passer l'information ! Montrons aux libraires qu'ils ont raison d'inviter des auteurs émergents !

    page perso:
    http://laurentcachard.hautetfort.com

  • La vigilance, toujours...

    Je reprends ici un communiqué du Parti Ouvrier indépendant qui soulève un problème important (un de plus, oui je sais)

    "Les centres d’IVG ferment les uns après les autres dans la région parisienne : Saint-Antoine, Broussais, Tenon, Saint-Germain à Poissy, Avicenne à Bobigny, Jean-Rostand à Ivry, et aussi en province : Chalon-sur-Saône, Nevers, Lyon, Thiers, Moissac, etc.

    Cette politique est la conséquence de la mise en œuvre, par les agences régionales de santé, de la loi Bachelot (loi HPST) qui, en regroupant les établissements hospitaliers, supprime des services, des maternités et des centres d’IVG.

    Par ailleurs la tarification à l’acte (T2A) incite les hôpitaux à ne plus pratiquer des IVG, qui sont considérées comme « non rentables ».
    Cette politique remet en cause le droit à l’IVG, c’est-à-dire le droit fondamental des femmes au libre choix.

    Le POI condamne cette politique de régression, il dit non à la fermeture des centres pratiquant les IVG et exige :
    La réouverture des centres fermés ;
    Le droit à l’IVG sans aucune restriction ;
    L’abrogation de la loi Bachelot de démantèlement de l’hôpital public, mise en œuvre par les ARS.

    Ce sont  ces mots d’ordre que le POI (Parti Ouvrier Indépendant) fera connaître lors des initiatives prises en défense de l’IVG,  notamment le 6 novembre ."

  • Par force

    La tentation parfois d'arrêter d'écrire, comme il existe une tentation d'arrêter de penser, tandis que c'est une fonction vitale et irrépressible. Cela ressemble à une malédiction. Il y a ainsi ce texte amusant « Le livre fait par force », écrit par un anonyme au XVIIIème, et qui montre un écrivain kidnappé, enfermé dans une pièce, et obligé d'écrire (ce qu'il veut, n'importe quoi, n'importe comment, pourvu qu'il écrive). La condition de l'écrivant, l'absurdité de sa présence dans une société qui lui réclame une œuvre et simultanément s'en contrefiche, la vanité et en même temps la nécessité du geste littéraire. Un sujet que je me verrais bien reprendre, tiens.

  • Enfer des origines

    La peur incontrôlable de mon inculture, ma frustration de ne pas connaître tel auteur dont on me parle, la consolation que je cherche auprès de Sénèque qui conseille de préférer la relecture de quelques ouvrages plutôt que la vaine dispersion dans des centaines d'autres... Tout cela, tout cela parce que j'ai commencé par Hugo au lieu de Rimbaud !

  • Pas 50 %

    Bon, je n'ai pas la réponse officielle, mais ce ne sera finalement pas 50 %. Je refais une demande pour... 80 % (tarif conseillé). De quoi je parle ? De la possibilité de travailler moins pour écrire plus (et mieux, aussi). Voilà. L'aboutissement du prochain sera plus laborieux. Je vous dis ça...